| 
				 
				
				
				http://www.voltairenet.org/article179393.html 
				
				
				تاریخ "نظم جدید جهانی" 
				
				
				Histoire du « Nouvel ordre mondial » 
				
				
				par Pierre 
				Hillard 
				
				
				Pierre Hillard retrace l’histoire d’un courant idéologique qui 
				imprime sa marque aux actuelles tentatives de regroupement 
				d’Etats au sein de blocs régionaux et tente de les orienter vers 
				une forme de gouvernance mondiale. Son objectif n’est pas de 
				prévenir les conflits, mais d’étendre la puissance financière et 
				commerciale du monde anglo-saxon. Il théorise et revendique le 
				projet d’un « Nouvel ordre mondial » érigé sur les ruines des 
				Etats-nations.  
				Bien sûr, il ne s’agit pas d’assimiler tous les efforts visant à 
				mettre fin aux divisions nationales à une volonté de domination. 
				Mais il est indispensable d’étudier ce projet de globalisation 
				politique afin de ne pas le laisser transformer l’idéal de 
				l’unité humaine en un cauchemar totalitaire. 
				
				
				RÉSEAU VOLTAIRE | PARIS (FRANCE) | 21 FÉVRIER 2010 
 
 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
 
 
 
 
				
				 
				
				
				
				ITALIANO  ESPAÑOL  
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 
				
				
				Réunis à Londres, le 2 avril 2009, autour de la reine Elizabeth 
				II, les chefs d’Etat et de gouvernement des 20 plus grandes 
				puissances du monde ont envisagé de créer un directoire 
				économique mondial. 
				
				
				Avec la ratification du Traité de Lisbonne par les 27 Etats 
				européens, l’élection d’Herman van Rompuy à la présidence du 
				Conseil européen et de Catherine Ashton comme Haut-représentant 
				de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de 
				sécurité, le 19 novembre 2009, marque un tournant décisif dans 
				les ambitions mondialistes. L’Union européenne (l’UE) se voit 
				dotée progressivement d’un visage politique et d’un « numéro de 
				téléphone » pour reprendre l’expression d’Henry Kissinger. 
				Certes, de nouveaux réglages — une forme de rodage — s’avèrent 
				nécessaires afin de véritablement asseoir cette union régionale. 
				En effet, des rivalités continuent à perdurer entre le président 
				du Conseil européen, le président de la Commission européenne et 
				la présidence tournante de six mois. Cette situation agace 
				profondément l’administration Obama [1]. 
				Cependant, dotée de la personnalité juridique et d’une complète 
				primauté du droit européen sur le droit national, l’Union 
				européenne peut prétendre (réussir ?) devenir un acteur de la 
				scène internationale. Il serait faux d’affirmer que cette 
				nouvelle vocation se fera dans une complète indépendance par 
				rapport au reste du monde. En fait, les élites européistes 
				soutenues par l’oligarchie financière avancent en liaison et en 
				communion d’esprit avec toutes les autres formes d’unions 
				régionales en cours d’élaboration sur la planète. 
				
				
				En effet, l’Union européenne n’est qu’une composante d’un vaste 
				programme conduisant à l’émergence de blocs continentaux dotés 
				chacun d’une monnaie, d’une citoyenneté, d’un parlement unique, 
				etc ; l’ensemble de ces blocs étant appelé à constituer une 
				gouvernance mondiale. 
				
				Nous pouvons relever les unions régionales suivantes en 
				formation : 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 La Communauté 
				Economique Eurasiatique (CEEA 
				ou Eurasec pour Eurasian Economic Community)  [2] : 
				créée en octobre 2000 et réunissant plusieurs pays de l’ancien 
				bloc soviétique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, …), elle 
				poursuit l’objectif de créer une union douanière [3] 
				à partir de 2010 avec l’idée d’une monnaie régissant l’ensemble 
				appelé « evraz » [4] 
				ou « euras » ou encore « eurasia » (le nom de cette monnaie peut 
				encore changer) [5]. 
				
				
 
				
				 L’Union des nations sud-américaines (UNASUR) [6] : 
				créée en mai 2008, elle entend passer d’une logique 
				sub-régionale à une identité régionale en fusionnant en une 
				seule organisation le Mercosur et la Communauté andine, 
				c’est-à-dire en réunissant tous les Etats du continent 
				sud-américain (à l’exception de la Guyane française, et des îles 
				britanniques Sandwich et Malouines). L’idéal poursuivi est de 
				réussir la mise sur pied d’un parlement, d’une monnaie unique [7] 
				et d’une citoyenneté commune. L’UNASUR entretient des liens 
				privilégiés avec son modèle européen dans le cadre d’une 
				assemblée parlementaire euro-latino américaine appelée EUROLAT [8]. 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 Le Système d’intégration centre-américain (SICA) [9] : 
				créé en décembre 1991, ce groupe de pays centre-américains 
				poursuit les mêmes objectifs cités ci-dessus, en particulier la 
				création d’une monnaie unique suite au 33è congrès tenu à San 
				Pedro Sula (Honduras) en décembre 2008.  
				 
				
				 
				 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 Le lancement de « l’Organisation de l’Unité Africaine » (OUA) [10] 
				en 1963 a permis de passer à la vitesse supérieure, à partir des 
				années 1999-2000, avec la création de l’Union 
				Africaine (l’UA, 
				à Durban en juillet 2002) et du « Nouveau Partenariat pour le 
				Développement de l’Afrique » (NEPAD) [11]. 
				Les objectifs (commission, parlement panafricain, cour africaine 
				des droits de l’homme, etc) se calquent sur le modèle européen [12]. 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 Le Conseil de coopération du Golfe (Golf cooperation council, 
				GCC)  [13] : 
				créé en 1981, il tend à une union de plus en plus étroite entre 
				les Etats du Golfe (Bahrein, Koweït, Oman, Qatar, Arabie 
				Saoudite et Emirat arabes unis). Une monnaie commune est prévue 
				vers 2010/2011. Le nom avancé par certains est « Khaleeji ». 
				Cependant, même si le principe d’unité monétaire est retenu, 
				l’appellation de cette monnaie n’est pas assurée [14]. 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 Une union asiatique prend forme sous l’égide de trois acteurs 
				principaux : le Japon (CEAT, Council on East Asian Community), 
				la Chine (NEAT, the Network of East Asian Think Tank) et la 
				Corée du Sud (EAF, the East Asia Forum). 
				
				Depuis le 1er janvier 2010, la Chine et l’Asean (sigle anglais 
				pour « Association des nations du Sud-Est asiatique) ont lancé 
				la plus grande zone de libre-échange au monde, à laquelle se 
				sont joints la Corée, le Japon, l’Australie et la 
				Nouvelle-Zélande. Elle doit permettre « d’accélérer ce processus 
				de régionalisation » comme se plaît à le dire Xu Ningning, le 
				secrétaire général du Conseil économique Chine-Asean [15]. 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 Une union Nord-américaine a été lancée en mars 2005 au Texas 
				(Waco) entre les chefs d’Etat états-unien, canadien et mexicain 
				dans le cadre du PSP (Partenariat pour la Sécurité et la 
				prospérité) [16]. 
				L’objectif déclaré est d’aboutir, théoriquement au cours de 
				l’année 2010, à l’instauration d’un périmètre politique, 
				économique et militaire unifié entre les trois Etats [17]. 
				Une unité monétaire appelée « amero » ou « dollar 
				nord-américain » (la désignation de cette nouvelle monnaie n’est 
				pas assurée) doit remplacer le dollar US et canadien ainsi que 
				le peso mexicain [18]. 
				Cette mutation passe par un effondrement du dollar et, par 
				ricochet, du système financier et monétaire mondial. Cette crise 
				systémique globale (politique, financière, monétaire et 
				géopolitique) se renforce en ce début de l’année 2010 afin de 
				favoriser l’arrivée de ce nouvel ordre mondial tant désiré par 
				les thuriféraires du système. 
				
				
 
				
				 Enfin, il est prévu théoriquement pour 2015 l’instauration d’un 
				bloc euro-atlantique unifié politique, économique et militaire [19]. 
				Nous pouvons signaler que le Parlement européen a adopté une 
				résolution, le 26 mars 2009, traitant de « l’état des relations 
				transatlantiques après les élections qui ont eu lieu aux 
				Etats-Unis ». Cette résolution a le mérite de rappeler tous les 
				accords politiques, économiques et militaires conclus de part et 
				d’autre des rives de l’Atlantique afin d’aboutir à une union 
				transatlantique [20]. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Cette liste ne serait pas complète sans évoquer un événement 
				majeur passé sous silence par la presse française. En effet, 
				lors du sommet de l’Aquila en Italie (8-10 juillet 2009), les 
				chefs d’Etat ont traité divers dossiers (crise économique, 
				climat, …). Cependant, lors d’une rencontre avec les 
				journalistes, le président russe Medvedev s’est plu à présenter 
				un prototype de monnaie mondiale sous la forme d’une pièce 
				fabriquée en Belgique sur laquelle était gravée en anglais 
				« unité dans la diversité » [21]. 
				Cette présentation constitue un tournant majeur. Pour la 
				première fois, un chef d’Etat a présenté un exemplaire d’une 
				monnaie en mesure d’être la référence unique de l’humanité toute 
				entière [22]. 
				Ce geste complète les propos d’Herman van Rompuy qui, lors de 
				son discours de remerciements après sa nomination au poste de 
				président du Conseil de l’Union européenne, n’a pas hésité à 
				prononcer ces paroles lourdes de sens : « 2009 est aussi la 
				première année de la gouvernance mondiale avec l’instauration du 
				G20 en plein crise financière » [23]. 
				
				
				Cette affirmation — juste de la part d’un partisan de la 
				gouvernance mondiale — doit nous amener à réfléchir et à nous 
				poser la question suivante : comment en est-on arrivé là ? En 
				effet, la description de ces diverses unions régionales plus ou 
				moins avancées dans le cadre d’une autorité unique — avec 
				éclatement interne des Etats qui les composent [24] 
				— n’est pas le fruit du hasard. En fait, cette mutation résulte 
				d’un très long travail de fond de la part des oligarchies 
				financières [25] 
				et de groupes élitistes politiques dans le cadre de think 
				tanks ou de fondations. 
				
				
				L’oligarchie anglo-saxonne et ses princes 
				
				
				Le public francophone est malheureusement ignorant des vrais 
				acteurs de la politique mondiale, ces derniers exerçant leurs 
				talents plus dans les coulisses que sur la scène politicienne. 
				Pour mieux comprendre la situation désastreuse dans laquelle les 
				défenseurs de la cause nationale se trouvent en ce début de XXIè 
				siècle, il est nécessaire de rappeler dans ses grands traits le 
				rôle éminemment important de la puissance financière et 
				aristocratique anglo-saxonne. Celle-ci a toujours constitué un 
				Etat dans l’Etat. On peut situer sa prise du pouvoir suite à 
				l’instauration de la « Grande Charte » du 15 juin 1215. Après la 
				défaite du roi Jean Sans Terre d’Angleterre, le 27 juillet 1214 
				à Bouvines face au roi Philippe Auguste, les barons anglais ont 
				arrach��� des privilèges politiques et financiers. Désormais, la 
				couronne britannique est obligée de composer et de collaborer 
				avec une caste qui allie force, puissance financière et 
				ambitions commerciales. Dès cette époque, une élite avide, 
				revendicatrice et orgueilleuse est née. Elle est à l’origine de 
				l’existence de ces groupes de pressions (ou lobbies) qui, par 
				des voies aussi diverses que la finance, le renseignement ou les 
				médias, exercent des pressions sur le pouvoir politique. Ce 
				dernier dépendant largement d’appuis et de monnaie sonnante et 
				trébuchante pour son maintien au pouvoir est dans l’obligation 
				absolue de tenir compte des avis et des conseils émanant de 
				cette caste. Les think tanks (« instituts de 
				recherche » ; la traduction est cependant impropre), fondations 
				et groupes élitistes sont la suite logique d’un état d’esprit 
				élitiste et mercantile. Ces cénacles sont devenus les centres 
				incontournables d’une minorité active conditionnant l’avenir du 
				monde anglo-saxon puis, de proche en proche, de l’univers 
				entier. Contrairement à la conception politique française qui 
				soumet toute activité à celle de l’Etat, ces organisations 
				politico-commerciales ne dépendent plus d’une autorité 
				nationale. Très tôt, elles ont exercé leurs talents. Dès le 
				Moyen-Âge, des compagnies comme les London Staplers, les London 
				Mercers Company ou encore la British East India Company (la BEIC 
				au 17è siècle) ont été les fers de lance de l’impérialisme 
				britannique. Ainsi, l’aristocratie commerciale s’est transmises 
				le flambeau de la conquête et de la maîtrise des richesses de 
				génération en génération. « Toujours plus » pour reprendre une 
				expression de François de Closets. 
				
				
				La défaite française en Amérique du Nord conduisant au 
				Traité du 10 février 1763 peut être considéré comme l’acte de 
				naissance de la montée en puissance de l’oligarchie britannique. 
				En effet, la perte de la Nouvelle France donne à la Couronne 
				britannique tout un continent aux richesses inouïes et presque 
				vide d’habitants. L’incapacité de la monarchie française à 
				peupler ces vastes territoires et à les intégrer à la sphère de 
				la civilisation gréco-romaine fait basculer tout cet espace sous 
				la coupe anglo-saxonne. Mâtinées d’un tour d’esprit messianique, 
				les élites conquérantes américaines en liaison avec leurs 
				homologues britanniques sont prêtes à imposer leur modèle au 
				monde entier. Après les guerres de la Révolution et la défaite 
				de Napoléon I en 1815, la puissance anglo-saxonne n’a plus de 
				rival sur les mers. Puissance démographique, peuplement de 
				vastes territoires en Amérique du Nord, en Afrique australe, en 
				Australie et en Nouvelle-Zélande, contrôle de points 
				stratégiques partout dans le monde (Gibraltar, Hong Kong, …), 
				mainmise de territoires sur presque tous les continents, 
				technologie de pointe et secteur bancaire performant permettent 
				à ces aristocraties commerciales de Londres et de New-York de 
				rêver à un contrôle du monde sous les auspices de la City et de 
				Wall Street. Un homme a été la figure de proue de cet idéal : 
				Cecil Rhodes. 
				
