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				    آمادۀ یک جنگ 
				هسته ای هستید؟ 
				
				
				  
				
				
				Etes-vous prêt pour une guerre nucléaire?
				
				
				Par David 
				North et Alex 
				Lantier 
				
				
				Mondialisation.ca, 31 juillet 2014 
				
				
				
				
				wsws.org 
				  
				
				
				Etes-vous prêt pour une guerre – y compris une éventuelle guerre 
				nucléaire – entre les Etats-Unis, l’Europe et la Russie? Telle 
				est la question que chacun devrait se poser au vu des événements 
				survenus depuis la destruction du vol de la Malaysian Airlines. 
				
				
				La crise provoquée par les accusations portées par Washington et 
				l’Union Européenne contre la Russie, lui attribuant la 
				responsabilité d’avoir abattu le vol MH17, a rapproché le monde 
				d’une guerre mondiale comme jamais auparavant depuis la crise 
				des missiles cubains en 1962. Mais aujourd’hui, la situation est 
				peut-être plus dangereuse encore. Il y a cinquante ans, le 
				gouvernement Kennedy – redoutant que des erreurs de jugement de 
				part ou d’autre puissent déclencher un échange de tirs 
				nucléaires – avait cherché à maintenir ouvertes les voies de 
				communication et à éviter de diaboliser les dirigeants 
				soviétiques. 
				
				
				Aujourd’hui en revanche, la CIA dirige une campagne de 
				propagande incendiaire contre la Russie et son président, 
				Vladimir Poutine, une campagne qui semble déterminée à provoquer 
				une confrontation militaire directe avec un pays qui dispose du 
				deuxième plus grand arsenal nucléaire du monde. Il n’y a aucun 
				doute que la CIA est en train de mobiliser toutes les ressources 
				et tous les moyens dont elle dispose – au sein des 
				gouvernements, des médias et parmi les universitaires – dans une 
				campagne savamment orchestrée et destinée à empoisonner 
				l’opinion publique avec de l’hystérie anti-russe. 
				
				
				Pour le moment, il n’y a rien qui constitue, même de loin, une 
				explication définitive de la chaîne des événements ayant conduit 
				à la destruction du vol MH17. En dépit de toute l’énorme 
				technologie de surveillance à leur service et qu’elles financent 
				à hauteur de milliards de dollars par an, les agences de 
				renseignement américaines n’ont pas fourni le moindre élément 
				concret de preuve pour étayer les accusations de responsabilité 
				lancées contre la Russie. 
				
				
				Mais si les circonstances physiques entourant la destruction du 
				vol MH17 demeurent inconnues, les objectifs politiques pour 
				lesquels cette tragédie est exploitée eux, ne sont devenus que 
				trop clairs. 
				
				
				Depuis le début de la semaine, les trois magazines d’information 
				à grand tirage les plus influents des Etats-Unis, de 
				Grande-Bretagne et d’Allemagne –Time, 
				The Economist et Der 
				Spiegel – publient des articles figurant en 
				couverture qui associent de folles accusations à l’adresse de 
				Vladimir Poutine à l’exigence d’une épreuve de force définitive 
				avec la Russie. 
				
				
				La caractéristique la plus frappante et la plus évidente de ces 
				articles est qu’ils sont quasi identiques. La CIA en a écrit le 
				scénario. Ils recourent tous aux mêmes insultes et aux mêmes 
				inventions. Ils dénoncent le « tissu de mensonges » de Poutine. 
				Le président russe est dépeint comme un assassin de masse « 
				dépravé. » 
				
				
				Comment le président russe doit-il comprendre l’emploi d’un tel 
				langage dans les magazines d’information les plus influents? Il 
				est la cible de la même campagne de dénigrement que celle qui a 
				déjà visé Slobodan Milosevic en Serbie, Saddam Hussein en Irak, 
				Mouammar Kadhafi en Libye et Bachar al-Assad en Syrie. Poutine 
				n’est pas sans connaître l’aboutissement de ces campagnes de 
				propagande. La Serbie fut soumise politiquement par les bombes 
				et Milosevic fut embarqué à La Haye où il mourut mystérieusement 
				en prison. L’Irak fut envahi et Hussein exécuté. La Libye fut 
				également envahie et Kadhafi – au grand amusement de Hillary 
				Clinton – fut sauvagement torturé et lynché. Quant à Assad, les 
				Etats-Unis ont organisé contre lui une insurrection sanglante 
				qui a causé la mort de plus de 100.000 Syriens. 
				
				
				Dans ces conditions, on pourrait difficilement accuser Poutine 
				de paranoïa s’il en concluait que les Etats-Unis et leurs alliés 
				européens veulent sa mort. Par conséquent, faut-il se demander, 
				quel impact pourrait avoir ces soupçons bien fondés sur sa 
				propre ligne de conduite au fur et à mesure que la confrontation 
				s’intensifie ? 
				
				
				Dans les trois articles de couverture, les gouvernements 
				d’Europe de l’Ouestet des 
				Etats-Unis sont pris à partie pour ne pas s’attaquer à Poutine 
				et à la Russie. Les trois magazines adoptent un ton impatient et 
				fâché face à ce qu’ils jugent être une agressivité insuffisante. 
				Ils affirment tous que le temps de la discussion est terminé. Der 
				Spiegel a déclaré « L’épave du vol MH17 est aussi 
				l’épave de la diplomatie. » 
				
				
				Comment faut-il interpréter cette déclaration? Si la diplomatie 
				a échoué, cela ne peut que signifier que la guerre est 
				imminente. 
				
