| 
				   
				  
				
				       
				آسیب پذیری روسیه از "تحریم ها" 
				
				
				  
				
				
				La vulnérabilité de la Russie aux « sanctions » 
				
				
				par James 
				Petras 
				
				
				La restauration de la puissance russe par Vladimir Poutine est 
				compromise par la guerre économique menée contre la Fédération 
				par les États-Unis et l’Union européenne. Cette agression 
				occidentale, fait remarquer le professeur James Petras, va 
				obliger la Russie soit à éliminer les oligarques sur lesquels 
				elle s’est appuyée, soit à mourir. 
				
				
				RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL | NEW YORK (ÉTATS-UNIS) | 29 
				NOVEMBRE 2014  
				
				  
				
				
				Quatre oligarques proches de Vladimir Poutine : Guennadi 
				Timtchenko, Iouri Kovaltchouk, Igor Setchine et Arkady Rotenberg 
				
				
				Au cours du dernier quart de siècle, les gangsters-oligarques 
				agissant par gangs armés interposés ont transféré illégalement 
				ou saisi violemment des biens publics valant plusieurs milliards 
				de milliards de dollars dans tous les secteurs de l’économie 
				russe, en particulier pendant la transition vers le capitalisme. 
				
				
				De 1990 à 1999, plus de six millions de citoyens russes sont 
				décédés prématurément à la suite de l’effondrement 
				catastrophique de l’économie. L’espérance de vie des hommes, qui 
				était de 67 ans durant l’ère soviétique, régresse à 55 ans quand 
				Eltsine est au pouvoir. Le PNB de la Russie chute de 60 %, une 
				première dans l’histoire pour un pays qui n’est pas en guerre. 
				Après la prise de pouvoir par la violence et le bombardement du 
				parlement russe, le régime Eltsine entreprend de privilégier la 
				privatisation de l’économie, en liquidant les secteurs de 
				l’énergie, des ressources naturelles, des banques, du transport 
				et des communications au dixième ou moins de leur valeur réelle 
				à des partenaires et à des entreprises étrangères bien 
				pistonnés. Des casseurs armés, organisés par des oligarques au 
				pouvoir croissant, complètent le programme de privatisation en 
				agressant, en assassinant et en menaçant leurs rivaux. Des 
				centaines de milliers de retraités âgés sont évincés de leurs 
				maisons et appartements par des spéculateurs fonciers violents 
				qui confisquent sauvagement leurs propriétés. 
				
				
				Des conseillers financiers formés dans des universités 
				états-uniennes et européennes avisent les oligarques rivaux et 
				les ministres du gouvernement au sujet des techniques de marché 
				les plus efficaces pour piller l’économie, tout en prélevant des 
				commissions et des frais qui leur rapportent gros. Des fortunes 
				attendent ceux qui sont les mieux pistonnés. Pendant ce temps, 
				le niveau de vie s’affaisse, appauvrissant les deux tiers des 
				ménages russes. Le nombre de suicides quadruple et les décès 
				attribuables à l’alcool, à la toxicomanie, au sida et aux 
				maladies vénériennes se répandent. La syphilis et la tuberculose 
				atteignent des proportions épidémiques et des maladies 
				totalement éradiquées durant l’ère soviétique réapparaissent 
				avec la fermeture des cliniques et des hôpitaux. 
				
				
				Dominants et dominés 
				
				
				Sans surprise, les médias « occidentaux » [1] 
				respectables louangent le pillage de la Russie, le qualifiant de 
				transition vers des élections libres et l’économie de marché. 
				Ils publient des articles élogieux qui décrivent le pouvoir 
				politique et la domination des gangsters-oligarques comme le 
				reflet d’une démocratie libérale montante. L’État russe passe 
				ainsi de superpuissance mondiale à un régime abject fondé sur le 
				clientélisme infiltré par les services de Renseignement 
				�� occidentaux ��, incapable de gouverner et de faire respecter 
				ses traités et ses accords avec les puissances « occidentales ». 
				Les USA et l’UE ont tôt fait de réduire l’influence russe en 
				Europe de l’Est et mettent rapidement la main sur les industries 
				qui appartenaient à l’État, les médias de masse et les 
				institutions financières. Les fonctionnaires communistes, 
				gauchistes et même nationalistes sont écartés et remplacés par 
				des politiciens dociles et soumis favorables au libre marché et 
				à l’Otan. 
				