				
				Cecil Rhodes (1853-1902) [26] 
				
				
				Ce grand défenseur de l’Empire britannique émigre en Afrique 
				australe où sa personnalité et ses qualités intellectuelles hors 
				normes lui permettent de faire fortune dans le diamant. Il est à 
				l’origine de la création de l’industrie diamantaire De Beers en 
				liaison et avec l’appui de Nathaniel Mayer Rothschild 
				(1840-1915). Sa fortune colossale lui ouvrant les portes de la 
				colonie britannique, Cecil Rhodes pose les jalons permettant à 
				l’Etat Sud-africain (dominion de l’Empire britannique) de 
				prendre forme quelques années après sa mort en 1910. Son 
				influence financière et politique lui permet de contrôler des 
				territoires à qui il donne son nom : la Rhodésie. Divisés plus 
				tard en Rhodésie du Nord et Rhodésie du Sud, ces Etats sont 
				devenus la Zambie et le Zimbabwe. Cependant, sa grande idée 
				coloniale est de réaliser une immense voie de chemin de fer 
				partant du Cap jusqu’au Caire. Dans sa défense de l’Empire 
				britannique, les voies de communications constituent un enjeu 
				capital pour la mise en valeur des richesses de toute sorte. Le 
				développement des voies de communications (sous toutes ces 
				formes [27]) 
				est le passage obligatoire pour le bon fonctionnement de tout 
				Empire. Ce précepte est d’une très grande actualité en ce début 
				de XXIè siècle [28]. 
				Les voies de communications constituent les artères irriguant 
				l’empire commercial et politique. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Cecil Rhodes (1853-1902) 
				
				
				Au-delà du bon fonctionnement de l’Empire britannique, un idéal 
				supérieur taraude Cecil Rhodes. En effet, convaincu de la 
				supériorité de la « race » anglo-saxonne, il conçoit une 
				politique afin d’assurer cette prééminence : l’union de tous les 
				pays anglo-saxons ou, plus exactement, l’instauration d’un bloc 
				réunissant l’Empire britannique et les Etats-Unis d’Amérique. 
				L’ensemble doit constituer pour lui le socle permettant la 
				naissance d’un Etat mondial animé des principes et de la 
				philosophie de l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Afin 
				d’y parvenir, il estime nécessaire de recruter des personnalités 
				supérieures au sein des universités qui, animées du même idéal, 
				seront soutenues pour occuper les postes clefs et aussi divers 
				que l’économie, la finance, l’armée, l’éducation, le 
				renseignement ou encore le journalisme. Ainsi, pareil à un corps 
				d’armée, ces différentes personnes véritables jésuites du 
				mondialisme convergeront vers le même but afin de former les 
				esprits dans leurs pays respectifs tout en développant les 
				structures politico-économiques conduisant à l’émergence de cet 
				Etat commercial mondial. Dans son esprit, cette ambition 
				titanesque et de très longue haleine passe par la création des 
				« bourses d’études Cecil Rhodes » (Rhodes Scholarships). Cecil 
				Rhodes n’a pas eu le temps de voir la concrétisation de cet 
				idéal de son vivant. Ce n’est qu’en 1904 que ses proches 
				collaborateurs lancent les premières bourses d’études portant 
				son nom à l’université d’Oxford. Le sociologue français, Auguste 
				Comte, disait que « les morts gouvernent les vivants ». Cette 
				formule peut largement s’appliquer à Cecil Rhodes. Ses concepts 
				ont forgé le monde du XXè siècle et du début XXIè siècle. Sans 
				tous les citer, nous pouvons relever parmi les bénéficiaires des 
				bourses d’études Cecil Rhodes : le Premier ministre australien 
				Bob Hawke (1981/1993) ; James Wolsey, directeur de la CIA 
				(1993/1995) ; Wesley Clarke, patron de l’OTAN au cours de la 
				décennie 1990 et acteur majeur de la destruction de la 
				Yougoslavie en mars 1999 ; le président Bill Clinton (promotion 
				1968) ou encore James William Fullbright (sénateur de l’Arkansas 
				et grande figure de la politique états-unienne) [29]. 
				
				
				La politique de Cecil Rhodes n’aurait pas pu prendre l’ampleur 
				que l’on sait sans l’action de ses proches collaborateurs. Là 
				aussi, nous ne pouvons pas citer la liste fort conséquente à la 
				lecture d’Anglo-American Etablishment de Carroll Quigley. 
				Les hommes entourant Cecil Rhodes se caractérisent par un fait 
				majeur ; ils occupent les secteurs clefs de la société 
				britannique dans la deuxième moitié du XIXè siècle [30]. 
				Ils ont déterminé l’avenir du monde d’une manière implacable. 
				Dans cette longue liste, nous retiendrons trois personnages. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Alfred Milner (1854-1925) 
				
				
				Une des figures de proue, successeur et fils spirituel de Cecil 
				Rhodes s’appelait Alfred Milner (1854-1925, appelé aussi Lord 
				Milner). Parmi ses nombreuses activités comme par exemple 
				directeur de la London Joint Stock Bank, il fut le chef du 
				cabinet de guerre du Premier ministre Lloyd George durant le 
				conflit de 1914-1918. Durant cette guerre mondiale, un événement 
				déterminant pour les générations futures se joua en novembre 
				1917. En effet, la « Déclaration Balfour » (Arthur James 
				Balfour, homme politique britannique) affirmait sous l’égide du 
				gouvernement britannique la reconnaissance d’un foyer juif en 
				Palestine. Cette reconnaissance fut officialisée directement par 
				une lettre adressée à Walther Rotschild qui était un 
				intermédiaire avec le mouvement sioniste en Grande-Bretagne. En 
				réalité, le véritable rédacteur de cette déclaration était 
				Alfred Milner. Comme l’explique Carroll Quigley, la 
				« Déclaration Balfour » devrait en fait s’appeler la 
				« Déclaration Milner » [31]. 
				
				
				Philipp Kerr (1882-1940, devenu lord Lothian) fut le secrétaire 
				privé de Lloyd George. Autant dire qu’il était au cœur des 
				échanges politiques autour du Premier ministre anglais et était 
				une courroie de transmission pour l’ensemble du « groupe 
				Milner » [32]. 
				Par la suite, il fut ambassadeur du Royaume-Uni à Washington. 
				
				
				Enfin, nous pouvons évoquer Lionel Curtis (1872-1955). Outre sa 
				participation aux travaux du Traité de Versailles, il est 
				l’auteur de l’expression « Commonwealth of nations » dont 
				l’application date de 1948. Comme le révèle Carroll Quigley, 
				cette expression est le résultat de travaux dont le but était de 
				préparer l’Empire britannique aux mutations politiques 
				conduisant à une organisation mondiale. Ces travaux appelant à 
				un Commonwealth remontent à 1916 [33]. 
				Enfin, précisons que Lionel Curtis a joué un rôle déterminant, 
				en 1919, dans la création du think tank anglais, le Royal 
				Institute of International Affairs (RIIA appelé aussi Chatham 
				House). 
				
				
				La compréhension de la mécanique mondialiste se doit d’être 
				étudiée comme un immense puzzle. Il faut passer en revue chaque 
				pièce de ce puzzle puis ensuite les réunir afin d’avoir une vue 
				d’ensemble. C’est pourquoi, nous passons à un autre pan du 
				système en rappelant au lecteur qu’il doit conserver à l’esprit 
				ces différents éléments afin de reconstituer ensuite le tout. Ce 
				n’est qu’ainsi que l’on peut comprendre la « Bête ». 
				
				
				La société fabienne (Fabian society) [34] 
				
				
				La société fabienne [35] 
				est un institut qui a vu le jour à Londres en 1884 sous 
				l’impulsion de politique anglais comme Sydney Webb (1859-1947) 
				et de son épouse, Béatrice Webb, ou encore de l’écrivain 
				irlandais George Bernard Shaw (1856-1950). L’avant-garde de 
				cette société se fit sous l’influence de promoteur du socialisme 
				comme Robert Owen (1771-1858) [36] 
				qui transmit ses idées à John Ruskin (1819-1900, professeur à 
				l’université d’Oxford [37] 
				et qui influença Cecil Rhodes) [38]. 
				D’autres personnes imprégnées d’un idéal socialiste chrétien 
				comme Frederik Derrison Maurice (1805-1872) ont posé les jalons 
				au cours du XIXè siècle ouvrant la voie à la fondation de la 
				société fabienne. Le choix de « fabien » (fabian) s’explique 
				puisqu’il se réfère au général romain de l’époque des guerres 
				puniques (vers – 200 av - JC), Fabius Cunctator (c’est-à-dire le 
				« temporisateur »). Face au général carthaginois Hannibal, le 
				militaire romain pratiquait la politique de guérilla qui 
				consistait à ne pas brusquer les choses afin d’atteindre son 
				but. C’est cette méthode de changement en douceur mais 
				implacable qui est la marque de fabrique de la société fabienne. 
				Celle-ci défend le principe d’une société sans classe devant 
				conduire à la synthèse du socialisme (l’Etat providence) et du 
				capitalisme (les lois du marché), le tout devant aboutir à la 
				mise en forme d’une économie monopolistique dans un cadre 
				étatique mondial. Afin de répondre aux ambitions de cette 
				société, ses dirigeants estiment qu’il faut y aller pas à pas 
				ou, selon leur expression, par « graduation ». L’influence de 
				cette société est immense car de nombreux politiques anglais ont 
				été membres de la société fabienne [39]. 
				Cependant, cette influence a été d’autant plus importante que 
				cette société a été à l’origine de la création de la London 
				School of Economics (LES) en 1895 sous l’impulsion de Sydney 
				Webb. Cette prestigieuse école de formation économique qui s’est 
				diversifiée par la suite a formé, dans un esprit fabien, des 
				générations de dirigeants anglais, mais aussi de nombreux 
				étudiants de part et d’autre de la planète. Ceux-ci sont souvent 
				devenus par la suite des acteurs majeurs de la vie politique et 
				économique de leurs pays. Ainsi, l’ancien président de la 
				Commission européenne, Romano Prodi ; le président John 
				Kennedy ; la reine du Danemark Margarethe II ; Pierre Trudeau 
				(Premier ministre canadien) ; le lobbyiste et membre de 
				plusieursthink tanks Richard Perle (« le prince des 
				ténèbres ») ; le financier George Soros (fondateur des instituts 
				Open Society) ; l’ancien conseiller de François Mitterrand, Erik 
				Orsenna et même le chanteur des Rolling stones, Mike Jagger (il 
				n’a fait qu’un an ! [40]), 
				ont fréquenté les bancs de cette école. Cette dernière grâce à 
				l’action de la société fabienne a contribué au formatage de 
				nombreux esprits de part le monde. Cependant, l’influence de 
				cette société a été variée, entre autres grâce à l’action d’un 
				de ses membres, l’écrivain Herbert George Wells (1866-1946). 
				
				
 
				
				 
				
				
				H.G. Wells (1866-1946) 
				
				
				Imprégné de l’idéal fabien, H.G Wells a su développer ses vues 
				dans de nombreux livres. Auteur à succès comme L’Homme 
				invisible, La Machine à remonter le temps ou encore La 
				Guerre des mondes, cet écrivain anglais a su répandre ses 
				convictions dans un ouvrage paru en 1928,Open conspiracy(« conspiration 
				ouverte ») [41] 
				, prônant un Etat mondial sans classe, contrôlant tout (« une 
				nouvelle communauté humaine » selon son expression), 
				encourageant la réduction drastique de la population mondiale et 
				la pratique de l’eugénisme. En fait, dès le début, H.G Wells a 
				présenté ses théories dans un ouvrage méconnu et dont le titre 
				correspond exactement à la formule maçonnique Ordo ab chao : La 
				Destruction libératrice. Paru en 1914, cet ouvrage raconte 
				l’histoire d’une guerre généralisée aboutissant à la création 
				d’un Etat mondial constitué en 10 blocs (« 10 circonscriptions » 
				selon la formule de l’auteur [42]). 
				C’est dans ce livre – rappelons-le paru en 1914 – que l’on 
				retrouve l’expression « Nouvel ordre mondial » [43]. 
				Par la suite, H.G Wells a récidivé en publiant un livre en 1940 
				au titre sans équivoque :Le Nouvel ordre mondial [44]. 
				
				
				Tous ses représentants fabiens fréquentaient et collaboraient de 
				près ou de loin avec l’équipe de Cecil Rhodes puis de Lord 
				Milner. Un véritable esprit de corps en faveur d’un but commun, 
				un Etat mondial, animait ces différentes personnes. Ces élites 
				anglo-saxonnes, qui ne sont que la suite logique de ces 
				aristocraties commerciales du Moyen-Âge, ont continué à 
				rassembler leurs forces au sein d’autres clubs comme la Pilgrim 
				Society en 1902 à Londres et à New York [45]. 
				La vitesse supérieure fut atteinte, en 1910, avec la création de 
				la Round Table. 
				
