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				   کتاب سیاه 
				جنگ 
				
				
				  
				
				
				http://www.mondialisation.ca/le-livre-noir-de-la-guerre/5388458 
				  
				
				
				Le livre noir de la guerre
				
				
				Par Manlio 
				Dinucci 
				
				
				Mondialisation.ca, 24 juin 2014 
				
				
				
				
				ilmanifesto.it 
				
				  
				
				
				
				Photo : la ministre Roberta Pinotti 
				
				
				Après avoir reçu l’imprimatur du Conseil suprême de défense, 
				convoqué par le président Napolitano, la ministre Roberta 
				Pinotti (ministre de la défense du gouvernement Renzi, ndt) a 
				publié les lignes directrices du futur « Livre blanc pour la 
				sécurité internationale et la défense », qui tracera « la 
				stratégie évolutive des Forces armées à l’horizon des 15 
				prochaines années ». Stratégie qui, comme l’indiquent les lignes 
				directrices, continuera à suivre le sillon ouvert en 1991, 
				immédiatement après que la République italienne avait combattu 
				dans le Golfe, sous commandement étasunien, sa première guerre. 
				Sur le modèle de la réorientation stratégique du Pentagone, la 
				Ministre de la défense du gouvernement Andreotti annonça alors 
				un « nouveau modèle de défense ». Violant la Constitution[1], 
				il établissait que le devoir des Forces armées est « la tutelle 
				des intérêts nationaux, dans l’acception la plus vaste de ces 
				termes, partout où c’est nécessaire » et définissait l’Italie 
				comme « élément central de la zone qui s’étend du Détroit de 
				Gibraltar à la Mer Noire, en se raccordant, à travers Suez, avec 
				la mer Rouge, la Corne d’Afrique et le Golfe Persique ». Ce 
				« modèle de défense » est passé d’un gouvernement à l’autre, 
				d’une guerre à l’autre toujours sous commandement USA 
				(Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Libye), sans jamais être 
				discuté en tant que tel au parlement. Il ne le sera pas plus à 
				présent : la ministre de la Défense –a décidé le Conseil suprême 
				de la défense présidé par Napolitano- enverra les lignes 
				directrices aux présidents des commissions Affaires étrangères 
				et Défense des deux branches du parlement, « afin qu’en puissent 
				éventuellement venir des évaluations et des suggestions utiles à 
				la définition du Livre blanc, dont le gouvernement assume 
				l’initiative et la responsabilité ». 
				
				
				Reste donc inchangé l’orientation de fond, qui ne peut être mise 
				en discussion. Le devoir des forces armées –rappelle-t-on dans 
				les lignes directrices- est non pas tant la défense du 
				territoire national, aujourd’hui beaucoup moins sujet à des 
				menaces militaires traditionnelles, que la défense des 
				« intérêts nationaux », surtout les « intérêts vitaux », en 
				particulier la « sécurité économique ». Sécurité qui consiste 
				dans la « possibilité d’avoir l’usufruit des espaces et des 
				ressources communes mondiales sans limitations », avec une 
				« référence particulière aux ressources énergétiques ». A cet 
				effet l’Italie devra opérer dans le « voisinage oriental et 
				méridional de l’Union européenne, jusqu’aux pays du dit 
				voisinage étendu » (y compris le Golfe Persique). Pour la 
				sauvegarde des « intérêts vitaux » -explique-t-on –« le pays est 
				prêt à avoir recours à toutes les énergies disponibles et à tout 
				moyen nécessaire, y compris l’utilisation de la force ou la 
				menace de son emploi ». 
				