				
				Les USA et l’UE violent tous les accords signés par Gorbatchev 
				et l’« Occident ». Les pays de l’Europe de l’Est deviennent 
				membres de l’Otan, l’Allemagne de l’Ouest annexe l’Allemagne de 
				l’Est et les bases militaires s’étendent jusqu’à la frontière 
				russe. On créé des groupes de réflexion favorables à l’Otan se 
				nourrissant d’information émanant des services du renseignement 
				et de propagande antirusse. Des centaines d’ONG, financées par 
				les USA, s’activent à l’intérieur de la Russie comme instruments 
				de propagande et centres d’organisation pour les politiciens 
				néolibéraux subversifs. Dans les ex-républiques soviétiques du 
				Caucase et dans l’extrême Est, l’Occident fomente des mouvements 
				séparatistes ou sectaires et des soulèvements armés, notamment 
				en Tchétchénie. Les USA soutiennent des dictateurs dans le 
				Caucase et des fantoches néolibéraux corrompus en Géorgie. 
				L’État russe est colonisé et son dirigeant présumé, Boris 
				Eltsine, souvent en état de stupeur éthylique, est soutenu et 
				manipulé pour qu’il rende des décisions arbitraires qui 
				contribuent encore plus à la désintégration de l’État et de la 
				société. 
				
				
				Le peuple russe se remémore et considère la décennie Eltsine 
				comme un désastre. Les USA, l’Union européenne, les oligarques 
				russes et leurs partisans s’en souviennent comme un âge d’or… du 
				pillage. Pour l’immense majorité des Russes, c’était une période 
				noire : la science et la culture russes subissaient des ravages, 
				des scientifiques, des artistes et des ingénieurs de renom 
				étaient privés de revenus et réduits au désespoir, à la fuite et 
				à la pauvreté. Pour les USA, l’UE et les oligarques, c’était 
				l’époque des prises faciles marquée par le pillage économique, 
				culturel et intellectuel, l’acquisition de fortunes dépassant le 
				milliard de dollars, l’impunité politique, la criminalité 
				débridée et la soumission aux diktats occidentaux. Les accords 
				signés avec l’État russe étaient violés avant même que l’encre 
				ne soit sèche. C’était l’ère du monde unipolaire centré sur les 
				USA, ce nouvel ordre mondial où Washington pouvait influencer et 
				envahir ses adversaires nationalistes et les alliés de la Russie 
				en toute impunité. 
				
				
				L’âge d’or de la domination mondiale incontestée est devenu la 
				norme en « Occident » pour juger la Russie post-Eltsine. La 
				moindre politique intérieure et étrangère adoptée dans les 
				années Poutine de 2000 à 2014 est jugée par Washington en 
				fonction de sa conformité ou non à la période de pillage et de 
				manipulation avérée qu’était la décennie Eltsine. 
				
				
				L’ère Poutine : reconstruction de l’État et de l’économie,  
				bellicisme des USA et de l’Union européenne 
				
				
				Le président Poutine doit d’abord et avant tout mettre fin à la 
				désintégration de la Russie. Avec le temps, l’État et son 
				économie récupèrent un semblant d’ordre et de légalité. 
				L’économie commence à se rétablir et à croître. Les emplois, les 
				salaires et les niveaux de vie sont de nouveau à la hausse et 
				les taux de mortalité s’améliorent. On normalise le commerce, 
				les investissements et les transactions financières avec 
				l’« Occident » et intente des poursuites contre les auteurs du 
				pillage sans vergogne. L’« Occident » a une position ambiguë à 
				l’égard du redressement de la Russie. Bien des gens d’affaires 
				et multinationales légitimes se réjouissent du retour de la loi 
				et de l’ordre et de la fin du gangstérisme. Par contre, les 
				responsables politiques à Washington et Bruxelles, de même que 
				les vautours capitalistes de Wall Street et de la City à 
				Londres, condamnent vite ce qu’ils qualifient de montée de 
				l’autoritarisme et d’étatisme de la part de Poutine, lorsque les 
				autorités russes commencent à faire enquête pour évasion 
				fiscale, blanchiment d’argent à grande échelle, corruption de 
				fonctionnaires et même meurtre visant les oligarques. 
				
				
				L’ascension au pouvoir de Poutine coïncide avec un boom des 
				matières premières à l’échelle mondiale. La hausse spectaculaire 
				des prix du pétrole, du gaz naturel et des métaux russes 
				(2003-2013) permet à l’économie du pays de connaître une 
				croissance rapide. L’État russe en profite pour resserrer sa 
				réglementation sur l’économie et reconstituer ses forces 
				militaires. La capacité de Poutine à mettre fin aux formes de 
				pillage les plus flagrantes de l’économie russe et à rétablir la 
				souveraineté russe le rend populaire auprès de l’électorat, qui 
				le réélit à maintes reprises avec une forte majorité. 
				