				
				La Round Table et ses « enfants » [46] 
				
				
				La création de la Round Table [47], 
				qui n’est finalement que l’héritière d’un passé multiséculaire 
				de traditions mystiques, financières et élitistes, fut une étape 
				décisive dans les préparatifs devant mener à un Etat mondial. En 
				effet, sous l’impulsion de Lord Milner et de ses proches, cet 
				institut haut de gamme fut créé en liaison avec les élites 
				financières américaines afin d’assurer la prééminence du monde 
				anglo-saxon devant aboutir à la création d’un Etat mondial. 
				D’autres Round Tables furent créées dans tous les dominions de 
				l’Empire britannique mais aussi aux Etats-Unis. Prenant la suite 
				des ambitions de Cecil Rhodes, des financiers de renom 
				encadraient l’équipe de Lord Milner comme Alfred Beit 
				(1853-1906), Sir Abe Bailey (1864-1940) et la famille Astor. 
				D’autres groupes se sont ajoutés au berceau du mondialisme 
				animée par la Round Table : J.P Morgan [48], 
				la banque Lazard ou encore les familles Rockefeller et Whitney [49]. 
				
				
				Avant de continuer dans l’étude des « bonnes œuvres » de la 
				Round Table, il s’avère nécessaire de faire le point suivant. 
				Ces grandes familles du mondialisme, même animées par une 
				finalité commune, n’en sont pas moins déchirées par des 
				dissensions internes. On peut en relever essentiellement deux. 
				La première est aussi vieille que le monde ; elle s’appelle 
				rivalités internes. Les rivalités d’ambitions et d’ambitieux 
				cherchant plus de pouvoir, plus d’influence et plus de richesses 
				afin d’occuper les meilleurs places ont émaillées l’histoire de 
				cette aristocratie commerciale. Ce phénomène est aussi vieux que 
				l’histoire humaine. En revanche, le deuxième point est propre à 
				la Round Table. En effet, sous l’apparente unité de vue se 
				cachent deux courants de pensée. Dans les deux cas, ces courants 
				poursuivent le même but : l’Etat mondial. Cependant, dans un 
				cas, un courant défend le principe de la constitution d’un bloc 
				anglo-saxon unifié (Empire britannique associé aux Etats-Unis) ; 
				ce socle anglo-américain représentant la colonne vertébrale 
				permettant au reste du monde de s’y agréger. Dans le deuxième 
				cas, l’autre courant estime qu’il n’est pas nécessaire de 
				privilégier la naissance d’un Empire anglo-saxon comme point 
				d’ancrage à un monde unifié. Il prône plutôt l’émergence d’un 
				monde où aucun pays ne serait en mesure d’imposer sa loi ou sa 
				philosophie politique. Il s’agit pour les tenants de la deuxième 
				voie de créer une sorte de « purée » générale unifiant 
				l’humanité entière en un seul bloc et sans distinction aucune. 
				Nous avons là l’opposition entre les tenants du mondialisme 
				anglo-saxon à celui des partisans du mondialisme planétarien. 
				
				
				La Première Guerre mondiale fut une bascule d’un monde à un 
				autre. Même s’il n’est pas possible d’évoquer dans le détail le 
				rôle essentiel des élites anglo-américaines durant ce conflit [50], 
				nous pouvons relever la mission déterminante du suédois Olof 
				Aschberg (1877-1960) à la tête de la banque Nya Banken de 
				Stockholm. Il fut le grand financier servant d’intermédiaire 
				entre les élites de Wall Street et de la City d’un côté et les 
				dirigeants bolcheviques de l’autre. Son surnom était le 
				« banquier de la Révolution mondiale ». Comme le rappelle Antony 
				Sutton, la banque d’Olof Aschberg avait une filiale à Londres, 
				la Bank of North Commerce, dont le président Earl Grey 
				appartenait tout simplement à l’équipe de Cecil Rhodes et de 
				Lord Milner [51]. 
				Ce dernier joua aussi un rôle capital au sein de l’oligarchie 
				anglo-saxonne. En effet, outre son activité susmentionnée, c’est 
				Lord Milner qui sut convaincre le Premier ministre Lloyd George 
				de soutenir fermement la révolution bolchevique. Cette évolution 
				capitale pour l’avenir du monde s’est faite suite à la visite à 
				Londres, à la fin de l’année 1917, de William Boyce Thompson 
				(1869-1930) accompagné d’un représentant de JP Morgan, Thomas W. 
				Lamont (1870-1948) [52]. 
				Membre du comité directeur de la Banque fédérale US (la Fed), 
				W.B Thompson fut un agent au service de l’oligarchie au sein de 
				la Croix-Rouge états-unienne présente à Petrograd en 1917. Cette 
				couverture lui permit de fournir entre autres la somme énorme 
				pour l’époque d’un million de dollars aux bolcheviques [53]. 
				Sur le chemin du retour vers New York, il fit une halte à 
				Londres pour soumettre un mémorandum à Lloyd George appelant au 
				soutien de la révolution bolchevique. Lord Milner, grand 
				admirateur de Karl Marx, ne fit qu’appuyer William Boyce 
				Thompson dans sa démarche afin de faire plier Lloyd George. La 
				révolution bolchevique n’aurait pas pu voir le jour sans 
				l’action déterminante de l’oligarchie commerciale 
				anglo-américaine [54]. 
				
				
				La fin de la Première Guerre mondiale s’ouvrit sous les auspices 
				des puissances commerciales anglo-saxonnes victorieuses et d’une 
				France humainement et financièrement exsangue. Le Traité de 
				Versailles n’assura pas la sécurité de la France face à une 
				Allemagne amoindrie et dépendante largement des prêts 
				anglo-saxons accordés à son économie. La paralysie de la France 
				face aux grands argentiers anglo-saxons s’aggrava lorsque ces 
				derniers accordèrent des prêts via les plans Dawes (1924) et 
				Young (1928) qui, tout en plaçant l’économie allemande sous la 
				dépendance des banques londoniennes et new-yorkaises [55], 
				furent déterminants dans le renforcement de la puissance 
				industrielle germanique. En effet, de gigantesques combinats de 
				l’acier et de la chimie, indispensables pour faire la guerre, 
				virent le jour (IG Farben et Vereinigte Stahlwerke) au cours de 
				la décennie 1920. La défaite française en 1940 trouve son 
				origine en partie à l’action des financiers anglo-saxons en 
				faveur du redressement économique et technique de l’Allemagne 
				(en particulier l’acier, l’essence synthétique et le 
				caoutchouc) [56]. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Colonel Edward Mandell House (1854-1938) 
				
				
				Parallèlement à cette politique, les élites anglo-américaines 
				décidèrent de préparer dès les années 1918-1919 une mutation de 
				la Round Table. En effet, pour des raisons de plus grande 
				efficacité, il fut décidé de créer deux think tanks de 
				part et d’autre des rives de l’Atlantique chargés d’être les 
				moteurs de la politique étrangère des deux pays. Côté anglais, 
				ce fut la création en 1919 sous l’égide de Lionel Curtis et 
				collaborateur de Lord Milner du Royal Institute of International 
				Affairs (RIIA, appelé aussi Chatham House) [57]. 
				C’est ce même Lionel Curtis qui prônait un Commonwealth 
				fédératif capable peu à peu d’intégrer différents pays du 
				globe [58]. 
				Ces objectifs étaient défendus aux Etats-Unis par Clarence 
				Streit (1896-1986) [59], 
				correspondant du New York Times auprès de la Société des 
				Nations (bourse d’études Cecil Rhodes, promotion 1920) et le 
				représentant états-unien du « groupe Milner », Frank Aydelotte [60]. 
				Côté américain, il fut créé le Council on Foreign Relations 
				(CFR) [61]en 
				1921 sous l’égide d’un personnage central, le colonel Edward 
				Mandell House (1854-1938). Conseiller intime du président 
				Wilson [62], 
				ce personnage fut la plaque tournante entre le groupe Milner et 
				les « grands » de Wall Street (JP Morgan, Vanderlip, 
				Rockefeller, Warburg, …). Dans cette liste incomplète, nous 
				pouvons relever le nom important de Paul Warburg qui fut à la 
				tête de la réserve fédérale US (la Fed) dès sa création en 1913. 
				Cette banque privée, indépendante du pouvoir central et 
				responsable de l’émission monétaire [63], 
				est un Etat dans l’Etat. Or, c’est le même Paul Warburg qui 
				dirigea le CFR dès sa création. Nous avons affaire à un 
				enchevêtrement de responsabilités de premier ordre au sein de 
				l’oligarchie anglo-saxonne d’autant plus que nous serons obligé 
				d’évoquer encore Paul Warburg dans le paragraphe suivant 
				consacré à la Paneurope. 
				
				
				L’action du colonel House est à compléter en citant une œuvre 
				maîtresse dans la mystique mondialiste, son livre intituléPhilip 
				Dru, administrator  [64]. 
				Ecrit en 1912, cet ouvrage évoque un coup d’Etat par un officier 
				de West Point (Philip Dru) qui impose une dictature aux 
				Etats-Unis tout en supprimant la constitution du pays. A 
				l’instar de Lord Milner, le colonel House n’hésite pas à évoquer 
				ses convictions profondes en affirmant que son héros met en 
				place « un socialisme tel que l’aurait rêvé Karl Marx ». Il 
				évoque même dans le chapitre 52 l’idéal d’unification de tout le 
				bloc Nord-américain. C’est chose acquise depuis le lancement 
				officiel du projet à Waco au Texas en mars 2005 comme nous le 
				présentions au début de ce texte. Force est de constater que ces 
				élites ont annoncé la couleur des événements il y a plus de cent 
				ans. La toile mondialiste a su renforcer son influence grâce à 
				la naissance d’un institut appelé à jouer un rôle de premier 
				plan dans la construction européenne : la Paneurope. 
				
				
				La Paneurope, tremplin du mondialisme 
				
				
				La création de la Paneurope est due à l’action d’un aristocrate 
				autrichien née d’une mère japonaise, Richard de 
				Coudenhove-Kalergi (1894-1972). L’objectif déclaré de Coudenhove 
				était d’empêcher les horreurs de la Première Guerre mondiale de 
				se reproduire. Cette intention louable n’était que l’arbre qui 
				cachait la forêt. En effet, très tôt, Coudenhove indiqua 
				clairement la direction prise par son mouvement en élaborant un 
				rapport à la SDN présenté en 1925. Son but était d’unifier 
				l’Europe afin de l’intégrer dans le cadre d’une organisation 
				politique mondiale unifiée. Pour cela, il évoquait dans son 
				rapport la nécessité de créer des « continents politiques », 
				l’ensemble devant constituer une fédération de fédérations dans 
				la pensée de l’auteur [65]. 
				Ses affirmations fédéralistes rejoignent largement celles de la 
				société fabienne. Continuant sur sa lancée, Coudenhove organise 
				en 1926 le premier congrès paneuropéen à Vienne sous l’égide de 
				son président d’honneur, le président du conseil Aristide Briand 
				(1862-1932) [66]. 
				C’est lors de ce congrès réunissant plusieurs nationalités [67] 
				qu’il fut décidé de choisir un hymne européen, l’Ode à la 
				joie de Beethoven [68], 
				qui est devenu par la suite l’hymne de l’Union européenne. Les 
				objectifs de la Paneurope sont clairement affichés dans le cadre 
				des « Principes fondamentaux » qui stipulent entre autres : 
				« (…) 
				
				L’union paneuropéenne se déclare attachée au patriotisme 
				européen, couronnement des identités nationales de tous les 
				Européens. 
				
				A l’époque des interdépendances et des défis mondiaux, seule une 
				Europe forte et politiquement unie peut garantir l’avenir de ses 
				peuples et entités ethniques. L’union paneuropéenne reconnaît 
				l’autodétermination des peuples et le droit des groupes 
				ethniques au développement culturel, économique et politique 
				(…) » [69]. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972) 
				
				
				Au cours de la Seconde Guerre mondiale, R. de Coudenhove-Kalergi 
				réfugié aux Etats-Unis put enseigner dans le cadre d’un 
				séminaire — Research for a postwar european federation 
				(« recherche pour une fédération européenne d’après-guerre ») — 
				favorable au fédéralisme européen à la New York University. De 
				retour en Europe en 1946, il contribua largement à la création 
				de l’Union parlementaire européenne permettant par la suite la 
				création, en 1949, du Conseil de l’Europe [70]. 
				Renforçant son influence sur tous les Etats, cette organisation 
				européenne chapeaute des représentations nationales chargées de 
				diffuser l’idéal de son fondateur [71] 
				qui, après avoir reçu en 1950 la plus haute distinction 
				européiste le Prix Charlemagne [72], 
				a passé le relais à Otto de Habsbourg en 1972 puis à Alain 
				Terrenoire. 
				
				
				On peut mieux comprendre l’impact de la Paneurope en 
				s’intéressant au nerf de la guerre : l’argent. Les sources de 
				financement de cet institut expliquent les profondes connivences 
				de son dirigeant avec les autres acteurs du mondialisme. En 
				effet, outre des mécènes industriels et financiers, R. de 
				Coudenhove-Kalergi bénéficia du soutien du banquier Max Warburg, 
				représentant de la banque allemande à Hambourg. Comme nous 
				l’avons vu ci-dessus, son frère Paul (la branche états-unienne) 
				était à la tête de la Fed et du CFR. On comprend tout de suite 
				que R. de Coudenhove-Kalergi eut carte blanche pour coopérer 
				avec les milieux financiers de Wall Street et leurs homologues 
				londoniens. Cette connivence entre le fondateur de la Paneurope 
				et les autres milieux mondialistes était d’autant plus grande 
				que Max Warburg était membre du comité directeur d’IG Farben 
				Allemagne tandis que son frère, Paul Warburg, était membre de la 
				branche US d’IG Farben [73]. 
				
