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				واشنگتن درحال کشاندن دنیا بطرف جنگ است. از دکتر پل کرگ روبرتز 				 
				 
				
				
				  
				
				
				
				
				
				Internationalnews 
				
				
				
				
				Mondialisation 7 
				janvier 2014 
				
				
				  
				
				
				Depuis 12 ans, l’administration américaine maintient les 
				Etats-Unis en état de guerre, qu’elle soit menée contre 
				l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie, la Libye, le Pakistan, le 
				Yémen ou quasiment contre la Syrie, ce qui reste une réelle 
				possibilité, et l’Iran étant également sur les rangs. Les 
				guerres sont onéreuses en termes de finances et de prestige, 
				ainsi que du nombre de morts et de blessés du côté des soldats 
				américains, comme de celui des populations civiles attaquées. Et 
				pourtant, aucune d’entre elles n’a de raison convaincante ni de 
				justification fondée. Ces conflits ont bénéficié à l’appareil 
				militaire et sécuritaire, tout en justifiant la création d’un 
				Etat policier américain, comparable à celui de la «Stasi». Ils 
				ont également servi les intérêts d’Israël en enlevant tout 
				obstacle à l’annexion de la Cisjordanie entière et du Liban du 
				Sud. 
				
				
				  
				
				
				Peu importe leur coût et l’étendue de la destruction qu’elles 
				ont causée, ces guerres demeurent bien loin d’une guerre 
				mondiale et encore plus d’une guerre mondiale nucléaire. 
				
				
				  
				
				
				Mais la guerre fatale pour l’humanité est celle que Washington – 
				à l’aide des Etats-Unis et de ses Etats fantoches de l’OTAN et 
				d’Asie – veut mener contre la Russie et la Chine. Les facteurs 
				qui contribuent à la volonté de Washington à partir à une guerre 
				totale sont nombreux, mais le principe qui les sous-tend est 
				l’exceptionnalisme américain. 
				
				
				  
				
				
				Selon cette doctrine basée sur la satisfaction de soi, les 
				Etats-Unis sont le pays indispensable, car l’histoire les avait 
				choisi pour établir l’hégémonie d’un «capitalisme démocratique» 
				laïque dans le monde. Cet objectif étant primordial pour 
				l’administration américaine, il lui permet de se hisser 
				au-dessus de la moralité traditionnelle et de toute législation, 
				qu’elle soit nationale ou internationale. 
				
				
				  
				
				
				Par conséquent, au sein du gouvernement américain, il n’y a 
				personne qui soit tenu pour responsable d’avoir perpétré des 
				agressions injustifiées contre d’autres pays, d’avoir lancé des 
				attaques contre les populations civiles, ni d’avoir, de toute 
				évidence, commis des crimes de guerre violant le droit 
				international et les principes de Nuremberg. De même, personne 
				ne rend des comptes ni pour la torture – un crime contre le 
				droit américain et contre les Conventions de Genève –, ni pour 
				les nombreuses violations des droits constitutionnels: 
				espionnage et perquisitions sans mandat, violations du droit 
				d’habeas corpus, exécution de citoyens sans procès en bonne et 
				due forme, déni de représentation juridique, condamnations sur 
				la base d’éléments de preuve secrets … la liste est longue. 
				
				
				  
				
				
				On peut se poser la question de savoir pourquoi un gouvernement 
				qui est, dans tous les sens, la réincarnation de l’Allemagne 
				nazie est si exceptionnel et indispensable. Un peuple qui, dupé 
				par la propagande, croit être le peuple privilégié de la planète 
				perd inexorablement son humanité. Cela explique le comportement 
				des soldats américains qui s’amusent à abattre des personnes 
				innocentes marchant dans la rue, comme l’a démontré la vidéo 
				divulguée par Bradley Manning. 
				
				
				  
				
				
				Hormis l’Association américaine de défense de libertés civiles 
				(ACLU), les groupes de défense des droits constitutionnels et 
				des voix indépendantes s’élevant sur Internet, les Américains, 
				les églises chrétiennes inclues, ont accepté la criminalité et 
				l’immortalité de leur gouvernement tout en murmurant des 
				protestations faibles. 
				