				
				Mettons lui des bâtons dans les roues… 
				
				
				À mesure que la Russie prend ses distances avec les politiques 
				de quasi-satellite, le personnel et les pratiques des années 
				Eltsine, les USA et l’UE adoptent une stratégie politique 
				hostile à plusieurs volets visant à déstabiliser Poutine et à 
				restituer le pouvoir à des clones néolibéraux dociles comme 
				Eltsine. Des ONG russes financées par des fondations 
				états-uniennes et servant de couverture à la CIA organisent des 
				manifestations monstres ayant pour cibles les représentants 
				élus. Des partis politiques ultralibéraux soutenus par 
				l’« Occident » essaient en vain de se faire élire à l’échelle 
				nationale et locale. Le centre Carnegie [2], 
				une machine à propagande notoire financée par les USA, produit 
				en série des tracts virulents qui prétendent décrire les 
				politiques autoritaires diaboliques de Poutine, sa persécution 
				des oligarques dissidents et le retour à une économie planifiée 
				de type soviétique. 
				
				
				Tout en cherchant à restaurer l’âge d’or du pillage par 
				l’entremise de ses alliés politiques à l’interne, l’« Occident » 
				poursuit une politique étrangère agressive visant à éliminer les 
				alliés de la Russie et ses partenaires commerciaux, 
				particulièrement dans le Golfe, le Levant et en Afrique du Nord. 
				Les USA envahissent l’Irak, assassinent Saddam Hussein et les 
				dirigeants du Parti Baas et mettent en place un régime fantoche 
				sectaire. Moscou perd ainsi un important allié nationaliste et 
				séculaire dans la région. Les USA imposent ensuite des sanctions 
				contre l’Iran, un partenaire commercial majeur avec qui la 
				Russie fait des affaires florissantes. Les USA et l’UE 
				soutiennent aussi une insurrection armée à grande échelle visant 
				le renversement du président Bachar al-Assad en Syrie, un autre 
				allié de la Russie, qui priverait les forces navales russes d’un 
				port ami en Méditerranée. Les USA et l’UE bombardent également 
				la Libye, un partenaire pétrolier et commercial majeur de la 
				Russie (et de la Chine), en espérant y installer un régime fondé 
				sur le clientélisme favorable à l’« Occident ». 
				
				
				Harcelant la Russie dans le Caucase et en mer Noire, le régime 
				géorgien, avec l’appui des USA, envahit en 2008 un protectorat 
				russe, l’Ossétie du Sud, tuant de très nombreux soldats de la 
				paix russes et des centaines de civils, avant d’être repoussé 
				par une vigoureuse contre-attaque russe. 
				
				
				… puis frappons un grand coup 
				
				
				En 2014, l’offensive occidentale visant à isoler la Russie, à 
				l’encercler et éventuellement à compromettre toute velléité 
				d’indépendance tourne à plein régime. Les USA financent un coup 
				d’État civil et militaire permettant d’évincer le gouvernement 
				élu du président Viktor Ianoukovytch, qui s’était opposé à 
				l’annexion à l’Union européenne et à l’affiliation à l’Otan. 
				Washington impose un régime fantoche éminemment hostile à la 
				Russie et aux Ukrainiens d’origine russe du Sud-Est et de la 
				Crimée. L’opposition de la Russie au coup d’État et son soutien 
				aux fédéralistes pro-démocratie dans le Sud-Est et en Crimée 
				servent de prétextes à l’imposition de « sanctions » [3] 
				par l’« Occident » pour mieux affaiblir les secteurs pétroliers, 
				bancaires et manufacturiers de la Russie et paralyser son 
				économie. 
				
				
				Les stratèges impérialistes à Washington et Bruxelles rompent 
				tous les accords précédents avec l’administration Poutine et 
				tentent de monter les oligarques du côté de Poutine contre le 
				président russe en menaçant de s’en prendre à leurs actifs en 
				« Occident » (notamment les comptes bancaires ouverts et les 
				biens acquis avec de l’argent blanchi). Les sociétés pétrolières 
				de l’État russe, déjà engagées dans des coentreprises avec 
				Chevron, Exxon et Total, perdent du jour au lendemain leur accès 
				aux marchés de capitaux occidentaux. 
				
				
				L’effet cumulatif souhaité de cette offensive s’étendant sur une 
				décennie, dont la vague actuelle de lourdes sanctions en est le 
				point culminant, c’est de provoquer une récession en Russie, 
				d’affaiblir sa monnaie (le rouble a perdu 23 % de sa valeur en 
				2014), de faire monter le coût des importations et de faire mal 
				aux consommateurs locaux. Les industries russes, qui dépendent 
				des pièces et du matériel importés de l’étranger, ainsi que les 
				sociétés pétrolières, qui dépendent de l’importation de la 
				technologie nécessaire à l’exploration des réserves de 
				l’Arctique, sont des victimes toutes désignées de 
				l’intransigeance de Poutine. 
				
				
				Malgré le succès à court terme de la guerre économique que les 
				USA et l’EU livrent à la Russie, le gouvernement Poutine demeure 
				extrêmement populaire auprès de l’électorat russe, avec des 
				cotes d’approbation dépassant 80 %. L’opposition 
				pro-« occidentale » contre Poutine est reléguée du même coup aux 
				oubliettes. Il n’en demeure pas moins que la politique de 
				« sanctions » et l’encerclement politique et militaire musclé de 
				la Russie par l’Otan font ressortir les vulnérabilités de 
				Moscou. 
				