				
				L’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, comme l’explique Antony 
				Sutton, s’explique par les nombreux soutiens des industriels et 
				financiers anglo-saxons via leurs homologues allemands. Dans 
				cette affaire, le directeur de la Reichsbank, Hjalmar Schacht 
				(1877-1970), fut un intermédiaire de première main. Son action 
				fut d’autant plus profonde qu’il fut le ministre de l’Economie 
				du IIIè Reich de 1934 à 1939. Le relèvement économique de 
				l’Allemagne dû à son action permit à Hitler de poursuivre une 
				politique 
				qu’il n’aurait jamais pu exercer sans la remise à niveau du 
				pays. De tels méfaits auraient dû le conduire à la peine de mort 
				lors du procès de Nuremberg. Il n’en fut rien puisqu’il fut 
				acquitté. En fait, Hjalmar Schacht était lié fortement à 
				l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Son père, 
				l’Etats-unien William Schacht, avait travaillé 30 ans au sein de 
				la filiale d’Equitable Life Assurance de Berlin [74]. 
				Son fils était donc dès sa naissance dans le sérail du système 
				mondialiste. Ceci est encore plus renforcé lorsqu’on sait que 
				Hjalmar Schacht était depuis 1918 au comité directeur de la 
				Nationalbank für Deutschland (« Banque nationale d’Allemagne »), 
				au côté du banquier Emil Wittenberg qui était en même temps 
				membre du comité directeur de la première banque soviétique 
				créée en 1922, la Ruskombank [75].
				
				
				Celle-ci était dirigée par le banquier suédois … Olof Aschberg [76] 
				précédemment vu. 
				
				Pour continuer dans le tournis, nous pouvons préciser que le 
				directeur de la section étrangère Ruskombank, l’Etats-unien Max 
				May [77], 
				était le vice-président de Guaranty Trust Company, une filiale 
				d’un des piliers de Wall Street, JP Morgan [78]. 
				Dans cette affaire, un haut représentant américain de Wall 
				Street travaillait donc au sein de l’élite bancaire soviétique. 
				Pour compléter le tout, la collaboration d’Hjalmar Schacht avec 
				ce milieu était renforcée par ses liens d’amitié avec le patron 
				de la banque d’Angleterre Norman Montagu. On comprend mieux 
				qu’Hjalmar Schacht [79] 
				n’ait pas été vraiment inquiété au lendemain de la Seconde 
				Guerre mondiale. 
				
				
				Le soutien apporté par cette aristocratie commerciale et 
				apatride anglo-saxonne au communisme, au nazisme ainsi qu’à la 
				prise du pouvoir par Franklin Delano Roosevelt [80], 
				relaté dans la trilogie Wall Street d’Antony Sutton, 
				était aussi des formes d’expériences de laboratoires agissant 
				dans un cadre local (Union soviétique, Allemagne nazie et 
				Etats-Unis [81]). 
				Sous une appellation différente, Antony Sutton en conclut que 
				ces idéologies, appelées diversement « socialisme soviétique », 
				« socialisme collectif » (pour le national-socialisme) et 
				« socialisme de la nouvelle donne » (New Deal), n’étaient 
				que des mises en forme d’un socialisme monopolistique ; idéal 
				d’organisation qui doit désormais voir le jour à l’échelle 
				planétaire dans le cadre du « nouvel ordre mondial ». La guerre 
				de 1939-1945 résultant de tout ce travail d’arrière-fond permit 
				le basculement vers un autre monde ; l’instauration de deux 
				blocs apparemment antagonistes obéissant parfaitement au 
				principe hégélien de la thèse et de l’antithèse. Cependant, ces 
				deux mondes étant irrigués par les mêmes sources financières, il 
				était possible de poser les jalons devant permettre la 
				réalisation de l’Etat mondial. 
				
				
				L’après 1945, des lendemains qui chantent 
				
				
				Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous pouvons relever 
				trois dates essentielles dans l’immédiate après-guerre : 1946 ; 
				1947 et 1948. C’est le Premier ministre britannique, Winston 
				Churchill qui a relancé l’idée d’unification de l’Europe dans un 
				discours prononcé à Zürich, le 19 septembre 1946. En effet, il 
				n’hésita pas à affirmer : « Il nous faut édifier une sorte 
				d’Etats-Unis d’Europe » [82]. 
				Ces propos ravirent Richard de Coudenhove-Kalergi qui était 
				soutenu par Churchill. Le fondateur de la Paneurope s’activant 
				de son côté à la relance de l’idéal européen exposa l’histoire 
				de son oeuvre et des projets à accomplir dans un ouvrage 
				intitulé J’ai choisi l’Europe. 
				
				Dans ce livre, Coudenhove bénéficia de la préface de … Winston 
				Churchill. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Winston Churchill (1874-1965) 
				
				
				La deuxième étape avec la réunion à Montreux en Suisse, en août 
				1947, constitue un passage décisif vers le renforcement des 
				fondations de l’Etat mondial en préparation. En effet, divers 
				représentants européens [83] 
				et états-uniens [84] 
				acquis aux principes d’un fédéralisme mondial se sont accordés 
				pour créer deux instituts, sous l’égide du juriste suisse Max 
				Habicht [85], 
				dont l’efficacité se fait largement sentir : le « Mouvement 
				fédéraliste mondial » (World federalist movement, WFM) et l’ 
				« Union des fédéralistes européens » (Union of European 
				Federalists, UEF). 
				
				
				Le WFM a présenté sa magna carta, lors de la réunion de 
				Montreux, favorable à l’établissement de principes clefs afin 
				d’instaurer un Etat mondial à base fédérative. Force est de 
				constater que 63 ans après leurs formulations, leurs vœux sont 
				largement exaucés. Il est, en effet, affirmé que « Nous, 
				fédéralistes mondiaux, sommes convaincus que la création de la 
				confédération mondiale est le problème capital de notre temps. 
				Tant qu’il n’aura pas été résolu, toutes les autres questions — 
				nationales ou internationales — resteront sans réponses 
				valables. Ce n’est pas entre la libre entreprise et l’économie 
				dirigée, le capitalisme et le communisme qu’il s’agit de 
				choisir, c’est entre le fédéralisme et l’impérialisme ». Dans la 
				foulée, cette Déclarationpropose entre autres les 
				principes suivants : « limitation des souverainetés nationales » 
				avec « transfert à la Confédération des pouvoirs législatif, 
				exécutif et judiciaire », « création d’une force armée 
				supra-nationale » ; en précisant en particulier ce fait d’une 
				très grande actualité en ce début de XXIè siècle qu’ « une juste 
				perspective fédéraliste doit intégrer les efforts faits sur les 
				plans régional et fonctionnel. La formation d’unions régionales 
				(ndlr : souligné par nous) — dans la mesure où elles ne 
				constituent pas une fin en soi et ne risquent pas de se 
				cristalliser en blocs — peut et doit contribuer au bon 
				fonctionnement de la Confédération mondiale ». A la fin de 
				cette Déclaration, il est précisé de favoriser la 
				création d’une « Assemblée constituante mondiale » [86]. 
				
				
				Parallèlement à la création du WFM, l’Union des fédéralistes 
				européens (UEF) vit le jour à Montreux. Cependant, des travaux 
				d’avant-garde avaient déjà préparé le terrain. En effet, sous 
				l’influence de la Paneurope de R. de Coudenhove-Kalergi, il fut 
				fondé en 1934 Europa Union défendant l’idéal d’une Europe 
				unifiée selon le principe fédéral et inspiré du modèle suisse [87]. 
				Quatre ans plus tard, en novembre 1938, fut créée sous 
				l’influence des fabiens Lord Lothian et Lionel Curtis, Federal 
				Union [88]. 
				Cette dernière est une branche de l’UEF au même titre que le 
				sont les différentes « filiales » française (l’UEF France), 
				allemande (Europa Union Deutschland), italienne (UEF Italie) 
				etc. Précisons que, pareil au principe des poupées russes, l’UEF 
				est une branche du World Federalist Movement (WFM) [89]. 
				Par conséquent, nous avons là un institut européen oeuvrant en 
				faveur du fédéralisme et qui épouse en même temps les travaux du 
				WFM mais à l’échelle planétaire. Pourquoi est-il si important 
				d’évoquer la mission de l’UEF ? Cet institut fédéraliste est 
				dirigé par l’Anglais Andrew Duff, député au Parlement européen 
				sous l’étiquette des « démocrates libéraux » [90]. 
				Il est membre aussi du European Council on Foreign Relations 
				(l’ECFR, « Conseil européen des relations étrangères ») [91] 
				créé en 2007 [92], 
				jumeau européen du CFR états-unien fondé en 1921. Andrew Duff 
				est aussi celui qui, en collaboration étroite avec la Fondation 
				Bertelsmann et le député autrichien Johannes Voggenhuber, a 
				permis la relance du projet de constitution européenne après 
				l’échec des référendums français et hollandais en 2005 [93]. 
				Le Traité de Lisbonne n’aurait pas pu voir le jour — du moins 
				plus difficilement — sans l’appui et les convictions d’Andrew 
				Duff. Par ailleurs, force est de constater que l’influence 
				outre-tombe d’un Cecil Rhodes et d’un Lord Milner s’est faite 
				sentir lors de l’élaboration de la constitution européenne (dite 
				« Constitution Giscard » prélude au Traité de Lisbonne) en 
				2003-2004. En effet, le « groupe Milner » et les fabiens ont 
				toujours été favorables à l’unification de l’Europe à condition 
				que cela se fasse sous direction anglo-saxonne. Au cours des 
				deux guerres mondiales, les tentatives d’unité européenne sous 
				direction allemande, puissance terrestre, ne pouvaient pas être 
				acceptées par Londres et par Washington car la thalassocratie 
				anglo-saxonne se retrouvait exclue des affaires du vieux 
				continent. Richard de Coudenhove-Kalergi l’avait parfaitement 
				compris à la lecture de son discours en 1950. Par conséquent, il 
				est utile de s’intéresser au secrétaire général chargé de 
				téléguider les travaux de la « Constitution Giscard », l’Anglais 
				John Kerr. Son Curriculum vitae révèle qu’il est à la 
				tête d’une compagnie pétrolière, la Royal Dutch Shell, et qu’il 
				a été aussi ambassadeur de Grande-Bretagne aux Etats-Unis. Ses 
				liens avec l’aristocratie commerciale anglo-saxonne révèlent 
				aussi qu’il est membre du comité directeur chargé du recrutement 
				des élites dans le cadre des « bourses d’études Cecil Rhodes » [94]. 
				Comme on peut le constater, la réussite de l’entreprise 
				mondialiste est une affaire de temps ; mais ils y arrivent. 
				
				
				Enfin, le Congrès de la Haye (7-10 mai 1948) sous la présidence 
				d’honneur de Winston Churchill et réunissant près de 800 
				militants pro-européens [95] 
				a posé les premiers fondements d’une Europe unifiée. La figure 
				de proue de ce Congrès fut le secrétaire général Joseph Retinger 
				(1888-1960). Les vrais acteurs de l’histoire sont souvent dans 
				les coulisses. C’est le cas de Retinger travaillant au service 
				du CFR et du RIIA dont l’action fut déterminante dans le 
				développement des structures mondialistes [96] 
				
				
				 
				
				
				
				
				Réunion du Groupe de Bilderberg (Bruxelles, juin 2000) 
				
				
				Bilderberg, New age et Trilatérale 
				
				
				La première réunion du Bilderberg eut 
				lieu au Pays-Bas à Oosterbeck en mai 1954. Il est convenu que 
				l’appellation de ce groupe élitiste résulte du nom de l’hôtel où 
				résidaient les intervenants. Cependant, certains doutes 
				persistent. Il n’empêche que sa création est due largement à 
				l’action de Joseph Retinger même s’il faut y ajouter des 
				« huiles » du mondialisme comme l’incontournable David 
				Rockefeller (président du CFR, de la Chase Manhattan Bank, …). 
				Les bilderbergers représentent la « crème de la crème » du 
				sérail politique, économique et financier du monde atlantiste. 
				Les médias occidentaux n’évoquent que très rarement leurs 
				réunions et diffusent encore moins des reportages [97]. 
				Les règles d’organisation et d’intervention des participants se 
				calquent directement sur celles régissant le Royal Institute of 
				International Affairs (RIIA, principe appelé « règle de Chatham 
				House »). Là aussi, la famille Rhodes et Milner a laissé des 
				traces. En fait, ces élites au sein du Bilderberg conditionnent 
				largement la marche des affaires politiques, économiques et 
				financières. Le cas du Belge Etienne Davignon est 
				particulièrement frappant. Vice-président de la Commission 
				européenne de 1981 à 1985, il est le grand pacha de ce groupe 
				élitiste. Or c’est lui qui a invité l’homme politique belge 
				Herman van Rompuy a passé un oral pour le poste de président du 
				Conseil européen à pourvoir devant les représentants du 
				Bilderberg, le 12 novembre 2009, en particulier devant l’ancien 
				secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger, à Val Duchesse dans 
				la banlieue de Bruxelles [98]. 
				En gros, il fallait savoir si Herman van Rompuy était capable 
				d’être utile au système. L’oral a dû se passer correctement 
				puisqu’il fut retenu … bon pour le service. 
				