				
				En effet, l’absence de toute dénonciation morale donne du 
				courage à Washington qui développe une grande pression sur les 
				gouvernements russe et chinois actuels, car ils entravent sa 
				voie à l’hégémonie planétaire. 
				
				
				 
				
				
				Depuis la dislocation de l’Union soviétique en 1991, 
				c’est-à-dire depuis 22 ans, les Etats-Unis ne cessent d’œuvrer à 
				l’encontre de la Russie. Portant atteinte à l’accord scellé par 
				Reagan et Gorbatchev, Washington a élargi l’OTAN à l’Europe de 
				l’Est et aux pays baltes et a implanté des bases militaires à la 
				frontière russe. De surcroît, il cherche à aider certains 
				anciens membres de l’URSS, comme la Géorgie et l’Ukraine, à 
				joindre l’OTAN. 
				
				
				  
				
				
				Les Américains ont installé des bases militaires et des bases de 
				missiles sur la frontière russe pour une seule raison: pour nier 
				la capacité de la Russie à résister à l’hégémonie américaine. 
				Mais la Russie n’a pas fait de gestes menaçants à ses voisins 
				et, à part sa réaction à l’invasion géorgienne de l’Ossétie du 
				Sud, elle a été extrêmement passive face aux provocations 
				américaines. 
				
				
				 
				
				
				Cependant, le gouvernement russe est en train de changer 
				d’approche. En plus de l’implantation de bases de défense contre 
				les missiles balistiques américaines aux confins de la Russie et 
				de l’usage des nouvelles technologies par l’armée américaine, 
				l’administration de George W. Bush a apporté un changement à la 
				doctrine militaire américaine qui a relevé les armes nucléaires 
				d’un moyen de défense et de rétorsion à un moyen de première 
				frappe préventive. Tout cela indique clairement au gouvernement 
				russe que Washington est en train de préparer une première 
				frappe meurtrière. 
				
				
				  
				
				
				Dans son allocution du 12 décembre à l’Assemblée fédérale russe 
				(les deux Chambres du Parlement), Vladimir Poutine a abordé la 
				menace d’une agression américaine. Il a soutenu que Washington 
				réfère à son système de missiles antibalistiques comme à un 
				système défensif, mais qu’en réalité «il s’agit d’une composante 
				décisive du potentiel offensif stratégique» et qu’il est pensé 
				pour faire basculer la balance du pouvoir en faveur des 
				Etats-Unis. Après avoir reconnu l’existence de la menace, 
				Poutine y a répondu: «Que personne ne se berce d’illusions de 
				pouvoir dominer militairement la Russie. Nous ne l’accepterons 
				jamais.» 
				
				
				 
				
				
				Face à l’enterrement du traité sur la réduction des armes 
				nucléaires par Obama, Poutine a déclaré: «Nous ne manquons pas 
				de saisir tout cela et savons parfaitement quel est notre 
				devoir.» 
				
				
				  
				
				
				S’il y a des survivants pour écrire l’histoire, le régime 
				d’Obama sera connu pour avoir ravivé la guerre froide, que le 
				président Reagan s’est tant démené à terminer, et pour l’avoir 
				tournée en guerre chaude. 
				
				
				  
				
				
				Le régime d’Obama ne s’est pas contenté de devenir ennemi de la 
				Russie et, en déclarant la mer de Chine méridionale une zone 
				«d’intérêt pour la sécurité nationale des Etats-Unis», il l’est 
				devenu aussi de la Chine. C’est comme si la Chine déclarait le 
				golf du Mexique une zone d’intérêt pour la sécurité chinoise. 
				
				
				  
				
				
				Pour faire savoir que sa revendication de la mer de Chine 
				méridionale n’a pas été un propos rhétorique, le régime d’Obama 
				a annoncé son «tournant ver l’Asie» qui nécessite le déploiement 
				de 60% de ses forces navales dans la zone d’influence chinoise. 
				Washington travaille avec acharnement pour assurer le 
				fonctionnement de ses bases navales et aériennes depuis les 
				Philippines, la Corée du Sud, le Viêt Nam, l’Australie et la 
				Thaïlande. Et il a encore multiplié les provocations quand il 
				s’est allié aux pays voisins de la Chine qui défient les 
				revendications chinoises de plusieurs îles et d’un espace aérien 
				élargi. 
				