				
				À son arrivée au pouvoir,  
				Poutine fait le ménage dans l’oligarchie politique… 
				
				
				À la suite du pillage de l’économie de la Russie par l’Occident 
				et les oligarques russes et de la dégradation sauvage de la 
				société russe, le président Poutine adopte une stratégie 
				complexe. 
				
				
				Il fait d’abord une distinction entre les oligarques politiques 
				et les oligarques économiques. Une partie de ces derniers sont 
				prêts à coopérer avec le gouvernement à reconstruire l’économie 
				et sont disposés à restreindre leurs activités conformément aux 
				lignes directrices généreuses qu’a établies le président 
				Poutine. Ils conservent un énorme pouvoir économique et leurs 
				profits, mais renoncent à leur pouvoir politique. En échange, 
				Poutine autorise ces oligarques économiques à garder leurs 
				empires commerciaux constitués de façon douteuse. Par contre, 
				les oligarques à la recherche d’un pouvoir politique qui ont 
				financé des politiciens pendant l’ère Eltsine sont visés. 
				Certains sont dépouillés de leurs fortunes, d’autres sont 
				poursuivis pour des crimes allant du blanchiment d’argent, de 
				l’évasion fiscale, de l’escroquerie et du transfert illégal de 
				fonds à l’étranger jusqu’au financement de l’assassinat de leurs 
				rivaux. 
				
				
				… et renforce la coopération économique et politique de la 
				Russie avec l’« Occident » 
				
				
				Le deuxième volet de la stratégie politique mise en avant au 
				début de l’ère Poutine consiste à renforcer la coopération de la 
				Russie avec les pays « occidentaux » et leurs économies, mais 
				sur la base d’échanges commerciaux réciproques, et non plus sur 
				la base d’une usurpation des ressources russes par 
				l’« Occident », comme c’était le cas sous Eltsine. Poutine est 
				favorable à une plus grande intégration politique et militaire 
				avec les USA et l’Union européenne, afin de maintenir la 
				sécurité des frontières russes et les sphères d’influence. À 
				cette fin, le président Poutine ouvre des bases militaires et 
				des voies de ravitaillement à l’intention des forces militaires 
				des USA et de l’Union européenne participant à l’invasion puis à 
				l’occupation de l’Afghanistan. Il ne s’oppose pas non plus aux 
				sanctions imposées par les USA et l’Union européenne contre 
				l’Iran. Poutine donne son assentiment à l’invasion puis à 
				l’occupation de l’Irak, malgré les relations économiques que 
				Moscou et Bagdad entretiennent de longue date. La Russie fait 
				partie des puissances chargées de superviser les pourparlers de 
				paix entre la Palestine et Israël et suit Washington dans son 
				soutien indéfectible à Israël. Poutine donne même son feu vert 
				au bombardement de la Libye par l’Otan, en croyant naïvement que 
				l’intervention humanitaire de l’Otan serait une opération 
				limitée. 
				
				
				La collusion politique et diplomatique de Poutine favorisant 
				l’expansion militaire de Washington et de l’Otan favorise le 
				commerce, les investissements et les transactions financières 
				avec l’Occident. Des sociétés russes souscrivent des emprunts 
				sur les marchés financiers occidentaux. Des investisseurs 
				étrangers investissent en masse sur les marchés boursiers russes 
				et des multinationales forment des coentreprises. Les grandes 
				sociétés pétrolières et gazières sont florissantes. L’économie 
				russe et les niveaux de vie reviennent à ce qu’ils étaient 
				durant l’ère soviétique. Les dépenses de consommation explosent. 
				Le taux de chômage passe sous la barre des 10 %. Les salaires et 
				les arrérages sont payés. Les centres de recherche, les 
				universités, les écoles et les établissements culturels 
				reprennent leur lustre. 
				
				
				… puis Poutine nationalise à nouveau le secteur pétrolier et 
				gazier… 
				
				
				Le troisième volet de la stratégie de Poutine, c’est la reprise 
				par l’État (la renationalisation) du secteur pétrolier et 
				gazier. Au moyen d’achats et de rachats et à la suite de 
				vérifications financières puis de confiscations des biens de 
				gangsters-oligarques, la reprise en main par l’État russe de ce 
				secteur d’une importance stratégique est un succès. Les sociétés 
				d’État recréées forment des coentreprises avec les géants du 
				pétrole de l’Occident et dominent les exportations russes en 
				pleine période de pointe en demande d’énergie. La hausse des 
				prix du pétrole aidant, pendant la décennie suivant la prise du 
				pouvoir par Poutine, la Russie connaît un emballement des 
				importations dû à la demande des consommateurs, allant des 
				produits agricoles aux bijoux et voitures de luxe. Poutine 
				consolide son appui électoral et pousse davantage l’intégration 
				de la Russie aux marchés « occidentaux ». 
				