				
 
				
				 
				
				
				Prince Bernhard van Lippe-Biesterfeld (1911-2004) 
				
				
				Le choix du premier président du Bilderberg, le prince Bernhard 
				(1911-2004), par Joseph Retinger et ses affiliés ne relève pas 
				du hasard. En effet, ce prince allemand était au début des 
				années 1930 membre de la SS, plus précisément, membre de la 
				Reiterkorp SS (cavalerie) ainsi que membre du Farben Bilder, une 
				filiale d’I.G Farben. Marié en 1937 à l’héritière du trône des 
				Pays-Bas, la princesse Juliana, sa fille la reine Béatrix est 
				une active participante des réunions du Bilderberg. Le passé 
				plus que trouble du prince Bernhard et sa nomination à la 
				direction du Bilderberg étaient aussi une manière de le tenir. 
				En effet, il est plus facile de téléguider une personne vers des 
				buts bien définis à partir du moment où il traîne des 
				« casseroles ». Le choix de ce prince allemand naturalisé 
				hollandais était sûrement d’une grande importance car il fut 
				utilisé dans un autre secteur. Nous devons aborder un sujet 
				tenant à cœur les théoriciens du mondialisme : l’écologie. 
				
				
				La protection légitime de la faune et de la flore prend un tour 
				déréglé sous l’action des partisans du nouvel ordre mondial. En 
				effet, la dérive des esprits conduit à une divinisation de la 
				nature propre au mouvement new age. C’est le principe de 
				« gaïa » identifié à la « terre-mère » [99]. 
				De nombreux instituts propagent ce tour d’esprit philosophique 
				en particulier le WWF (World Wild Fund for nature), institut 
				promouvant la protection de la nature. Sa création en 1961 est 
				due au travail de personnages membres du sérail mondialiste. 
				
				
				En effet, nous devons évoquer les frères Aldous et Julian 
				Huxley. Aldous Huxley est l’auteur d’un livre prophétique, Le 
				Meilleur des mondes, paru en 1931 et qui est un véritable 
				programme politique mondialiste sous une apparence de roman 
				fiction. Evoquant un Etat mondial composé d’une humanité soumise 
				et hiérarchisée suite à des manipulations génétiques, son auteur 
				passa sa vie à faire usage des drogues les plus diverses afin 
				d’atteindre une « forme de mysticisme ». Ces délires 
				caractérisant ce milieu touchèrent aussi son frère, Julian 
				Huxley, partisan de l’eugénisme et qui devint le premier 
				président de l’UNESCO (éducation, science et culture) en 1946. 
				Cette tournure d’esprit propre aux frères Huxley est due à 
				l’influence du grand-père paternel, Thomas Huxley (1825-1895). 
				Ce biologiste farouche défenseur des principes darwiniens [100] 
				transmit ces concepts à ses petits-fils qui surent en faire 
				profiter le monde entier. Ajoutons que le réseau et les liens 
				unissant la famille mondialiste sont vraiment étroits puisqu’un 
				des étudiants de Thomas Huxley s’appelait … 
				
				H.G Wells [101]. 
				
				
				Ce passage de relais de génération en génération permet de mieux 
				comprendre cette permanence du mondialisme ainsi que sa montée 
				en puissance. Nous pouvons désormais relier l’action passée de 
				ces hommes à la fondation du WWF en 1961. En effet, sa création 
				est due à Julian Huxley [102]. 
				Le WWF contribue à répandre cet idéal panthéiste et constitue 
				une des branches d’action du mondialisme. Est-ce un hasard 
				d’apprendre que le premier président du WWF fut le dirigeant du 
				Bilderberg, le prince Bernhard [103] 
				(président de 1962 à 1976). D’autres présidents se sont succédés 
				à la tête du WWF comme John Loudon qui fut comme John Kerr 
				président de la compagnie pétrolière, la Royal Dutch Shell. Ce 
				conglomérat pétrolier anglo-hollandais est une des pépinières du 
				nouvel ordre mondial. Précisons aussi que le Prince Philippe, 
				époux de la reine d’Angleterre Elisabeth II, dirigea le WWF de 
				1981 à 1996. 
				
				
 
				
				 
				
				
				David Rockefeller, Sr. (1915-…) 
				
				
				Nous pouvons ajouter à cette liste d’acteurs issue d’une longue 
				tradition politico-commerciale, le rôle de la Trilatériale. 
				Créée en 1973 par David 
				Rockefelleret Zbigniew 
				Brzezinski(membres 
				du CFR), ce dernier est le mentor du président Obama. Cet 
				institut regroupe trois zones géographiques économiquement 
				développées : l’Amérique du Nord, l’Europe et le Japon. 
				Rappelant l’appui de Français comme Simone Veil, Robert 
				Marjolin, Raymond Barre ou encore Hubert Védrine, 
				Brzezinski ajoute que les Etats sont « face à des problèmes de 
				plus en plus partagés — financiers, économiques et stratégiques 
				— et qu’ils sont de moins en moins en mesure de régler, sans au 
				moins se concerter plus étroitement, dans leur propre intérêt et 
				dans celui du reste du monde ». Afin d’affronter ces défis, 
				l’auteur précise même que la Trilatérale a été à l’origine de la 
				création du G7 [104]. 
				Les accointances de la Trilatérale avec le monde industriel et 
				le monde des think tanks sont avérés en particulier avec le 
				réseau politique transatlantique (le TPN) [105]. 
				En effet, le président de la branche européenne de la 
				Trilatérale, Peter Sutherland, est aussi le président de la 
				branche européenne du TPN. Cet Irlandais fut aussi le patron de 
				Goldman Sachs qui régit en sous-main la politique économique du 
				président Obama et, entre autres, commissaire à la concurrence 
				de 1985 à 1989 sous la présidence de Jacques Delors [106]. 
				Petite cerise sur le gâteau, Peter Sutherland est aussi le 
				directeur de l’école fabienne la London School of Economics [107]. 
				Le tour du propriétaire sera complet en ajoutant que John Kerr — 
				que nous avons vu ci-dessus — est aussi membre de la Trilatérale 
				Europe [108]. 
				
				
				Comme nous pouvons le constater, les élites politiques et 
				économiques convergent depuis longtemps vers l’édification d’un 
				ordre mondial unifié [109]. 
				Cependant, le tour ne serait pas complet si on n’évoquait pas 
				les déclarations des autorités de l’Eglise catholique. 
				
				
				Une Eglise catholique au service du nouvel ordre mondial 
				
				
				Que l’on soit croyant ou pas, l’étude des principes animant une 
				Eglise doit se faire avec objectivité. Il faut étudier les 
				préceptes qu’elle défend et observer si les propos et les 
				actions qu’elle mène sont en conformité ou pas avec son corps de 
				doctrine. Dans le cas de l’Eglise catholique, le concept défendu 
				depuis 2000 ans s’appuie sur la primauté de Dieu sur l’homme. 
				Les Ecritures et la Tradition constituent le socle intouchable, 
				le dépôt de la foi selon les termes consacrés, définies par le 
				successeur de saint Pierre, le pape. L’homme marqué du péché 
				originel doit se conformer à une autorité supérieure et obéir à 
				l’ensemble des préceptes défendus par l’Eglise catholique. Ces 
				principes sont immuables. Quand on n’est pas d’accord avec ces 
				principes, on quitte l’Eglise catholique. C’est le cas des 
				multiples Eglises protestantes. Cependant, un changement 
				fondamental s’est produit avec le concile Vatican II 
				(1962-1965). Ce concile est le résultat d’un long courant de 
				réflexions animant de nombreux hommes d’Eglise mais aussi hors 
				de l’Eglise dès le XIXè siècle. Après un long combat entre les 
				défenseurs de la Tradition et les progressistes ; ces derniers 
				ont pu imposer leur vision lors de la grande réforme de Vatican 
				II. Pour ces partisans, il s’agit d’adapter l’Eglise aux 
				multiples innovations politiques, techniques et sociales 
				marquant l’évolution du monde. Pour les défenseurs de la 
				Tradition, c’est tout l’inverse. C’est au monde de s’adapter aux 
				principes de l’Eglise. Cette humanisation de l’Eglise passant 
				par la promotion des droits de l’homme et sa collaboration avec 
				les instances internationales ont été clairement affichées en 
				1963 dans l’encyclique du pape Jean XXIII, Pacem in terris [110]. 
				Rappelant les progrès de la science et des techniques conduisant 
				à « intensifier leur collaboration et à renforcer leur union » 
				au sein du genre humain ; il s’agit de renforcer le « bien 
				commun universel » que les Etats ne peuvent plus assurer selon 
				l’encyclique. C’est pourquoi, le document ajoute en toute 
				logique que « De nos jours, le bien commun universel pose des 
				problèmes de dimensions mondiales. Ils ne peuvent être résolus 
				que par une autorité publique dont le pouvoir, la constitution 
				et les moyens d’action prennent eux aussi des dimensions 
				mondiales et qui puisse exercer son action sur toute l’étendue 
				de la terre. C’est donc l’ordre moral lui-même qui exige la 
				constitution d’une autorité publique de compétence 
				universelle ». 
				
				
				Souhaitant que ce « pouvoir supranational ou mondial » ne soit 
				pas instauré de force, l’encyclique approuve la Déclaration 
				des droits de l’homme de 1948 en dehors de quelques 
				objections. Elle ajoute que « Nous considérons cette Déclarationcomme 
				un pas vers l’établissement d’une organisation 
				juridico-politique de la communauté mondiale » [111]. 
				
				
				Ce changement de direction de l’Eglise catholique est la marque 
				de fabrique de tous les papes depuis Vatican II. Lors de son 
				message de Noël en 2005, Benoît XVI a encouragé les hommes à 
				s’engager « dans l’édification d’un nouvel ordre mondial » [112] 
				. 
				
				
				Il est donc tout à fait logique que Benoît XVI ait appelé à 
				l’instauration d’une « autorité politique mondiale » dans son 
				encyclique Veritas in caritate [113] 
				en juillet 2009. Rappelant l’interdépendance mondiale, le pape 
				appelle à « l’urgence de la réforme de l’Organisation des 
				Nations Unies comme celle de l’architecture économique et 
				financière internationale en vue de donner une réalité concrète 
				au concept de famille des nations (…) » [114]. 
				
				
				Vers une assemblée parlementaire mondiale 
				
				
				La création de grandes unions politiques régionales régies par 
				des lois communes constituant les différentes composantes de 
				l’Etat mondial se doit d’être représentée au sein d’une 
				assemblée unique. C’est tout l’enjeu de « l’Assemblée 
				parlementaire des Nations Unies » (l’APNU) [115]. 
				Cette ambition est la suite logique des rêves d’unification du 
				monde défendue par les théoriciens du mondialisme (fabiens et 
				consort). Rien ne surgit au hasard. Les événements, les 
				personnages et les instituts du passé produisent leurs fruits 
				conduisant à parachever l’édifice babélien. Par conséquent, 
				l’action du WFM (World Federalist Movement), dont nous avons vu 
				la création en 1947 à Montreux, poursuit tout logiquement le 
				travail qui est le sien. Ainsi, le WFM est à l’origine, en 1992, 
				de l’élaboration du premier grand document appelant à 
				l’établissement d’une Assemblée parlementaire mondiale au sein 
				des Nations Unies : The case for a United Nations 
				Parliamentary Assembly (« L’objet d’une Assemblée 
				parlementaire des Nations Unies ») du Canadien Dieter Heinrich [116]. 
				De nombreux travaux et conciliabules se sont déroulés par la 
				suite au sein du sénat canadien, du parlement européen, lors du 
				Forum du Millénaire en 2000 à New York, du 12è congrès de 
				l’Internationale socialiste etc, pour enfin aboutir à la 
				création en septembre 2003 au « Comité pour une ONU 
				démocratique ». Nous sommes obligé de donner la version en 
				allemand car, comme nous allons le voir, les autorités 
				politiques allemandes jouent un rôle de premier plan : Komitee 
				für eine Demokratische UNO (KDUN) [117]. 
				
				
				Le KDUN est la figure de proue au sein d’un comité exécutif [118] 
				oeuvrant en faveur d’un Parlement mondial. En effet, ses travaux 
				sont secondés par un autre institut déjà mentionné, le WFM. A 
				cela, il faut ajouter « la Société des peuples menacés » 
				(Gesellschaft für bedrohte Völcker), institut allemand oeuvrant 
				en faveur de l’émancipation des groupes ethniques et qui 
				travaille main dans la main avec l’UFCE (l’Union Fédéraliste des 
				Communautés Ethniques Européennes) [119] 
				et une ONG anglaise, le 2020 Vision Ltd [120]. 
				
				
				Le KDUN dont le siège est à Berlin annonce la couleur en 
				précisant dans ses statuts sa volonté de construire une société 
				cosmopolitique et favorisant les intégrations continentales [121]. 
				Au sein du comité directeur, on trouve des représentants issus 
				des mondes politiques et scientifiques. Il est intéressant de 
				souligner que tous les courants politiques allemands sont 
				présents à l’exception des ex-communistes (die Linke) [122]. 
				Au sein de ce comité, nous trouvons un personnage clef, Armin 
				Laschet. Cet homme politique est à l’origine du rapport élaboré 
				en 2003 appelant à donner un siège permanent à l’Union 
				européenne [123] 
				après l’adoption du « Traité Giscard » (désormais appelé 
				« Traité de Lisbonne »). Son influence est décisive car on le 
				trouve aussi à la tête du comité directeur du Prix Charlemagne [124]. 
				Par ailleurs, la présence du député allemand au Parlement 
				européen Jo Leinen à la direction du KDUN est particulièrement 
				significative car il joua un rôle déterminant dans l’adoption du 
				Traité de Lisbonne [125]. 
				
