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				رسانه های آمریکایی و افتضاح در عراق  
				
				
				  
				
				
				http://www.mondialisation.ca/les-medias-americains-et-la-debacle-en-irak/5387697 
				
				
				Les médias américains et la débâcle en Irak
				
				
				Par Bill 
				Van Auken 
				
				
				Mondialisation.ca, 19 juin 2014 
				
				
				
				
				wsws.org 
				
				
				
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				Un article écrit par Chelsea (Bradley) Manning depuis sa cellule 
				de la prison militaire de Fort Leavenworth, dans le Kansas, a 
				davantage contribué à mettre en lumière les vraies sources de la 
				débâcle actuelle de l’impérialisme américain en Irak que tous 
				les mensonges et les articles de déni produits par tous les 
				experts grassement payés du New 
				York Times, du Washington 
				Post et des autres grands journaux. 
				
				
				Cet article du soldat américain emprisonné, publié dans le New 
				York Times de dimanche, vise à révéler le rôle du 
				secret et du contrôle des médias par le gouvernement, dans ses 
				efforts pour imposer à la population américaine une guerre 
				d’agression lancée sur la base de mensonges. 
				
				
				Manning insiste sur l’idée que l’effondrement soudain de l’armée 
				irakienne financée et entraînée par les États-Unis et la plongée 
				du pays dans une véritable guerre civile sectaire ne font que 
				démontrer que les inquiétudes qui avaient motivé sa transmission 
				à WikiLeaks de 700 000 documents secrets sur les guerres d’Irak 
				et d’Afghanistan ainsi que sur les manigances de la politique 
				étrangère américaine sur toute la planète « n’ont pas été 
				résolues. » 
				
				
				Le fait que Manning ait rompu le mur du secret et de la 
				désinformation, maintenu par le gouvernement et les médias, a 
				provoqué la colère de l’élite dirigeante américaine. Ce soldat, 
				ex-analyste des services du renseignement, purge maintenant une 
				peine de prison de 35 ans. En avril dernier, un général de 
				l’armée de terre a refusé une demande de clémence. 
				
				
				Manning examine la réaction américaine à l’élection en 2010 du 
				premier ministre Nouri al-Maliki, qui avait été installé par 
				l’occupation américaine quatre ans plus tôt. La presse 
				américaine, « était inondée d’articles déclarant que ces 
				élections étaient un succès, » afin de créer l’image d’une 
				guerre américaine qui aurait « réussi à créer un Irak stable et 
				démocratique » rappelle le soldat emprisonné. 
				
				
				Durant la même période, écrit-il, lui et d’autres analystes 
				militaires à Bagdad recevaient continuellement des rapports sur 
				« une répression brutale des dissidents politiques de la part du 
				ministère de l’Intérieur irakien et de la police fédérale, » 
				agissant pour le compte de Maliki. Les opposants au premier 
				ministre soutenu par les États-Unis « étaient souvent torturés, 
				ou même tués, » note-t-il. 
				
				
				Manning révèle au grand jour la complicité directe de l’armée 
				américaine dans ces crimes, indiquant qu’il avait informé 
				l’officier américain en charge de l’Est de Bagdad que 15 
				individus arrêtés pour avoir publié une critique du gouvernement 
				de Maliki « n’entretenaient absolument aucun lien avec le 
				terrorisme. » Ce commandant avait répondu qu’il « n’avait pas 
				besoin de cette information et que je ferais mieux d’aider la 
				police fédérale à localiser davantage d’imprimeries 
				”anti-irakiennes”. » 
				
				
				« J’ai été choqué par la complicité de notre armée dans la 
				corruption de ces élections. Pourtant ces détails profondément 
				troublants sont passés inaperçus pour les médias américains, » 
				écrit-il. 
				
				
				Ce compte-rendu dément ce que les médias américains affirment en 
				choeur : que la débâcle actuelle en Irak serait « entièrement de 
				la faute de Maliki. » 
				
				
				Manning attribue les divergences aiguës entre les développements 
				en Irak et la manière dont ils sont dépeints par les médias en 
				partie à la censure pratiquée par le Pentagone sur la couverture 
				de la guerre par le système des journalistes « embedded » 
				(intégrés). Les journalistes qui avaient de bonnes relations 
				avec l’armée et qui fournissaient une couverture médiatique 
				favorable avaient un accès, alors que ceux qui révélaient les 
				scandales, les crimes et les mensonges étaient mis sur une liste 
				noire, écrit-il. 
				
				
				Il ne fait aucun doute que ce système de censure militaire a 
				joué un rôle majeur pour cacher au peuple américain le caractère 
				macabre et criminel d’une guerre qui a coûté la vie à plus d’un 
				million d’Irakiens, et tué près de 4 500 soldats américains, en 
				laissant des dizaines de milliers d’autres blessés. 
				
				
				Cependant, le processus de « l’intégration » des journalistes 
				avait commencé bien avant que Bush n’ordonne de lancer une 
				opération de « shock 
				and awe » (choc et effroi, ou domination rapide) 
				contre Bagdad, et il n’incluait pas seulement les correspondants 
				de guerre, mais aussi les principaux chroniqueurs, 
				éditorialistes, et directeurs de publication des grands journaux 
				et autres médias. 
				
				
				Des gens comme le directeur de la publication du Times Arthur 
				Ochs Sulzberger Junior, et Bill Keller, qui en 2003 était passé 
				de la position de journaliste confirmé et principal partisan de 
				la guerre à celle de rédacteur en chef au Times, 
				s’étaient adonnés sans retenue à une campagne massive pour faire 
				pression sur la population américaine afin qu’elle soutienne une 
				guerre d’agression contre l’Irak. Ils décidèrent de répéter 
				comme des perroquets les mensonges du gouvernement américain sur 
				les « armes de destruction massive » irakiennes et les liens 
				entre Bagdad et Al Qaïda, tout deux inexistants, et d’éviter 
				toute enquête critique sur la propagande de guerre du 
				gouvernement Bush. Au contraire, à travers les efforts sinistres 
				du Times et 
				de sa correspondante Judith Miller, ils avaient rajouté à cette 
				propagande, y empilant leurs propres mensonges. 
				
