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آقای
میخایل خودورکووسکی چه کسی است.
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Qui est Mikhaïl Khodorkovski ?
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*William Engdahl est économiste et écrivain diplomé des
université de Princeton et de Stockholm. Il publie depuis plus
de 30 ans sur les questions énergétiques, la géopolitique et
l’économie, et intervient dans les conférences internationales.
Il est conseiller indépendant pour plusieurs grandes banques
d’investissement.
www.warandpeace.ru — 31
décembre 2011
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Le verdict définitif, prononcé par le tribunal russe à l’issu du
procès de l’ancien oligarque du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, a
soulevé de vives protestations de la part de l’administration
Barak Obama et d’autres gouvernements du monde entier. Tous se
sont empressés de qualifier le système judiciaire russe de
tyrannique et pire encore. Mais la véritable raison, pour
laquelle Poutine a fait arrêter et emprisonner l’ancien patron
de la plus importante compagnie pétrolière géante privée IOUKOS,
est toujours soigneusement passée sous silence lorsqu’on évoque
l’histoire de l’oligarque. Car, en réalité, le véritable crime
de Khodorkovski n’est pas de s’être approprié frauduleusement
une part des actifs de la Russie en échange d’une somme
dérisoire à l’époque d’Eltsine où se sont faits les partages
crapuleux. En réalité, le vrai crime, reproché à Mikhaïl
Khodorkovski, est d’avoir été un élément clé dans une opération
lancée par les services de renseignement occidentaux qui visait
au démantèlement et à la destruction complète du dernier atout
qui faisait encore de la Russie un état en mesure de
fonctionner. Si l’on prend ces faits en considération, on peut
dire que la justice russe a été, en l’occurrence, beaucoup plus
clémente envers l’oligarque qu’on ne le sont les USA ou la
Grande Bretagne quand ils condamnent leurs propres criminels
jugés pour haute trahison. La prison d’Obama à Guantanamo, où se
pratique la torture n’est qu’un exemple parmi d’autres du double
langage de Washington.
Si l’on se réfère à l’article «politiquement correct » contenu
dans Wikipédia, la compagnie pétrolière IOUKOS était une
compagnie implantée en Russie sous le contrôle de l’oligarque
russe Mikhaïl Khodorkovski depuis 2003. Khodorkovski avait été
condamné et envoyé en prison.
IOUKOS était une des compagnies les plus importantes et les plus
prospères dans les années 2000-2003. En 2003, à la suite d’un
redressement d’impôts, le gouvernement de Russie a présenté à
IOUKOS une série d’avis d’imposition qui se montaient à 27
milliards de dollars. Dans la mesure où, dans le même temps, les
actifs d’IOUKOS étaient bloqués, la compagnie n’était pas en
mesure de payer ces impôts. Le 1° août 2006, le tribunal russe
déclarait IOUKOS en faillite. La majorité des actions du géant
était vendue à bas prix aux compagnies pétrolières appartenant
au gouvernement russe. Le parlement Européen avait condamné la
campagne dirigée alors contre IOUKOS et ses dirigeants, arguant
qu’elle était montée de toutes pièces pour des raisons
politiques et portait atteinte aux droits de l’homme. (1)
Mais si nous essayons de creuser un peu plus en profondeur, nous
découvrons une toute autre réalité. Khodorkovski a été arrêté en
Sibérie en octobre 2003 alors qu’il descendait de son avion
personnel. Il a été arrêté parce qu’il s’était soustrait au
paiement des impôts comme l’affirme très justement Wikipédia.
Mais Wikipédia omet de dire qu’à l’âge de 40 ans, l’oligarque
était devenu, en un tour de main, l’homme le plus riche de
Russie (avec une fortune évaluée à environ 15 Milliards de
dollars) après s’être approprié par escroquerie de biens de
l’Etat, à l’époque d’Eltsine où étaient commises ces exactions.
A la vente aux enchères, organisée par sa propre banque,
Khodorkovski avait payé, pour Ioukos, la somme dérisoire de 309
Millions de dollars. En 2003, la même compagnie était déjà
estimée à 45 Milliards de dollars et cette augmentation n’était
pas due à la gestion géniale de Khodorkovski.
En 1998, Khodorkovski avait été acquitté par un tribunal
américain lors d’un procès où il était accusé de complicité pour
le blanchiment d’argent sale, au sein de sa propre banque et à
la « Bank of New-York ». Visiblement, il avait des amis très
influents aux USA. Quelques mois plus tard, le directeur de la «
Bank of New-York » était assassiné
dans son appartement de Monaco par les membres d’une soi-disant,
selon les bruits qui ont couru à l’époque, « mafia russe » qu’il
aurait trompée dans le scénario du blanchiment d’argent
provenant de la drogue. (2) Mais il y a mieux encore.