				
				C’est en avril 2007 que le KDUN lança sa campagne en faveur d’un 
				Parlement mondial sous la direction de son président, Andréas 
				Bummel. Auteur d’un livre intitulé Internationale Demokratie 
				Entwickeln (« Développer la démocratie internationale ») [126], 
				c’est un ancien adhérent du parti libéral, le FDP, dont le 
				président Guido Westerwelle est devenu ministre des Affaires 
				étrangères du gouvernement Merkel depuis septembre 2009. C’est 
				aussi un collaborateur de la « Société des peuples menacés » 
				dirigés par Tilman Zülch (membre du comité directeur du KDUN) et 
				de la World Federalist Movement (WFM) de New-York [127]. 
				
				
				Tous ces intervenants agissent afin de favoriser la naissance de 
				ce nouvel organe mondial. 
				
				Comme il est précisé dans les textes officiels : « (…) L’APNU 
				pourrait dans un premier temps être constituée de délégués de 
				parlements nationaux et régionaux reflétant leur composition 
				politique. 
				
				Une APNU inclurait donc des membres de partis minoritaires qui 
				ne font pas partie du gouvernement. A un stade ultérieur, l’APNU 
				pourrait être directement élue. Une APNU serait ainsi un organe 
				unique et légitime représentant la voix des citoyens sur des 
				questions d’ordre international. Les participants à la campagne 
				considèrent qu’une APNU, une fois créée, évoluerait d’un simple 
				organe consultatif à un parlement mondial avec de véritables 
				droits à l’information, la participation et de contrôle »(…) [128]. 
				
				
				Ces ambitions affichées sans complexes par l’APNU s’épanouissent 
				encore plus lorsque l’on se rappelle le soutien apporté par 
				Benoît XVI à l’instauration d’une « autorité politique 
				mondiale ». Il va de soi que les dirigeants de l’APNU ont salué 
				avec enthousiasme l’encyclique de ce pape [129].. 
				
				
				Conclusion 
				
				
				Cette rapide description de l’histoire des tenants du 
				mondialisme remontant du Moyen-Âge jusqu’au début du XXIè siècle 
				souligne que cette tendance est très ancienne. Elle repose sur 
				une cupidité sans limites et la poursuite d’un idéal de contrôle 
				complet des richesses planétaires. Cette évolution n’a fait que 
				prendre de la vitesse au fur et à mesure que le « clergé » 
				mondialiste, successeur de Nimrod, réussissait à imposer son 
				mode de pensée en faveur du nouvel ordre mondial. Depuis la 
				chute du mur de Berlin, les événements s’accélèrent ; la crise 
				aussi. La décennie 2010 sera décisive pour le genre humain car 
				le mondialisme, selon la doctrine de ces élites, est un 
				messianisme pressé. 
				
				
				
				Pierre Hillard 
				
				
				
 
 
				
				 
 
				
				 
 
 
				
				 
 
 
				
				 
 
				
				 
 
 
				
				 
 
 
				
				 
 
 
				
				 
				
				
				Documents joints 
				
					
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							Pour télécharger ces livres, cliquez sur leur 
							couverture 
							
							
							« The Anglo-American Etablishment », par Carroll 
							Quigley 
							
							
							 
							(PDF - 1.4 Mo) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« The History of the Fabian Society », par Edward R. 
							Pease 
							
							
							 
							(PDF - 1.4 Mo) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« The Open Conspiracy », par H.G. Wells 
							
							
							 
							(PDF - 285.6 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« The New World Order », par H.G. Wells 
							
							
							 
							(PDF - 530.1 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« Wall Street and the bolshevik revolution », par 
							Antony Sutton 
							
							
							 
							(PDF - 586.2 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« Wall Street and FDR », par Antony Sutton 
							
							
							 
							(PDF - 456.6 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« Wall Street and the rise of Hitler », par Antony 
							Sutton 
							
							
							 
							(PDF - 620.3 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« Union Now : A Proposal for a Federal Union of the 
							Democracies of the North Atlantic », par Clarence 
							Streit 
							
							
							 
							(PDF - 937.7 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« Philip Dru : Administrator, A Story of Tomorrow, 
							1920-1935 », par Edward Mandell House 
							
							
							 
							(PDF - 691 ko) 
							  
							 | 
						 
						
							| 
							 
							
							
   
   
  
							 
							 | 
							
							 
							
							  
							 | 
							
							 
							
							« Internationale Demokratie entwickeln » / 
							« Developing International Democracy », par Andreas 
							Bummel 
							
							
							 
							(PDF - 455 ko) 
							  
							 | 
						 
					 
				 
				
				
				[1] 
				« U.S 
				move sows confusion in EU », 
				par Charles Forelle, The 
				Wall Street Journal, 
				2 février 2010. 
				
				
				[2] 
				Site officiel de l’Eurasec. 
				
				
				[3] 
				« L’Union 
				douanière, créée par la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie », 
				dossier de Ria Novosti. 
				
				
				[4] 
				« Eurasie : 
				le président kazakh prône la création d’une monnaie unique, 
				l’evraz », 
				Ria Novosti, 11 mars 2009. 
				
				
				[5] 
				« CEEA : 
				la création d’une monnaie unique au menu d’entretiens 
				russo-kazakhs », 
				Ria Novosti, 14 mars 2009. 
				
				
				[6] 
				Site officiel de l’UNASUR. 
				
				
				[7] 
				Le 26 novembre 2008, lors d’une réunion à Caracas, quelques pays 
				d’Amérique du Sud ont décidé de préparer le terrain en créant le 
				« Fonds de stabilisation et de réserve » ; c’est-à-dire une 
				unité de compte appelé « SUCRE » (Système Unitaire de 
				Compensation Régionale). Cette unité de compte fait référence 
				aussi à Antonio José de Sucre (1795-1830) qui fut lieutenant au 
				service de Simon Bolivar. 
				
				
				[8] 
				Page officielle de l’Assemblée 
				Parlementaire Euro-Latino Américaine. 
				
				
				[9] 
				Site officiel du SICA. 
				
				
				[10] 
				Site officiel de l’Union 
				africaine. 
				
				
				[11] 
				Site officiel du NEPAD. 
				
				
				[12] 
				Description de l’Union 
				africaine sur 
				le site du ministère français des Affaires étrangères. 
				
				
				[13] 
				Site officiel du GCC. 
				
				
				[14] 
				« Proposed 
				GCC currency name ‘too general’ », 
				Trade Arabia, 16 décembre 2009. 
				
				
				[15] 
				« La Chine espère populariser le yuan au sein de l’Asean », Les 
				Echos, 
				31 décembre 2009. 
				
				
				[16] 
				Site officiel du PSP. 
				
				
				[17] La 
				marche irrésistible du nouvel ordre mondial, 
				par Pierre Hillard (Editions François-Xavier de Guibert, 2007), 
				p. 21. 
				
				
				[18] Ibid., 
				pp. 86-87 
				
				
				[19] La 
				décomposition des nations Européennes : De l’union 
				euro-Atlantique à l’Etat mondial, 
				par Pierre Hillard (Editions François-Xavier de Guibert, 2005), 
				p. 137 et La 
				marche irrésistible du nouvel ordre mondial, op. 
				cit, 
				p. 79. 
				
				
				[20] 
				« Résolution 
				du Parlement européen sur l’état des relations transatlantiques 
				après les élections qui ont eu lieu aux États-Unis » 
				(2008/2199(INI)), Réseau 
				Voltaire, 
				23 mars 2009. 
				
				
				[21] 
				« La 
				Russie et la Chine proposent une monnaie commune globale »,Réseau 
				Voltaire, 11 juillet 2009. 
				
				
				[22] 
				La revue The 
				Economist de 
				janvier 1988 annonçait le lancement d’une monnaie mondiale 
				appelée « phénix » pour 2018. Nous sommes dans les temps. 
				
				
				[23] 
				« Discours 
				d’acceptation », 
				par Herman von Rompuy, Réseau 
				Voltaire, 
				19 novembre 2009. 
				
				
				[24] 
				Les revendications ethniques et religieuses ainsi que 
				l’opposition entre régions riches et régions pauvres 
				accélèreront la décomposition des Etats dans le monde. Ce 
				phénomène s’explique en particulier en raison du transfert de 
				l’autorité suprême à des unions politiques régionales au dépens 
				des Etats qui n’ont plus leur raison d’être. La dislocation des 
				Etats sera planétaire. Déjà, certains dirigeants des Etats 
				fédérés US du Texas et du Vermont souhaitent faire sécession. En 
				ce qui concerne l’Europe, la Belgique avec la Flandre ou 
				l’Espagne avec la Catalogne constituent des risques majeurs. Ces 
				revendications régionalistes conduisant au morcellement des 
				Etats sont nécessaires pour aboutir à la réalisation du nouvel 
				ordre mondial. 
				
				
				[25] 
				Jusqu’au début janvier 1973, la France partageait le droit de 
				créer de la monnaie avec les banques privées. Pour financer la 
				construction de logements sociaux par exemple, l’Etat empruntait 
				auprès de la banque centrale qui créait pour l’occasion cette 
				monnaie. Par la suite, l’Etat remboursait l’emprunt tandis que 
				la banque détruisait cet argent ; mais, point capital, sans 
				faire payer d’intérêts. Or, l’Etat s’est interdit d’emprunter 
				auprès de la banque centrale avec l’article 25 de la loi 
				Pompidou-Giscard d’Estaing du 3 janvier 1973. Il se prive donc 
				de la création monétaire sauf s’il s’adresse auprès d’acteurs 
				privés qui, eux, font payer des intérêts au prix fort. Par 
				conséquent, cette politique empêche toute politique sociale 
				véritable rendant les investissements publics hors de prix et 
				entraînant par la même occasion l’augmentation de la dette 
				publique. Ce principe inscrit dans le Traité de Maastricht 
				(1992) à l’article 104 a été transposé à l’article 123 dans le 
				Traité de Lisbonne. Les Etats de l’UE sont donc totalement 
				tributaires de l’oligarchie financière. 
				
				
				[26] 
				Une large partie de ce chapitre s’appuie sur les travaux de 
				l’historien américain Carroll Quigley (1910-1977) professeur 
				entre autres à l’université Georgetown : The 
				anglo-american Etablishment, 
				GSG § Associates, 1981. 
				
				Il fut en particulier le professeur de … Bill Clinton. 
				
				
				[27] 
				Le lancement en juillet 2009 d’un projet de panneaux solaires en 
				Afrique du Nord et au Proche-Orient devant irriguer en énergie 
				l’Europe se fait dans le cadre de « Desertec ». 
				La branche allemande du Club de Rome, le centre aéronautique et 
				aérospatial allemand et le prince Hassan bin Talal de Jordanie 
				ont fortement contribué au projet. Indirectement, cette 
				politique énergétique va contribuer à intégrer encore plus 
				largement ces Etats Sud-méditerranéens à l’Union européenne et, 
				dans la foulée, à l’axe euro-atlantique dans le cadre de 
				l’interdépendance. 
				
				
				[28] 
				C’est le cas du « Corridor 
				de Nasco » 
				avec l’émergence d’un bloc Nord-américain. 
				
				
				[29] 
				Les bénéficiaires des bourses d’études Cecil Rhodes aux 
				Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en Afrique du Sud etc 
				sont présentés sur les sites internet de ces différentes écoles. 
				
				
				[30] 
				A partir de la deuxième moitié du XIXè siècle, l’équipe de Cecil 
				Rhodes contrôlait le Times de 
				Londres, journal réservé aux élites politiques et économiques 
				britanniques qui, elles aussi, étaient pour la plupart membres 
				de cette vaste aristocratie commerciale. Cela s’appelle 
				travailler en circuit fermé. 
				
				
				[31] Anglo-american 
				Etablishment, 
				op. cit, p. 169. 
				
				
				[32] 
				L’expression « groupe Milner » est utilisée pour évoquer les 
				personnages politiques, économiques, militaires et 
				journalistiques acquis aux idéaux d’Alfred Milner et de son 
				mentor, Cecil Rhodes. 
				
				
				[33] Ibid., 
				p. 133. 
				
				
				[34] 
				Nous nous appuyons sur les travaux de Edward R. Pease, The 
				History of the Fabian Society (EP 
				Dutton and Company, 1916), ouvrage souvent réédité. 
				
				
				[35] 
				Site officiel de la Fabian 
				Society. 
				
				
				[36] 
				Robert Owen s’appuyait sur les principes du philosophe Platon, 
				en particulier son ouvrage La 
				République, 
				défendant l’idéal d’une société aristocratique dirigée par 
				l’élite, éliminant le mariage tout en favorisant la reproduction 
				des meilleurs. Cette théorie a fait des petits. On retrouve ces 
				concepts dans Le 
				Meilleur des mondes d’Aldous 
				Huxley, 1984 d’Orwell 
				ou encore dans certains ouvrages d’Herbert George Wells, membre 
				dirigeant de la société fabienne. 
				
				
				[37] 
				L’université d’Oxford est devenue un des foyers de recrutement 
				des élites grâce aux « bourses d’études Cecil Rhodes » pour la 
				Grande-Bretagne. 
				
				
				[38] 
				Gardons à l’esprit que tout est lié. 
				
				
				[39] 
				Au début du XXIè siècle, 200 députés britanniques appartiennent 
				à la société fabienne comme l’ancien Premier ministre Tony Blair 
				(promoteur de la politique économique appelée la « 3è voie », 
				principe fabien par excellence) ou Gordon Brown. 
				
				
				[40] 
				Il semble ne pas y avoir trouvé satisfaction. 
				
				
				[41] 
				Ouvrage paru en 1928, réédité en 1931 sous le titre What 
				are we to do with our Lives ?. 
				
				
				[42] The 
				War That Will End War, 
				par H. G. Wells. 
				