				
				Maintenant, alors que toute l’ampleur de la débâcle créée par la 
				destruction aveugle de la société irakienne est révélée, ceux 
				qui avaient servi de propagandistes de guerre dans les médias 
				serrent les rangs, cherchant à protéger leurs propres arrières. 
				Des chroniqueurs comme Thomas Friedman du Times, qui 
				écrivait il y a plus de dix ans que personnellement « une guerre 
				pour le pétrole ne lui posait aucun problème », et Nicolas 
				Kristof ont publié des articles insistant sur l’idée que Maliki 
				serait le seul responsable de la désintégration de l’Irak, et 
				que les États-Unis n’ont rien à voir avec cela. 
				
				
				Après eux, lundi, une chronique particulièrement immonde du 
				chroniqueur duTimes Roger 
				Cohen intitulée « reprendre Mossoul » a été publiée, qui appelle 
				à une intervention des États-Unis pour « faire reculer les 
				fanatiques de l’EIIL (État islamique d’Irak et du Levant). » 
				
				
				Cohen se sert de cet article pour ridiculiser ceux qui jouent au 
				« jeu des reproches », une dénonciation hautement cynique de 
				toute tentative d’assigner des responsabilités pour une guerre 
				qui a tué plus d’un million de gens et détruit toute une 
				société. 
				
				
				« Les faits sont suffisamment clairs, » écrit-il « les 
				États-Unis ont envahi l’Irak en 2003 en raison de ses armes de 
				destruction massive. Cependant, l’Irak n’avait aucune arme de 
				destruction massive. » Suffisamment clair en effet, la guerre 
				s’appuyait sur un mensonge, que Cohen a contribué à disséminer. 
				
				
				Il continue : « Il n’y avait pas d’Al Qaïda dans l’Irak de 
				Saddam. Les États-Unis l’ont fait naître par leur invasion. » 
				Donc, encore un mensonge utilisé pour justifier la guerre, dont 
				les conséquences catastrophiques comprennent le renforcement des 
				tendances islamistes extrémistes et sectaires en Irak et dans 
				toute la région. 
				
				
				Dans son article, Cohen demande que le gouvernement Obama lance 
				« une force militaire ciblée » contre les « fanatiques » de 
				l’EIIL. Mais il a soutenu avec enthousiasme l’usage par 
				Washington de ces mêmes « fanatiques » dans les guerres pour 
				obtenir un changement de régime, d’abord en Libye puis en Syrie. 
				Il écarte toutes les questions sur la logique de ce genre de 
				politique : « Une approche logique au Moyen-Orient est rarement 
				une approche faisable. » La seule « logique » est l’usage de 
				n’importe quel instrument à disposition pour affirmer 
				l’hégémonie américaine et piller les ressources de la région. 
				
				
				« Le jeu des reproches passe à côté du problème, » répète Cohen. 
				L’Irak comme la Syrie étaient « mûrs pour le démembrement » 
				avant « la malheureuse intervention de l’Amérique » 
				
				
				De qui se moque-t-il ? L’intervention américaine était tout sauf 
				« infortunée, » elle a employé toute la puissance de feu dont 
				disposait le Pentagone dans une campagne qui a vu plus de 1700 
				missions de bombardement, dont 504 avec des missiles de 
				croisière, en l’espace de trois jours. 
				
				
				On pourrait aussi bien décrire l’Europe de 1939 comme étant « 
				mûre pour le démembrement » et la blitzkrieg de 
				Hitler comme « infortunée » ou critiquer le tribunal de 
				Nuremberg comme un exercice futile de « jeu des reproches. » 
				
				
				La réalité c’est que l’on n’a toujours pas désigné les vrais 
				coupables. Cela requiert que ceux qui sont responsables de la 
				planification et de l’exécution de cette guerre d’agression 
				contre l’Irak, de Bush, Cheney, Rumsfeld, Rice et Powell 
				jusqu’aux commandants militaires les plus haut placés, soient 
				jugés pour crimes de guerre. 
				
				
				Il convient de rappeler qu’à Nuremberg, sur le banc des accusés, 
				et finalement au bout d’une corde, se trouvait, aux côtés des 
				dirigeants survivants du Troisième Reich, Julius Streicher, le 
				rédacteur du répugnant hebdomadaire antisémite Der 
				Stürmer puis du quotidien Fränkische 
				Tageszeitung. Si le tribunal a établi que Streicher 
				n’avait joué aucun rôle direct dans la formulation de la 
				politique de guerre, il avait néanmoins joué un rôle crucial 
				dans l’intoxication de la conscience du peuple allemand. Sans 
				les efforts de propagande de Streicher, avait affirmé 
				l’accusation, « les généraux allemands n’auraient trouvé 
				personne pour suivre leurs ordres. » 
				
				
				Dans une situation où il faudra vraiment répondre des crimes de 
				la guerre d’Irak, Cohen, Friedman, Keller et consorts qui ont 
				servi avec enthousiasme la machine de propagande du Pentagone, 
				devront être jugés de manière similaire pour leur promotion 
				criminelle d’une guerre d’agression. 
				
				
				
				Bill Van Auken 
				
				
				Article original, WSWS, 
				paru le 17 juin 2014 
				
				
				www.mondialisation.ca/les-medias-americains-et-la-debacle-en-irak/5387697" 
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