Khodorkovski avait réussi à construire en Occident un tissu de
relations tout à fait impressionnant. Avec ses nouveaux
milliards, volés en définitive au peuple russe, il avait pu
s’acheter quelques amis influents. Sur le modèle du fameux fond
« Société Ouverte » du milliardaire américain George Soros, il
avait créé un fond baptisé « Russie Ouverte ». Il avait placé au
Conseil d’administration de ce fond deux représentants
occidentaux influents : Henry Kissinger et Lord Jacob
Rothschild. Ensuite, il s’était appliqué à développer ses
relations avec les membres de plusieurs cercles de Washington
parmi les plus puissants. Il avait été nommé au Conseil
Consultatif de la Compagnie privée très fermée d’actionnaires «
Carlyle Group » et il assistait aux
réunions du Conseil à côté d’autres consultants comme George
Bush sénior et James Baker III. (3)
Néanmoins, le véritable crime de Khodorkovski, celui qui l’a
envoyé derrière les barreaux, était le fait qu’il se trouvait au
centre d’un complot de coup d’Etat, soutenu par les USA, pour
s’emparer du poste de Président de Russie au moment des
élections à la Douma prévue pour 2004. Khodorkovski utilisait
méthodiquement son immense fortune pour acheter un nombre
suffisant de places de députés aux futures élections à la Douma
et obtenir ainsi la possibilité de changer les lois russes
relatives au droit d’acquisition de gisements pétroliers et de
pipe-lines.
En outre, il projetait de se présenter en tant que concurrent de
Poutine aux futures élections et de devenir président de Russie.
Dans le cadre de l’entente politique qui avait apporté à Poutine
le soutien discret de ceux qu’on appelle les riches oligarques
russes, Poutine avait conclu à l’époque un accord selon lequel
les oligarques pourraient conserver leur fortune (s’ils en
ramenaient une partie en Russie) à condition qu’ils ne se mêlent
pas, avec leur argent, de politique intérieure russe. La
majorité des oligarques était d’accord, tout comme Khodorkovski
à l’époque. La majorité d’entre eux sont restés des businessmen
russes mais pas Khodorkovski.
En outre, au moment de son arrestation, Khodorkovski avait
engagé des pourparlers avec son ami Georg Bush sénior, le père
du président de l’époque Georg Bush, sur la vente de 40% des
avoirs d’Ioukos soit à l’ancienne compagnie de Condi Rice «
Chevron », soit à « Exon Mobil », geste qui aurait porté un coup
fatal à l’atout russe
essentiel que la Russie et Poutine s’apprêtaient à utiliser dans
le but de redresser l’économie russe moribonde : le pétrole et
l’exportation en dollars vers l’Ouest par des pipe-lines d’état.
Au cours de l’enquête qui a suivi pour l’affaire Ioukos, il
s’est avéré de surcroit que Khodorkovski avait conclu un accord
secret avec Lord Rothschild de Londres mais pas seulement pour
le développement de la culture russe via le fond « Russie
Ouverte » (4). En cas d’échec et d’arrestation (Khodorkovski
savait parfaitement qu’il jouait avec le feu et essayant de
faire un coup d’état contre Poutine) 40% de ses actions à Ioukos
devaient passer dans les mains de Lord Rothschild. (5)
Les larmes de crocodile d’Hillary Clinton et de Barak Obama sur
les atteintes aux droits de la personne de Khodorkovski cachent
une strate bien plus profonde dont ils préfèrent ne pas parler à
haute voix. Washington a utilisé l’oligarque russe pour essayer
d’atteindre son objectif qui était de détruire définitivement
l’unique puissance du globe possédant une puissance militaire
suffisante capable de s’opposer à la stratégie du Pentagone
basée sur un Spectre de domination totale et de contrôle sur
toute la planète. Si l’on considère les évènements de ce point
de vue, les beaux discours sur les « droits de l’homme »
prennent alors une toute autre signification.
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(1) Wikipedia, Yukos, accessed in http://en.wikipedia.org/wiki/Yukos
(2) David Kohn, Murder In Monaco: An American On Trial Is Ted
Maher Guilty Of Arson?, February 4, 2003
(3) Dateline D.C., Soros and Khodorkovsky, TribLiveNews,
November 16, 2003
(4) AFP, Arrested oil tycoon passed shares to banker, November
2, 2003, The Washington Times
(5) F. William Engdahl, Full Spectrum Dominance: Totalitarian
Democracy in the New World Order, edition.engdahl, 2009, pp.
58-60.
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