				
				Dans son article « En Russie, un crime sans châtiment, » Time s’en 
				prend à Obama pour avoir demandé à Poutine de contribuer à 
				l’enquête sur le crash au lieu de proférer immédiatement contre 
				la Russie des menaces de guerre. Il écrit, « C’était la crise en 
				résumé : la moindre des choses que Poutine pouvait faire était 
				le maximum qu’Obama pouvait exiger. Le président américain n’a 
				pas annoncé de dates butoires, n’a pas tracé de lignes rouges et 
				pas lancé de menaces. » 
				
				
				L’invocation de « dates butoires », de « lignes rouges » et de « 
				menaces » est le langage de la guerre. Comment interpréter ces 
				mots autrement.? 
				
				
				
				Time attaque 
				l’Italie et la France 
				et même le gouvernement Obama et la population américaine pour 
				ne pas soutenir une agression contre la Russie : « Poutine n’a 
				pas beaucoup de soucis à se faire en considérant les forces 
				qu’on lui oppose. Obama, en tant que chef d’une nation lasse de 
				la guerre, a exclu toutes les options militaires, dont la 
				fourniture d’armes à l’Ukraine. » Il est clair que Time veut 
				mettre l’option militaire sur la table. 
				
				
				Dans son article de tête intitulé « Un tissu de mensonges », The 
				Economistsuit le même script et accuse l’Occident 
				d’être indécis. « Les Allemands et les Italiens affirment qu’ils 
				veulent maintenir ouverte la voie de la diplomatie, en partie 
				parce que des sanctions mineraient leurs intérets commerciaux. 
				La Grande-Bretagne appelle à des sanctions mais est réticente 
				quand il s’agit de nuire aux affaires rentables de la City de 
				Londres avec la Russie. L’Amérique a un discours musclé mais n’a 
				rien fait de nouveau. » 
				
				
				
				Cette campagne médiatique coordonnée est déjà en train de 
				produire l’effet désiré. Mardi, l’administration Obama et 
				l’Union européenne ont annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord sur 
				une nouvelle série de sanctions, plus agressives. On interprète 
				ces mesures comme des mesures de transition vers ce que 
				l’éditorialiste du Financial Times Wolfgang Munchau 
				décrit comme « La bombe atomique de la guerre financière ». 
				L’article de Munchau a été publié non seulement dans le Financial 
				Times mais encore dans Der 
				Spiegel. 
				
				
				A travers une combinaison de menaces militaires et de 
				strangulation économique, les Etats-Unis et l’UE se sont mis à 
				déstabiliser la Russie. Comme le montrent clairement leurs 
				références constantes aux oligarques russes, ils espèrent que 
				les sanctions financières vont encourager la constitution d’un 
				complot visant à renverser ou même à assassiner Poutine. Un 
				régime envisagé ainsi par Washington transformerait la Russie en 
				un protectorat néo-colonial, entièrement subordonné à 
				l’impérialisme américain sur le plan politique, économique et 
				militaire. 
				
				
				Bien sûr, si Poutine changeait de cours et se conformait aux 
				exigences américaines, la campagne médiatique ferait les 
				ajustements nécessaires. Les événements peuvent cependant 
				prendre une direction qu’aucun scénario de la CIA n’aura prévue. 
				
				
				L’irresponsabilité d’une politique de déstabilisation de la 
				Russie, une puissance contrôlant le second en importance des 
				arsenaux nucléaires du monde, est effarante. Dans une situation 
				où les forces militaires de toute l’Europe de l’est et de la 
				région de la Mer Noire sont en alerte et où des forces 
				ukrainiennes et russes échangent des tirs d’artillerie de part 
				et d’autre de leurs frontières, la possibilité d’une erreur de 
				jugement devient de jour en jour plus grande. 
				
				
				Quel que soient les résultats à court terme du cours suivi par 
				les Etats-Unis et les pouvoirs impérialistes européens, à long 
				terme il mène inexorablement à la guerre, avec les conséquences 
				cataclysmiques que cela implique. Le plus grand danger pour la 
				classe ouvrière est que des décisions sont prises dans les 
				coulisses, la masse des gens n’étant pas, pour la plus grande 
				partie, consciente des dangers auquels la population mondiale 
				est confrontée. 
				
				
				Il y aura cent ans cette semaine que la Première Guerre mondiale 
				fut déclenchée par de petites cabales de ministres, de monarques 
				et d’intérets économiques de toute l’Europe et dont la décision 
				de tout miser sur une victoire dans la guerre a conduit à de 
				nombreux millions de morts. Aujourd’hui, des forces similaires 
				mettent en marche une dynamique menant à une conflagration qui 
				pourrait aboutir à la destruction de la planète. 
				
				
				Il n’y a aucun moyen d’arrêter ce mouvement vers la guerre si ce 
				n’est par une intervention politique consciente de la classe 
				ouvrière. Quiconque croit qu’une guerre nucléaire est impossible 
				parce que les gouvernements modernes, à l’opposé de ceux au 
				pouvoir en 1914, ne prendraient pas le risque d’une catastrophe, 
				se fait des illusions. Les régimes existant aujourd’hui sont 
				peut-être encore plus irresponsables que ceux de l’époque. 
				Assaillis par des problèmes économiques et sociaux pour lesquels 
				ils n’ont pas de solution progressiste, ils sont de plus en plus 
				enclins à voir la guerre comme un risque valant la peine d’être 
				encouru. 
				
				
				
				David North 
				
				
				
				Alex Lantier 
				
				
				Article original, WSWS, 
				paru le 30 juillet 2014 
				  
				  
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