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				اسرائیل : یک متحد محتاطانه روسیه   
				 
				
				
				
				http://www.mondialisation.ca/israel-un-allie-discret-de-la-russie/5418221 
				
				
				Israël: un allié discret de la Russie 
				
				Par Prof. Yakov M.Rabkin 
				
				
				  « Depuis 
				qu’ont commencé les sanctions occidentales contre la Russie, je 
				vois beaucoup de produits alimentaires israéliens dans les 
				magasins. L’avocat, le radis, la carotte, la pomme de terre – 
				tout vient d’Israël », m’a assuré un ami moscovite avec qui je 
				viens de parler au téléphone. Je voulais avoir un témoignage 
				oculaire de ce qu’avait annoncé le ministre israélien 
				d’agriculture Yaïr Shamir. Il avait promis d’occuper sans tarder 
				la part du marché russe qui appartenait auparavant aux 
				compagnies européennes. Israël, lui aussi, subit des sanctions 
				de la part de l’Union européenne qui veut ainsi restreindre la 
				colonisation israélienne des territoires conquis en juin 1967. 
				Il est donc logique qu’Israël ne soit guère motivé de suivre les 
				Européens dans ses relations avec la Russie. 
				
				
				Si « la relation spéciale » qu’Israël entretient avec les 
				Etats-Unis est bien connue, ses rapports avec la Russie n’en 
				sont pas moins particuliers. Le projet sioniste à la base de 
				l’actuel État d’Israël était mis en pratique au début du dernier 
				siècle largement par des ressortissants russes. Ils ont formé 
				les premières élites, et la présence russe dans les cercles 
				dirigeants de l’État sioniste reste importante. Le président de 
				la Knesset est né en Ukraine et a grandi en Russie soviétique, 
				le président de la commission parlementaire des relations 
				extérieures est également soviétique d’origine, le ministre des 
				affaires étrangères, lui aussi, est issu de l’ancienne URSS. 
				Israël abrite la plus grande diaspora russophone, plus d’un 
				million de personnes. Des dizaines de vols quotidiens lient 
				Israël à toutes les grandes villes de la Russie. Il y a quelques 
				années les deux ont aboli l’exigence du visa, ce qui a 
				grandement contribué au volume touristique. Le président russe a 
				inauguré à Netanya, au bord de la Méditerranée, un monument aux 
				soldats soviétiques dont plus de vingt millions sont morts dans 
				la Seconde guerre mondiale. Par ailleurs, Poutine y a trouvé son 
				institutrice d’école qui avait émigré en Israël de sa Leningrad 
				natale et lui a offert un appartement qui convient à son âge et 
				l’état de santé. Il n’est pas étonnant que Vladimir Poutine ait 
				remarqué : « Israël, c’est un peu la Russie ». 
				
				
				Mais au-delà de la langue, des anecdotes et des sentiments, il y 
				a des intérêts communs qui lient les deux pays. Même si Israël a 
				profité considérablement du démantèlement de l’Union soviétique, 
				jadis un allié des pays arabes hostiles à Israël, il est depuis 
				plusieurs années mal à l’aise avec la dépendance des Etats-Unis 
				et ses remontrances occasionnelles. C’est dans l’effort de 
				réduire cette dépendance et de diversifier ses appuis à travers 
				le monde qu’Israël, puissance militaire et nucléaire redoutable, 
				a tissé des liens stratégiques avec trois puissances nucléaires 
				indépendantes : la Chine, l’Inde et la Russie. Ces liens ne se 
				limitent pas à l’exportation des légumes. Israël et la Russie 
				ont fabriqué ensemble des drones fournis à l’armée indienne, la 
				Chine a utilisé l’expertise israélienne dans la réforme de 
				l’Armée de libération populaire, et l’équipement israélien de 
				sécurité a servi lors des Jeux olympique à Sotchi. Gazprom, le 
				géant d’hydrocarbures, a signé plusieurs contrats avec Israël et 
				avec les Palestiniens qui se trouvent sous le contrôle 
				israélien. En considérant les intérêts régionaux d’Israël, la 
				Russie a annulé la vente de son système de défense anti-aérienne 
				S-300 à l’Iran. Les avantages paraissent donc réciproques et 
				équilibrés. 
				
				
				La position d’Israël dans la crise actuelle en Ukraine est des 
				plus prudentes. Le représentant israélien à l’Assemblée générale 
				de l’ONU s’est absenté du vote qui condamnait la Russie pour 
				l’annexion de la Crimée. Quelques mois plus tard, Israël a voté 
				avec la Russie – et contre les Etats-Unis – en appuyant, 
				toujours à l’ONU, la résolution condamnant la résurgence du 
				nazisme. En plus, des activistes israéliens de l’extrême droite 
				appuient avec enthousiasme la politique de la Russie, le font 
				sur les ondes de la radio et de la télévision russe, et 
				s’opposent aux sanctions occidentales. Certains ont même proposé 
				aux autorités du Donbass de leur envoyer une unité de soldats 
				bénévoles israéliens. Sur ce plan, la droite israélienne se 
				trouve alignée à la droite internationale, dont le Front 
				national en France et les partis de la coalition gouvernementale 
				en Hongrie. La Russie, à son tour, semble accepter de fait la 
				colonisation israélienne des territoires occupés en 1967. Ainsi, 
				les représentants officiels russe et israélien ont signé à 
				Ariel, ville érigée sur des territoires palestiniens et réservée 
				aux Israéliens non-arabes, un accord important de collaboration 
				en matière d’innovation (Skolkovo). 
				
				
				La Russie jouit ainsi d’une alliance discrète mais importante 
				avec Israël. Cette alliance se reflète dans l’opinion publique. 
				Les sondages montrent que les citoyens russes en majorité 
				appuient Israël et cet appui s’est renforcé depuis quelques 
				années. Bien entendu, les deux pays sont conscients des 
				limitations de cette alliance et maintiennent leurs options 
				ouvertes, la Russie dans dossier nucléaire iranien, Israël dans 
				ses rapports complexes avec les nationalistes ukrainiens. Mais 
				il est indéniable que les relations entre la Russie et Israël 
				influent sur deux zones d’importance majeure pour les Etats-Unis 
				et ses alliés occidentaux : le Moyen Orient et l’Europe de 
				l’est. 
				
				
				
				The problem is that the Washington elite depends primarily on 
				mainstream television and on the three newspapers: The New York 
				Times, Washington Post and Wall Street Journal. Our point of 
				view never, since last February, when the crisis began, has 
				appeared on their opinion pages, never. We’ve been excluded. 
				Jack Matlock hasn’t been there, professor Mearsheimer hasn’t 
				been there, my articles have been rejected. I’ve never seen this 
				before in America, this is something very strange to me, because 
				newspapers used to like controversy, but on this issue, they 
				seem to have convinced themselves there’s only one point of 
				view. (Stephen Cohen on RT :http://rt.com/shows/sophieco/194784-russia-us-tension-war/) 
				
				
				  
				
				
				  
				
				
				
				Yakov Rabkin est 
				professeur d’histoire à L’Université de Montréal ; son dernier 
				ouvrage est Comprendre l’État d’Israël (Écosociété, 2014) ; il 
				sera présenté au Salon du livre dimanche le 23 novembre. 
				
				  
				  
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