				
				En parallèle, l’« Occident » soutient les oligarques corrompus 
				dans leur campagne anti-Poutine… 
				
				
				La stratégie d’expansion et de croissance de Poutine est tournée 
				exclusivement vers l’« Occident » (USA et Union européenne) et 
				non vers l’Orient (Asie et Chine) ou vers le Sud (Amérique 
				latine). 
				
				
				Derrière la victoire tactique initiale obtenue par Poutine en 
				misant sur l’« Occident », on voit poindre les vulnérabilités 
				stratégiques de la Russie. Les premiers signes sont évidents 
				avec le soutien de l’« Occident » aux oligarques corrompus dans 
				leur campagne anti-Poutine et la diabolisation dans les médias 
				du système judiciaire russe ayant poursuivi et condamné des 
				gangsters-oligarques comme Mikhaïl Khodorkovski. Autre signe, le 
				soutien financier et politique de l’« Occident » aux candidats 
				néolibéraux de l’ère Eltsine s’opposant aux candidats du parti 
				Russie unie. Il devient manifeste que les efforts de Poutine en 
				vue de rétablir la souveraineté russe se heurtent aux plans de 
				l’« Occident » visant à maintenir la Russie comme État vassal. 
				L’« Occident » voit toujours sous un œil favorable l’âge d’or du 
				pillage et de la domination sans borne de la période Eltsine 
				lorsqu’il la compare à la Russie indépendante et dynamique de 
				l’ère Poutine, en liant constamment le président russe à la 
				défunte Union soviétique et au KGB. 
				
				
				… et favorise les soulèvements aux frontières de la Russie 
				
				
				En 2008, les USA encouragent leur client, le président 
				Saakachvili de la Géorgie, à envahir le protectorat russe qu’est 
				l’Ossétie du Sud. C’est le premier signe majeur que 
				l’accommodement de Poutine avec l’« Occident » est 
				contre-productif. Les frontières territoriales de la Russie, ses 
				alliés et ses sphères d’influence deviennent des cibles pour les 
				« Occidentaux ». Les USA et l’UE condamnent la réaction 
				défensive de Moscou, même si la Russie retire ses troupes de la 
				Géorgie après avoir frappé fort. 
				
				
				La Géorgie n’est qu’une répétition générale militaire parmi 
				plusieurs coups d’État planifiés et financés par l’« Occident », 
				qualifiés de révolutions de couleurs par certains, 
				d’interventions humanitaires de l’Otan par d’autres. Dans les 
				Balkans, le démantèlement de la Yougoslavie s’est fait à coup de 
				bombes de l’Otan. L’Ukraine connaît plusieurs soulèvements de 
				couleurs menant à la guerre civile sanglante en cours. 
				Washington et Bruxelles interprètent la série de mesures 
				conciliantes adoptées par Poutine comme un signe de faiblesse et 
				se permettent d’empiéter encore plus sur la frontière russe et 
				de faire tomber des régimes favorables à la Russie. 
				
				
				L’Ukraine constitue l’étape ultime du plan de déstabilisation 
				
				
				Au milieu de la deuxième décennie du nouveau siècle, les USA et 
				l’Union européenne prennent une décision stratégique majeure 
				pour fragiliser la sécurité de la Russie et affaiblir sa 
				souveraineté : prendre le contrôle de l’Ukraine, évincer la 
				Russie de sa base militaire de la mer Noire en Crimée, 
				transformer l’Ukraine en avant-poste de l’Otan et couper les 
				liens économiques de l’est de l’Ukraine avec la Russie, en 
				premier lieu l’écoulement sur le marché russe d’armement 
				militaire stratégique ukrainien. Le coup d’État est financé par 
				l’« Occident » et les troupes de choc sont constituées de 
				groupes d’extrême droite et de néonazis actifs en Ukraine. La 
				junte de Kiev organise une guerre de conquête visant à éliminer 
				les forces pro-démocratiques luttant contre le coup d’État dans 
				le sud-est de la région du Donbass, dont les Russes forment la 
				majorité ethnique, et qui maintient des liens économiques avec 
				la Russie, notamment dans le secteur de l’industrie lourde. 
				
				
				Quand Poutine se rend compte finalement du danger manifeste pour 
				la sécurité nationale de la Russie, son gouvernement rétorque en 
				annexant la Crimée après la tenue d’un référendum populaire. Il 
				commence aussi à donner asile et à assurer une voie de 
				ravitaillement aux fédéralistes anti-Kiev assiégés dans l’est de 
				l’Ukraine. L’« Occident » exploite les vulnérabilités dans 
				l’économie russe, issues du modèle de développement préconisé 
				par Poutine, et impose des sanctions économiques de grande 
				portée visant à paralyser l’économie russe. 
				