				
				Dans le proche avenir les Forces armées seront appelées à opérer 
				pour la poursuite d’objectifs toujours plus complexes, puisque 
				« des risques et des menaces se développeront à l’intérieur 
				d’aires géographiques étendues et fragmentées, soit proches soit 
				éloignées du territoire national ». Se référant en particulier à 
				l’Irak, la Libye et la Syrie, le Conseil suprême de défense 
				souligne que « tout Etat en faillite devient inévitablement un 
				pole d’accumulation et de diffusion mondial de l’extrémisme et 
				de l’illégalité ». En ignorant que la « faillite » de ces Etats 
				dérive du fait qu’ils ont été démolis par la guerre de l’OTAN, 
				avec la participation active des Forces armées italiennes. Selon 
				les lignes directrices, ces forces doivent de plus en plus être 
				transformées en « un instrument ayant un ample spectre de 
				capacité, intégrable dans des dispositifs multinationaux », à 
				employer « dans toute phase d’un conflit et sur une période 
				prolongée ». 
				
				
				Les ressources énergétiques à destiner à cet objectif, indique 
				le Conseil suprême de défense, « ne devront pas descendre 
				au-dessous de niveaux minimaux infranchissables » (qui seront de 
				plus en plus hauts) car –souligne-t-on dans la ligne guide- 
				«l’instrument militaire représente pour le pays une assurance et 
				une garantie pour son propre avenir ». À cette fin on annonce 
				une loi de budget quinquennal pour les plus grands 
				investissements de la Défense (comme l’acquisition du nouveau 
				chasseur F-35), de manière à fournir « l’indispensable stabilité 
				de ressources ». 
				
				
				Il convient en outre de « pousser l’industrie à évoluer selon 
				des trajectoires technologiques et industrielles qui puissent 
				répondre aux exigences des Forces armées ». 
				
				
				En d’autres termes, il faut donner une impulsion à l’industrie 
				guerrière, en misant sur l’innovation technologique, ��� rendue 
				nécessaire par l’exigence d’une adéquation continue des 
				systèmes », c’est-à-dire du fait que les systèmes d’arme doivent 
				continuellement être modernisés. En même temps, est nécessaire 
				non seulement un meilleur entraînement militaire, mais un 
				rehaussement général de la «condition sociale du personnel 
				militaire », à travers des ajustements juridiques et légaux. 
				
				
				Comme elle naît de l’ « exigence de protéger les intérêts 
				légitimes de la communauté », affirme-t-on dans les lignes 
				directrices, « la Défense ne peut pas être considérée comme un 
				thème d’intérêt essentiellement des militaires, mais de toute la 
				communauté ». La ministre Pinotti invite ainsi tous les Italiens 
				à envoyer d’ « éventuelles suggestions » à la boîte aux lettres 
				électroniquelibrobianco@difesa.it. 
				Espérons que les lecteurs du manifesto soient 
				nombreux à le faire. 
				
				
				
				Manlio Dinucci 
				
				
				Edition de mardi 24 juin 2014 de il 
				manifesto 
				
				
				
				Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio 
				
				
				La rubrique hebdomadaire L’art 
				de la guerre étant 
				généralement traduite en 5 langues (en anglais, directement de 
				l’italien, puis à partir de la version française en arabe, 
				espagnol et portugais), nous espérons que des lecteurs 
				appartenant à « toute la communauté » désirant « protéger 
				[ses] intérêts légitimes », y compris hors du territoire 
				italien, feront parvenir à la ministre Pinotti, pour le futur 
				« Livre blanc pour la sécurité internationale et la défense », 
				d’« éventuelles suggestions » compatibles avec l’art. 11 de la 
				Constitution de la République italienne de 1947, que nous 
				encourageons le lecteur à lire intégralement. NdT. 
				
				
				  
				
				
				
				
				[1] Article 
				11 de la Constitution de la République italienne : 
				
				
				
				
				L’Italie répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la 
				liberté des autres peuples et comme mode de solution des 
				conflits internationaux; elle consent, dans des conditions de 
				réciprocité avec les autres États, aux limitations de 
				souveraineté nécessaires à un ordre qui assure la paix et la 
				justice entre les Nations; elle aide et favorise les 
				organisations internationales poursuivant ce but.https://www.senato.it/documenti/repository/istituzione/costituzione_francese.pdf 
				
				
				  
				
				
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