				Version française : La 
				destruction libératrice, 
				réédité aux Editions Le passé du futur, Grama, Bruxelles, 1995, 
				p. 214. 
				
				
				[43] Ibid., 
				p. 134 : « Ce fut dans une ambiance légèrement incrédule que 
				démarra la réunion qui devait instaurer le nouvel ordre 
				mondial ». 
				
				
				[44] The 
				New World Order, 
				par H.G Wells, réédité par Filiquarian Publishing, LLC, en 2007. 
				
				
				[45] 
				La plupart des responsables économiques de l’administration 
				Obama sont issu de la Pilgrim Society. 
				
				
				[46] 
				Voir The 
				Anglo-American Etablishment, 
				op. cit, p. 82 et pages 117 et suivantes. 
				
				
				[47] 
				Site officiel de la Round 
				Table. 
				
				
				[48] 
				L’entreprise JP Morgan, pilier de la finance anglo-saxonne, fut 
				fondée par John Pierpont Morgan (1837-1913). 
				
				
				[49] 
				Voir les ouvrages de l’extraordinaire Antony Sutton (1925-2002), 
				chercheur à l’institution Hoover et à l’université Stanford, 
				décrivant le soutien de Wall Street aux trois éléments 
				suivants : Wall 
				Street and the bolshevik revolution, 
				Arlington House, 1974 ; Wall 
				Street and FDR (ndlr : 
				Franklin Delano Roosevelt) et Wall 
				Street and the rise of Hitler. 
				Il faut ajouter aussi cette série en trois volumes : Western 
				technology and soviet economic development 1917-1930 ; Western 
				technology and soviet economic development 1930-1945 et Western 
				technology and soviet economic development 1945 to 1965 prouvant 
				à partir d’une documentation de première main le soutien 
				économique et financier de l’occident à l’Union soviétique et à 
				ses affidés. 
				
				
				[50] 
				Nous invitons le lecteur à s’intéresser à Basil Zaharoff 
				(1850-1936) qui fit fortune en vendant des armes aux acteurs du 
				conflit de 1914-1918. 
				
				
				[51] Wall 
				Street and the bolshevik revolution, 
				op. cit, p. 57. 
				
				
				[52] Ibid., 
				pp. 83. 
				
				
				[53] Ibid., 
				p. 82. Il est intéressant de noter que Harry Hopkins (1890-1946) 
				qui devint plus tard l’éminence grise du président Roosevelt, 
				fut l’intermédiaire entre la Croix-Rouge états-unienne dirigée 
				par William Boyce Thompson à Petrograd en 1917 et sa 
				représentation à Washington in Ibid., 
				p. 72. 
				
				
				[54] Ibid., 
				pp. 89-100. Le mémorandum de William Boyce Thompson présenté à 
				Lloyd George peut être lu en entier à la page 197 et suivantes 
				au paragraphe intitulé « Document 4 ». 
				
				
				[55] Pétrole, 
				une guerre d’un siècle, 
				par William Engdahl (Editions Jean-Cyrille Godefroy, 2007), p. 
				94 et suivantes. 
				
				
				[56] Wall 
				Street and the rise of Hitler, 
				op. cit, voir les chapitres de 1 à 5 en particulier page 47. 
				
				
				[57] The 
				anglo-american Etablishment, op. cit, 
				p. 182. 
				
				
				[58] 
				Outre la Grande-Bretagne et ses dominions, Lionel Curtis 
				n’hésitait pas à y ajouter : la France, les pays scandinaves, 
				l’Irlande, l’Egypte, l’Inde, la Belgique, les Pays-Bas, le 
				Canada et les Etats-Unis. Ces projets ont été présentés dans son 
				livre paru en une seule édition en 1938 : The 
				Commonwealth of God in The 
				Anglo-American Etablishment, 
				op. cit, pp. 282-283. 
				
				
				[59] Union 
				Now : A Proposal for a Federal Union of the Democracies of the 
				North Atlantic, 
				par Clarence Streit (Harper & Brothers Publishers, 1939). 
				
				
				[60] The 
				Anglo-American Etablishment, 
				op. cit, p. 283. 
				
				
				[61] 
				« Comment 
				le Conseil des relations étrangères détermine la diplomatie US », Réseau 
				Voltaire, 
				25 juin 2004. 
				
				
				[62] 
				Le président Wilson l’appelait son « alter ego ». 
				
				
				[63] Wall 
				Street and FDR, op.cit, 
				p. 92 et suivantes. 
				
				
				[64] 
				Voir notre livre La 
				Marche irrésistible du nouvel ordre mondial, op.cit, 
				p. 14 et pp. 80-81. Philip 
				Dru, administrator, 
				par Edward Mandell House, réédition Robert Welch University 
				Press, 1998. 
				
				
				[65] La 
				Paneurope, 
				par Anne-Marie Saint Gille (Presses de l’université de Paris 
				Sorbonne, 2003), pp. 130-131. 
				
				
				[66] 
				L’engagement d’Aristide Briand au côté de la Paneurope acquise 
				aux principes fédéralistes et régionalistes dans un cadre 
				politique mondial unifié permet de mieux comprendre le discours 
				du représentant français à l’Assemblée générale de la Société 
				des Nations, le 5 septembre 1929, appelant à un « lien fédéral » 
				entre les Etats européens. 
				
				
				[67] 
				Le représentant anglais lors de ce congrès paneuropéen de 1926, 
				A. Watts, était membre du Royal Institute of International 
				Affairs issu du « groupe Milner » in La 
				Paneurope, 
				op. cit, p. 148. 
				
				
				[68] 
				« Richard 
				de Coudenhove-Kalergi (1894 -1972) », 
				site internet de l’association PanEurope-France. 
				
				
				[69] 
				La Paneurope a joué un rôle déterminant dans l’élaboration de 
				tous les textes en faveur de la protection des groupes 
				ethniques. Voir notre ouvrageMinorités 
				et régionalismes dans l’Europe Fédérale des Régions (Editions 
				François-Xavier de Guibert, 4è édition, 2004) et dans ce livre, 
				le chapitre intitulé « L’union Charlemagne » p. 75 et suivantes. 
				
				
				[70] 
				« Richard 
				Coudenhove-Kalergi » 
				sur le site internet de l’European Society Coudenhove-Kalergi. 
				
				
				[71] 
				Site officiel de l’association Paneuropa. 
				
				
				[72] 
				Lire son discours prophétique à l’annexe 11 de La 
				Décomposition des nations européennes ; 
				en particulier le passage où Coudenhove appelle à l’instauration 
				d’une « union atlantique », une « Fédération à trois » selon son 
				expression, « l’Angleterre étant le pont entre l’Europe et 
				l’Amérique ». C’est exactement ce qui est poursuivi par les 
				instances de Bruxelles et de Washington d’une manière accélérée 
				depuis 1990. Voir la liste complète des bénéficiaires du Prix 
				Charlemagne sur le site du Comité. 
				
				
				[73] Wall 
				Street and the rise of Hiter, 
				op. cit, chapitre 2 « The Empire of IG Farben », p. 33. 
				
				
				[74] Wall 
				Street and the bolshevik revolution, op. cit, 
				pp. 125-126. 
				
				
				[75] Ibid., 
				p. 126. 
				
				
				[76] Ibid., 
				p. 60. 
				
				
				[77] Ibid., 
				pp. 61-62 
				
				
				[78] Ibid., 
				p. 50. 
				
				
				[79] 
				Il faut ajouter aussi que Hjalmar Schacht est à l’origine de 
				l’existence de la Banque des règlements internationaux (Bank of 
				International Settlements). Antony Sutton relate aussi la 
				réunion déterminante du 20 février 1933 dans la demeure 
				d’Hermann Goering qui permit, en présence d’Adolf Hitler, de 
				lever des fonds pour le financement du parti nazi. Les plus 
				grands patrons de l’industrie allemande étaient présents et ont 
				aligné les sommes nécessaires (Krupp von Bohlen, Albert Voegler, 
				von Loewenfeld, …) ; le tout se faisait sous la direction 
				d’Hjalmar Schacht in Wall 
				Street and the rise of Hitler, op. cit, 
				p.108. 
				
				
				[80] 
				Antony Sutton évoque entre autres l’influence déterminante de 
				Gerard Swope (1872-1957), président de General Electric Company, 
				qui permit la politique socialisante du président Roosevelt in Wall 
				Street and FDR, 
				op.cit, p. 86. 
				
				
				[81] 
				Carroll Quigley explique entre autres les infiltrations au sein 
				de l’appareil politique états-unien de la part de JP Morgan in Tragedy 
				and Hope. 
				
				A History of the World in Our Time (GSG 
				and Associates, 1966), p. 938. 
				
				
				[82] 
				Le Premier ministre anglais a tenu des propos dans son discours 
				de Zürich qui sont dans la droite ligne du mondialisme à en 
				juger ces extraits : « (…) 
				
				L’Union européenne a fait beaucoup pour arriver à ce but et ce 
				mouvement doit beaucoup au comte Coudenhove-Kalergi et à ce 
				grand patriote et homme d’Etat français que fut Aristide Briand 
				(…). 
				
				Nous autres Britanniques, nous avons le Commonwealth. 
				L’organisation du monde ne s’en trouve pas affaiblie, mais au 
				contraire renforcée et elle y trouve en réalité ses maîtres 
				piliers. Et pourquoi n’y aurait-il pas un groupement européen 
				qui donnerait à des peuples éloignés l’un de l’autre le 
				sentiment d’un patriotisme plus large et d’une sorte de 
				nationalité commune ? Et pourquoi un groupement européen ne 
				devrait-il pas occuper la place qui lui revient au milieu des 
				autres groupements et contribuer à diriger la barque de 
				l’humanité ? 
				
				(…). 
				
				Appelant à une réconciliation franco-allemande, Churchill ajoute 
				dans un esprit fabien : « Il faut que notre but permanent soit 
				d’accroître et de renforcer la puissance de l’ONU. Il nous faut 
				créer la famille européenne en la dotant d’une structure 
				régionale placée sous cette organisation mondiale, et cette 
				famille pourra alors s’appeler les Etats-Unis d’Europe » (…) in 
				George C. Marshall, Points 
				de repère, 
				Lausanne, 1973 
				
				
				[83] 
				L’influence fédéraliste se fit sentir par l’intermédiaire 
				d’Européens convaincus comme Denis de Rougemont, Henri Brugmans 
				et Alexandre Marc. 
				
				
				[84] 
				Côté états-unien, dès 1924, Rosika Schwimmer et Lola M. Lloyd 
				défendant la cause des femmes (droit de vote, etc) organisèrent 
				la première assemblée constituante mondiale devant être élus par 
				les peuples afin de rédiger une constitution mondiale. Cette 
				initiative fut relancée en 1937 à Chicago avec une campagne en 
				faveur d’un gouvernement mondial. Il serait très intéressant de 
				savoir qui finançait de tels projets. Par la suite, d’autres 
				Etats-uniens préparèrent les esprits en faveur d’un monde uni : 
				Emery Reves, auteur de Anatomy 
				of Peace défendant 
				l’idée d’un gouvernement mondial (il fut aussi l’agent 
				littéraire de Winston Churchill) ; le politicien Wendell Wilkie 
				avec son livre One 
				World ; 
				l’avocat Clark Grenville auteur de World 
				Peace through World Law ; 
				le journaliste Norman Cousins ; le journaliste et sénateur 
				démocrate Alan Cranston et le philosophe Robert Hutchins. 
				
				
				[85] Présentation 
				du World Federalist Movement sur 
				son site internet. 
				
				
				[86] 
				Déclaration de Montreux du 23 août 1947. 
				
				
				[87] 
				Voir notre livre La 
				Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale(Editions 
				François-Xavier de Guibert, 2009), pp. 95-96 et « Geschichte 
				der Europa-Union Deutschland sur 
				le site internet de Europa Union Deutschland. 
				
				
				[88] 
				« The 
				history of Federal Union » 
				sur le site internet de l’association. 
				
				
				[89] 
				« Regional 
				Federalism » 
				sur le site internet du World Federalist Movement. 
				
				
				[90] 
				Site officiel d’Andrew 
				Duff. 
				
				
				[91] 
				« ECFR’s 
				Board and Council » 
				sur le site internet de l’European Council on Foreign Relations. 
				
				
				[92] 
				« Création 
				accélérée d’un Conseil européen des relations étrangères »,R��seau 
				Voltaire, 3 octobre 2007. 
				
				
				[93] La 
				Fondation Bertelsamann et la gouvernance mondiale, 
				op. cit, p. 92 et suivantes. 
				
				
				[94] 
				« Trustees » 
				sur le site internet du Rhodes Trust. 
				
				
				[95] 
				Parmi les nombreux participants, nous pouvons relever Richard de 
				Coudenhove-Kalergi, Konrad Adenauer, Denis de Rougemont, Alcide 
				de Gasperi, François Mitterrand, etc. 
				
				
				[96] 
				« Histoire 
				secrète de l’Union européenne », 
				par Thierry Meyssan, Réseau 
				Voltaire, 
				28 juin 2004. 
				
				
				[97] 
				Une exception toutefois ; RTL Belgique a diffusé lors de son 
				journal télévisé l’extérieur de la réunion du Bilderberg en juin 
				2000 lors de sa réunion à Genval dans le Brabant wallon. On peut 
				y apercevoir Dominique Strauss-Kahn ou encore la reine Béatrix 
				des Pays-Bas. 
				
				
				[98] 
				« Top 
				candidate debates EU tax at elite dinner », 
				par Andrew Rettman,EU Observer, 16 novembre 2001. 
				