				
				Face aux sanctions occidentales et à la faiblesse intrinsèque 
				russe, Poutine doit repenser son approche stratégique 
				
				
				Le militarisme effréné de l’Occident et les sanctions imposées 
				contre la Russie mettent à nu plusieurs vulnérabilités 
				significatives de la stratégie économique et militaire de 
				Poutine. 
				
				
				On y trouve :  
				
				
				 sa dépendance envers les oligarques économiques favorables à 
				l’« Occident » pour promouvoir sa stratégie de croissance 
				économique pour la Russie ;  
				
				
				 son acceptation de la plupart des privatisations de l’ère 
				Eltsine ;  
				
				
				 sa décision de miser sur le commerce avec l’« Occident », au 
				détriment du marché chinois ;  
				
				
				 son adhésion à une stratégie axée sur l’exportation du pétrole 
				et du gaz naturel plutôt que sur l’établissement d’une économie 
				diversifiée ;  
				
				
				 sa dépendance envers ses alliés oligarques requins de la 
				finance, qui sont chargés de reconstituer et de diriger le 
				secteur manufacturier de pointe, mais qui ne possèdent pas de 
				véritable expérience dans le développement industriel, pas de 
				véritables compétences financières, une quantit�� négligeable 
				d’expertise technologique et aucun sens du marketing ; 
				contrairement aux Chinois, les oligarques russes dépendent 
				entièrement de la technologie, des marchés et des services 
				financiers occidentaux. Ils n’ont pas fait grand-chose pour 
				développer le marché intérieur, s’autofinancer en réinvestissant 
				leurs profits ou augmenter la productivité en tirant avantage de 
				la technologie et des travaux de recherche russes. 
				
				
				Dans le contexte des sanctions imposées par l’Occident, les 
				alliés oligarques de Poutine forment son maillon le plus faible 
				dans la formulation d’une réponse efficace. 
				
				
				Ils pressent Poutine de céder aux demandes de Washington tout en 
				plaidant leur cause auprès des banques « occidentales » pour que 
				leurs biens et leurs comptes échappent aux « sanctions ». Ils 
				cherchent désespérément à protéger leurs actifs à Londres et New 
				York. Bref, ils veulent à tout prix que le président Poutine 
				abandonne les combattants de la liberté dans le sud-est de 
				l’Ukraine et trouve un terrain d’entente avec la junte à Kiev. 
				
				
				S’y dégage une contradiction dans la stratégie de Poutine 
				consistant à travailler avec les oligarques économiques, soit 
				ceux qui ont accepté de ne pas s’opposer à Poutine à l’intérieur 
				de la Russie, mais qui ont tout de même transféré leur fortune 
				colossale dans des banques « occidentales », investi dans des 
				projets immobiliers de luxe à Londres, Paris et Manhattan, et 
				établi des loyautés à l’extérieur de la Russie. Ils sont en fait 
				liés étroitement aux ennemis politiques actuels de Poutine. La 
				victoire tactique de Poutine, qui s’est servi des oligarques 
				pour mener à bien son projet de croissance en assurant la 
				stabilité, est devenue une faiblesse stratégique dans la défense 
				de la Russie contre des mesures de représailles économiques 
				écrasantes. 
				
				
				L’acceptation par Poutine des privatisations de l’ère Eltsine 
				lui a assuré une certaine stabilité à court terme, mais a 
				entraîné du même coup une fuite de capitaux massive vers 
				l’étranger au lieu d’être investis dans des projets garantissant 
				une plus grande autonomie. Aujourd’hui, la capacité du 
				gouvernement russe à tirer parti de son économie pour en faire 
				un moteur de croissance et à résister à la pression impérialiste 
				est bien moindre que si l’économie avait été davantage sous la 
				gouverne de l’État. Poutine aura bien du mal à convaincre les 
				propriétaires privés des grandes industries russes à faire des 
				sacrifices, car ils sont trop habitués à obtenir des faveurs, 
				des subventions et des contrats publics. Qui plus est, comme 
				leurs homologues des milieux financiers en Occident les pressent 
				de rembourser leurs dettes et refusent de leur accorder de 
				nouveaux crédits, les élites du secteur privé menacent de 
				déclarer faillite ou de réduire la production et congédier des 
				travailleurs. 
				
				
				La vague croissante d’empiétements militaires occidentaux aux 
				frontières russes, la série de promesses non tenues concernant 
				l’incorporation de l’Europe de l’Est à l’Otan et le 
				bombardement, puis la destruction, de la Yougoslavie dans les 
				années 1990 devraient avoir démontré à Poutine qu’aucune 
				concession unilatérale, quelle qu’elle soit, n’amènera 
				l’« Occident » à le considérer comme un partenaire légitime. 
				Washington et Bruxelles sont inébranlables dans leur stratégie 
				d’encerclement de la Russie et leur volonté de la maintenir dans 
				son rôle de client. 
				