				
				  
				
				
				Mais la Chine ne s’est pas laissée intimider et a appelé à la 
				«dé-américanisation du monde». En novembre, le gouvernement 
				chinois a annoncé posséder désormais un nombre suffisant d’armes 
				nucléaires et de moyens de lancement pour effacer les Etats-Unis 
				de la surface de la terre. Ensuite, en décembre, il a cherché un 
				affrontement naval avec un croiseur lance-missiles américain 
				dans la mer de Chine méridionale. 
				
				
				  
				
				
				Cette approche agressive des Etats-Unis envers la Russie et la 
				Chine suggère une extrême confiance en soi qui conduit 
				d’habitude à la guerre. Washington est persuadé que sa prouesse 
				technologique puisse empêcher la Russie et la Chine de lancer 
				leurs missiles ou interrompre une telle tentative. En 
				conséquence, les Etats-Unis pensent qu’une attaque préventive 
				est gagnée d’avance. Et pourtant, la possibilité que l’Iran se 
				procure des armes nucléaires représenterait un si grand danger 
				qu’une guerre préventive serait nécessaire instantanément. 
				Ainsi, la vulnérabilité des Etats-Unis face à quelques musulmans 
				apatrides susceptibles d’acquérir une arme nucléaire justifie 
				l’existence d’un énorme département américain de la sécurité 
				intérieure. Si les contrecoups russe et chinois suivant les 
				attaques américaines sont considérés sans importance et les 
				menaces nucléaires de la part de l’Iran et de musulmans 
				apatrides ne le sont pas, il s’agit alors d’une situation 
				atypique. 
				
				
				  
				
				
				En outre, Washington ne s’est pas borné à envoyer des signaux de 
				guerre à la Russie et à la Chine, mais il a également décidé de 
				torpiller l’accord avec l’Iran en annonçant de nouvelles 
				sanctions visant les entreprises ayant des rapports commerciaux 
				avec ce pays. 
				
				
				  
				
				
				Les Iraniens ont interprété le sabotage des Américains comme un 
				manque d’engagement pour l’accord, comme Washington probablement 
				l’entendait, ils ont quitté Genève et sont retournés en Iran. Il 
				reste à savoir si l’accord, qui visait à désamorcer la menace 
				d’une guerre contre l’Iran, peut encore être renégocié ou si le 
				lobby israélien a réussi à le faire capoter. 
				
				
				 
				
				
				Il semble que les citoyens américains ont non seulement très 
				peu, voire aucune, influence sur leur gouvernement, mais 
				également aucune connaissance de ses intentions. En outre, il 
				n’existe pas d’opposition organisée où les Américains puissent 
				se rassembler et bloquer la tendance de leur gouvernement à les 
				conduire à une guerre mondiale. L’ultime espoir semble être 
				incarné par les Etats fantoches européens et asiatiques des 
				Etats-Unis. Quel serait l’intérêt de ces pays à exposer leur 
				propre existence au risque dans le seul but d’aider les 
				Etats-Unis à acquérir l’hégémonie mondiale? Ne se rendent-ils 
				pas compte que le jeu amorcé par Washington est pour eux un jeu 
				de vie et de mort? 
				
				
				  
				
				
				L’Allemagne seule pourrait épargner la guerre au monde et en 
				même temps servir ses propres intérêts. Tous ce qu’il lui faut 
				faire est de quitter l’UE et l’OTAN. L’alliance s’écroulerait et 
				sa chute mettrait fin aux ambitions d’hégémonie dont les 
				Etats-Unis sont possédés. 
				
				
				Paul Craig Roberts 
				
				
				Article original en anglais :Washington 
				Drives thé World Toward War, publié le 14 décembre 
				2014. 
				
				
				Traduction Horizons 
				et débats 
				
				
				
				
				http://www.internationalnews.fr/article-washington-entraine-le-monde-dans-la-guerre-par-dr-paul-craig-roberts-121982939.html 
				  
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