				
				Au lieu de se tourner vers l’Occident et d’offrir son soutien 
				aux guerres des USA et de l’Otan, la Russie aurait été en bien 
				meilleure posture de résister aux « sanctions » et aux menaces 
				militaires actuelles si elle avait diversifié son économie et 
				ses marchés en se tournant vers l’Asie, plus particulièrement 
				vers la Chine, qui connaît une croissance dynamique et dont le 
				marché intérieur, la capacité d’investissement et le 
				savoir-faire technique sont en pleine expansion. On voit bien 
				que la politique étrangère de la Chine ne s’accompagne pas de 
				guerres, d’invasions d’alliés de la Russie et d’empiétement des 
				frontières russes. La Russie a certes accru ses liens 
				économiques avec la Chine en réaction aux menaces croissantes de 
				l’Otan, mais elle a perdu beaucoup de temps et d’occasions au 
				cours des 15 dernières années. Il faudra encore dix ans pour 
				réorienter l’économie de la Russie, dont les principales 
				industries sont toujours sous la coupe d’oligarques et de 
				cleptocrates médiocres de l’ère Eltsine. 
				
				
				La fermeture des marchés occidentaux a amené Poutine à se 
				tourner vers la Chine, d’autres pays asiatiques et l’Amérique 
				latine, pour trouver de nouveaux marchés et partenaires 
				économiques. Mais sa stratégie de croissance repose encore sur 
				les exportations de pétrole et de gaz naturel. De plus, la 
				majeure partie des chefs d’entreprise du secteur privé ne sont 
				pas de vrais entrepreneurs capables de mettre au point de 
				nouveaux produits concurrentiels, d’y substituer la technologie 
				et les apports russes et de détecter les marchés rentables. Les 
				chefs d’entreprise russes de cette génération n’ont pas bâti 
				leurs empires ou conglomérats à partir de rien. Ils se sont 
				emparés d’actifs du secteur public et ont amassé leur richesse 
				au moyen de contrats avec l’État et de rackets de protection. 
				Moscou leur demande maintenant de trouver d’autres marchés à 
				l’étranger, d’innover, d’être concurrentiels et de mettre fin à 
				leur dépendance à la machinerie allemande. 
				
				
				La très grande majorité des gens qui forment la soi-disant 
				classe des capitalistes industriels russes ne sont pas des 
				entrepreneurs. Il s’agit davantage de collecteurs de loyers et 
				d’amis bien pistonnés favorables à l’« Occident », bien souvent 
				des gangsters et chefs de guerre qui ont réussi tôt à 
				contraindre leurs rivaux à abandonner toute velléité de mettre 
				la main sur les trésors publics à prendre dans les années 1990. 
				Bien que ces oligarques aient cherché à acquérir une 
				respectabilité après avoir consolidé leurs empires économiques, 
				en embauchant des agences de relations publiques pour polir leur 
				image et des conseillers financiers pour les aider dans leurs 
				décisions d’investissement, ils n’ont jamais démontré de 
				capacité à rendre leurs entreprises concurrentielles. Ils sont 
				toujours demeurés totalement dépendants des marchés de capitaux, 
				de la technologie et des importations de l’« Occident », ainsi 
				que des subventions du gouvernement Poutine. 
				
				
				Ces rentiers capitalistes forment tout un contraste avec les 
				dynamiques entrepreneurs publics et privés chinois, qui ont 
				emprunté la technologie des USA, du Japon, de Taiwan et de 
				l’Allemagne pour l’adapter et l’améliorer, et qui fabriquent 
				maintenant des produits très concurrentiels. Quand les sanctions 
				imposées par les USA et l’UE sont entrées en vigueur, 
				l’industrie russe n’était pas prête à s’appuyer sur la 
				production locale et le président Poutine a dû conclure des 
				accords commerciaux et d’importation avec la Chine et d’autres 
				sources d’approvisionnement. 
				
				
				La principale lacune de la stratégie économique de Poutine a été 
				de miser sur l’« Occident » comme moteur de croissance pour ses 
				exportations de pétrole et de gaz naturel. 
				
				
				Résultat : la Russie est dépendante des prix élevés des matières 
				premières qu’elle exporte et des marchés occidentaux. C’est dans 
				cette optique que les USA et l’UE exploitent la vulnérabilité de 
				la Russie à la moindre baisse des prix mondiaux de l’énergie, 
				ainsi qu’à sa dépendance aux coentreprises avec l’« Occident », 
				leur technologie d’extraction et leur équipement de forage. 
				
				
				La politique de Poutine reposait sur une vision d’intégration 
				économique avec l’« Occident », de pair avec une coopération et 
				des connexions politiques plus étroites avec les puissances de 
				l’Otan. Le cours des événements prouve que ce postulat était 
				erroné : la coopération des USA et de l’UE est tactique et 
				repose sur des concessions asymétriques, voire unilatérales, de 
				la part de la Russie, notamment en restant disposée à sacrifier 
				ses alliés traditionnels dans les Balkans, au Moyen-Orient, en 
				Afrique du Nord et, surtout, dans le Caucase. Dès que la Russie 
				a commencé à faire valoir ses intérêts, l’« Occident » s’est 
				montré hostile et antagoniste. Depuis que la Russie s’est 
				opposée au coup d’État mené à Kiev, l’objectif de l’« Occident » 
				est de renverser le gouvernement Poutine. L’offensive en cours 
				de l’« Occident » contre la Russie n’est pas éphémère, c’est le 
				début d’une confrontation économique et politique prolongée 
				allant en s’intensifiant. 
				
				
				Malgré sa vulnérabilité, la Russie n’est pas sans ressources et 
				est capable de résister, de défendre sa sécurité nationale et 
				d’assurer l’essor de son économie. 
				
				
				Conclusion : qu’est-ce que la Russie doit faire pour s’en 
				sortir ? 
				
				
				D’abord et avant tout, la Russie doit diversifier son économie. 
				Elle doit elle-même transformer ses matières premières et 
				investir à fond dans la substitution des importations 
				occidentales par la production locale. Privilégier les échanges 
				commerciaux avec la Chine est un pas dans la bonne direction, 
				mais la Russie doit éviter de reprendre la structure commerciale 
				du passé, qui consiste à échanger des matières premières 
				(pétrole et gaz naturel) contre des produits manufacturés. 
				
				
				Deuxièmement, la Russie doit renationaliser son secteur 
				bancaire, son commerce extérieur et ses industries stratégiques, 
				en mettant fin aux loyautés politiques et économiques douteuses 
				et au comportement de rentier de la classe des capitalistes 
				privés dysfonctionnels en place. Le gouvernement Poutine doit se 
				débarrasser des oligarques au profit des technocrates, passer 
				des rentiers aux entrepreneurs, laisser tomber les spéculateurs, 
				qui investissent en « Occident » l’argent gagné en Russie, en 
				misant plutôt sur la coparticipation des travailleurs. Autrement 
				dit, il doit intensifier le caractère national, public et 
				productif de l’économie. Prétendre que les oligarques qui 
				demeurent en Russie et qui proclament leur loyauté au 
				gouvernement Poutine sont des acteurs économiques légitimes ne 
				suffit pas. Ils ont généralement retiré leurs investissements en 
				Russie, transféré leur fortune à l’étranger et remis en cause 
				l’autorité légitime de l’État sous la pression des « sanctions 
				occidentales ». 
				
				
				Ce qu’il faut à la Russie, c’est une nouvelle révolution 
				économique et politique, qui amènera le gouvernement à 
				reconnaître l’« Occident » comme une menace impérialiste et à 
				compter sur la classe ouvrière organisée russe plutôt que sur 
				des oligarques douteux. Le gouvernement Poutine a tiré la Russie 
				de l’abîme et restauré la dignité et le respect de soi aux 
				Russes du pays et à l’étranger en tenant tête à l’agression 
				« occidentale » en Ukraine. À partir de maintenant, le président 
				doit aller de l’avant et démanteler au complet l’État cleptomane 
				de l’ère Eltsine, en misant sur la réindustrialisation, la 
				diversification de l’économie et la mise au point de sa propre 
				haute technologie. 
				
				
				Par-dessus tout, la Russie doit mettre en place de nouvelles 
				formes de démocratie populaire pour assurer la transition vers 
				un État souverain anti-impérialiste dont la sécurité est 
				assurée. Le président Poutine a l’appui de la grande majorité du 
				peuple russe, il dispose du corps professionnel et scientifique 
				qu’il faut, il a des alliés en Chine et parmi les pays du BRICS, 
				et il a la volonté et le pouvoir de faire ce qui s’impose. 
				
				
				La question demeure de savoir si Poutine va remplir sa mission 
				historique ou si, par crainte ou indécision, il va capituler 
				devant les menaces d’un « Occident » en déclin, devenu 
				dangereux. 
				
				
				
				
				James Petras 
				
				
				Traduit par Daniel pour Vineyardsaker 
				
				
				[1] 
				Le terme « occidental » ne désigne pas ici une réalité 
				géographique, mais politique. La Russie est un État 
				euro-asiatique, mais qui n’appartient pas à l’Alliance 
				atlantique. Ndlr. 
				
				
				[2] 
				« La 
				Fondation Carnegie pour la paix internationale », Réseau 
				Voltaire, 
				25 août 2004. 
				
				
				[3] 
				Le terme de « sanctions » est ici abusif. En droit 
				international, les sanctions ne peuvent être édictées que par 
				les Nations unies. Il s’agit donc ici d’actes d’agression 
				économiques, condamnés par la Charte de l’Onu et pas de 
				sanctions. Ndlr. 
				  
				 |