				
				[99] 
				Le film Avatar de 
				James Cameron sorti en décembre 2009 est le prototype même de 
				l’esprit « gaïa ». Une tribu parée de nombreuses qualités par 
				rapport aux humains venus exploiter leur planète tire leur force 
				de la nature, plus précisément d’un arbre, véritable dieu qui 
				donne l’énergie comme il l’a reprend. 
				
				
				[100] 
				Thomas Huxley était appelé le « bouledogue de Darwin ». 
				
				
				[101] 
				« H.G. 
				Wells : Darwin’s disciple and eugenicist extraordinaire », 
				par Jerry Bergman, in Journal 
				of Creation, 
				décembre 2004. 
				
				
				[102] 
				« WWF 
				in the 60’s » 
				sur le site internet du World Wild Fund. 
				
				
				[103] 
				« Presidents 
				- past and present » 
				sur le site internet du World Wild Fund. 
				
				
				[104] Le 
				Figaro, 
				25 janvier 1999. 
				
				
				[105] 
				Voir p. 137 (chapitre 28). 
				
				
				[106] 
				« Peter 
				Sutherland, Directeur général du GATT et de l’OMC de 1993 à 1995 », 
				sur le site internet de l’Organisation mondiale du Commerce. 
				
				
				[107] 
				« Peter 
				Sutherland », 
				sur le site internet de la Commission trilatérale. 
				
				
				[108] 
				« Membership », 
				sur le site internet de la Commission trilatérale. 
				
				
				[109] 
				Parmi les nombreux domaines participant à l’édification du 
				nouvel ordre mondial, nous pouvons évoquer le cas du Codex 
				alimentarius dont 
				l’objectif est de procéder à des modifications ou à des 
				suppressions de produits entrant dans la composition alimentaire 
				(vitamines, minéraux, …). 
				
				
				[110] Texte 
				intégral sur 
				le site internet du Saint-Siège. 
				
				
				[111] Ibid., 
				voir les paragraphes de 130 à 145. 
				
				
				[112] 
				« Message 
				Urbi et Orbi du Saint-Père Benoît XVI », 
				25 décembre 2005, Vatican. 
				
				
				[113] Texte 
				intégral sur 
				le site internet du Saint-Siège. 
				
				
				[114] Ibid., 
				paragraphe 67. 
				
				
				[115] 
				Site officiel de la Campagne 
				pour la création d’une Assemblée parlementaire des Nations Unies. 
				
				
				[116] The 
				case for a United Nations Parliamentary Assembly, 
				par Dieter Heinrich, World Federalist Movement, octobre 1992 
				
				
				[117] 
				Site officiel du Komitee 
				für eine Demokratische UNO. 
				
				
				[118] 
				« Comité 
				exécutif » 
				de la Campagne pour la création d’une Assemblée parlementaire 
				des Nations Unies. 
				
				
				[119] 
				Cet institut allemand est à l’origine des textes clefs en faveur 
				des groupes ethniques en Europe ; la Charte 
				des langues régionales ou minoritaires et 
				la Convention-cadre 
				pour la protection des minorités. 
				Voir notre livre Minorités 
				et régionalismes, op. 
				cit. 
				p. 142 et suivantes. 
				
				
				[120] 
				Site officiel de 2020 
				Vision. 
				
				
				[121] 
				« Satzung für das Komitee für eine demokratische UNO ». Document 
				téléchargeable. 
				
				
				[122] 
				« Associates 
				des KDUN », 
				sur le site internet du Komitee für eine Demokratische UNO. 
				
				
				[123] Rapport 
				sur les relations entre l’Union européenne et l’organisation des 
				Nations Unies [2003/2049 
				(INI)], rapporteur Armin Laschet, 16 décembre 2003. 
				
				
				[124] 
				Signalons aussi la présence de Hans-Gert Pöttering au sein du 
				comité directeur du Prix Charlemagne, président de la Fondation 
				Konrad Adenauer, ancien président du Parlement européen mais 
				aussi ancien président de Europa Union Deutschland, filiale de 
				l’Union des fédéralistes européens (l’UEF créée à Montreux en 
				1947) dirigée en 2010 par le député anglais au Parlement 
				européen Andrew Duff. 
				
				
				[125] 
				Voir La 
				Fondation Bertelsmann et la gouvernance mondiale, op. cit, 
				p. 93 et suivantes. 
				
				
				[126] Internationale 
				Demokratie entwickeln, 
				par Andreas Bummel, Horizonte Verlag, 2005. 
				
				
				[127] 
				« Andreas 
				Bummel Der Vorsitzende des Komitees für eine demokratische UNO », 
				par Gerrit Wustmann, 11 février 2008. 
				
				
				[128] 
				« A 
				propos du projet APNU », 
				sur le site internet de la Campagne pour la création d’une 
				Assemblée parlementaire des Nations Unies. 
				
				
				[129] 
				« Etude : 
				la création d’un Parlement mondial serait « pleinement en 
				harmonie avec la doctrine papale » », 
				28 juillet 2009, Campagne pour la création d’une Assemblée 
				parlementaire des Nations Unies. 
				
				  
				
				
				Les drogues et la machine de guerre des États-Unis
				
				
				par Maxime 
				Chaix 
				
				
				L’ancien diplomate canadien Peter Dale Scott met à profit sa 
				retraite pour étudier en détail le Système des États-Unis qu’il 
				décrit, livre après livre. Il répond ici aux questions de son 
				traducteur francophone, notre collaborateur, Maxime Chaix. 
				
				
				RÉSEAU VOLTAIRE | 
				18 JUILLET 2013 
 
				
				 
				
				
 
				
				 
				
				
 
				
				 
				
				
				Peter Dale Scott est docteur en Sciences politiques, professeur 
				émérite de Littérature anglaise à l’Université de Californie 
				(Berkeley), poète et ancien diplomate canadien. The 
				Road to 9/11 est 
				son premier livre traduit en français, publié en septembre 2010 
				par les Éditions Demi-Lune sous le titre La 
				Route vers le Nouveau Désordre Mondial. Cet ouvrage a fait 
				l’objet d’une recension élogieuse par le général d’armée 
				aérienne (2S) Bernard Norlain dans le numéro 738 de la Revue 
				Défense Nationale (mars 
				2011). Son dernier livre, La 
				Machine de guerre américaine, 
				a été publié par les Éditions Demi-Lune en octobre 2012. Il a 
				également été recommandé par le général Norlain dans le numéro 
				757 de laRevue Défense Nationale (février 
				2013).  
				Peter Dale Scott publie régulièrement des 
				articles sur le site du Réseau Voltaire. 
				
				
				
				Maxime Chaix : Dans 
				votre dernier ouvrage, La 
				Machine de guerre américaine, 
				vous étudiez en profondeur ce que vous appelez la « connexion 
				narcotique globale ». Pourriez-vous nous éclairer sur cette 
				notion ? 
				
				
				Peter Dale Scott : 
				Avant tout, permettez-moi de définir ce que j’entends par 
				« connexion narcotique ». Les drogues n’entrent pas comme par 
				enchantement aux États-Unis. Parfois, de très importantes 
				cargaisons de drogues sont acheminées dans ce pays avec 
				l’assentiment et/ou la complicité directe de la CIA. Je vais 
				vous l’illustrer par un exemple tiré de La 
				Machine de guerre américaine. 
				Dans ce livre, je parle du général Ramon Guillén Davila, le 
				directeur d’une unité anti-drogue créée par la CIA au Venezuela, 
				qui fut inculpé à Miami pour avoir introduit clandestinement aux 
				États-Unis une tonne de cocaïne. Selon leNew York Times, 
				« la CIA, malgré les objections de la Drug Enforcement 
				Administration [DEA], approuva la livraison d’au moins une tonne 
				de cocaïne pure à l’aéroport international de Miami [,] comme 
				moyen d’obtenir des renseignements sur les cartels de la drogue 
				colombiens ». Au total, selon le Wall 
				Street Journal, le général Guillén aurait pu avoir acheminé 
				illégalement plus de 22 tonnes de drogues aux États-Unis. 
				Néanmoins, les autorités US n’ont jamais demandé au Venezuela 
				l’extradition de Guillén pour le juger. De plus, lorsqu’en 2007 
				il fut arrêté dans son pays pour avoir planifié l’assassinat 
				d’Hugo Chávez, son acte d’accusation était encore maintenu sous 
				scellés à Miami. Ce n’est pas surprenant, sachant qu’il était un 
				allié de la CIA. 
				
				
				Toutefois, la connexion narcotique de l’Agence ne se limite pas 
				aux États-Unis et au Venezuela. Depuis l’après-guerre, elle 
				s’est progressivement étendue à travers le globe. En effet, les 
				États-Unis ont voulu exercer leur influence dans certaines 
				parties du monde mais, en tant que démocratie, ils ne pouvaient 
				pas envoyer l’US Army dans ces régions. Par conséquent, ils ont 
				développé des armées de soutien (proxy armies) financées 
				par les trafiquants de drogues locaux. Progressivement, ce mode 
				opératoire est devenu une règle générale. C’est l’un des 
				principaux sujets de mon livre, La 
				Machine de guerre américaine. 
				J’y étudie notamment l’opération Paper, 
				qui débuta en 1950 avec l’utilisation par l’Agence de l’armée du 
				KMT en Birmanie, qui organisait le trafic de drogues dans la 
				région. Quand il s’est avéré que cette armée était totalement 
				inefficace, la CIA développa sa propre force en Thaïlande (la 
				PARU). L’officier de l’Agence qui en avait la responsabilité a 
				admis qu’elle finançait ses opérations par de très importantes 
				saisies de drogues. 
				
				
				En rétablissant le trafic de drogues en Asie du Sud-Est, le KMT 
				en tant qu’armée de soutien constituait un précédent de ce qui 
				allait devenir une habitude de la CIA : collaborer secrètement 
				avec des groupes financés par les drogues pour mener la guerre — 
				en Indochine et en mer de Chine méridionale dans les années 
				1950, 60 et 70 ; en Afghanistan et en Amérique centrale dans les 
				années 1980 ; en Colombie dans les années 1990 ; et de nouveau 
				en Afghanistan en 2001 —. Les mêmes secteurs de la CIA en sont 
				responsables, soit les équipes chargées d’organiser les 
				opérations clandestines. Depuis l’après-guerre, nous pouvons 
				observer comment leurs agents, financés par les bénéfices 
				narcotiques de ces opérations, se déplacent de continents en 
				continents pour répéter le même schéma. C’est pourquoi nous 
				pouvons parler d’une « connexion narcotique globale ». 
				
				
				Maxime Chaix : D’ailleurs, 
				dans La 
				Machine de guerre américaine, 
				vous remarquez que la production de drogues explose souvent là 
				où les États-Unis interviennent avec leur armée et/ou leurs 
				services de renseignement, et que cette production décline 
				lorsque ces interventions s’achèvent. En Afghanistan, alors que 
				l’OTAN retire progressivement ses troupes, pensez-vous que la 
				production de drogue va diminuer une fois le retrait achevé ? 
				
				
				Peter Dale Scott : 
				Dans le cas de l’Afghanistan, il est intéressant de constater 
				qu’au cours des années 1970, à mesure que le trafic de drogues 
				déclinait en Asie du Sud-Est, la zone frontalière 
				pakistano-afghane devenait peu à peu centrale dans le trafic 
				international d’opium. Finalement, en 1980, la CIA s’impliqua de 
				manière indirecte, mais massive, contre l’URSS dans la guerre 
				d’Afghanistan. D’ailleurs, Zbigniew Brzezinski se vanta auprès 
				du président Carter d’avoir donné aux soviétiques « leur 
				Vietnam ». Toutefois, il déclencha également une épidémie 
				d’héroïne aux États-Unis. En effet, avant 1979, de très faibles 
				quantités d’opium du Croissant d’Or entraient dans ce pays. Or, 
				en une année seulement, 60 % de l’héroïne pénétrant aux 
				États-Unis provenait de cette zone, selon les statistiques 
				officielles. 
				
				
				Comme je le rappelle dans La 
				Machine de guerre américaine, 
				les coûts sociaux de cette guerre alimentée par la drogue 
				continuent de nous affecter. Par exemple, il y aurait 
				aujourd’hui 5 millions d’héroïnomanes au seul Pakistan. Et 
				pourtant, en 2001, les États-Unis, avec l’aide des trafiquants, 
				relancèrent leurs tentatives d’imposer un processus 
				d’édification nationale à un quasi-État, comptant au moins une 
				douzaine de groupes ethniques majeurs parlant des langues 
				différentes. À cette époque, l’intention qu’avaient les 
				États-Unis d’utiliser des trafiquants de drogue pour se 
				positionner sur le terrain en Afghanistan n’avait pas la moindre 
				ambiguïté. En 2001, la CIA créa sa propre coalition pour lutter 
				contre les talibans en recrutant — et même en important — des 
				trafiquants de drogues, qui étaient en principe d’anciens alliés 
				des années 1980. Comme au Laos en 1959 et en Afghanistan en 
				1980, l’intervention états-unienne a été une aubaine pour les 
				cartels internationaux des drogues. Avec l’amplification du 
				chaos dans les zones rurales afghanes et l’augmentation du 
				trafic aérien, la production d’opium fit plus que doubler, 
				passant de 3 276 tonnes en 2000 (mais surtout de 185 tonnes en 
				2001, l’année où les talibans l’interdirent) à 8 200 tonnes en 
				2007. 
				
				
				Aujourd’hui, il est impossible de déterminer comment va évoluer 
				la production de drogues en Afghanistan. Cependant, si les 
				États-Unis et l’OTAN se contentent de se retirer en laissant le 
				chaos derrière eux, tout le monde en pâtira — sauf les 
				trafiquants de drogues, qui profiteraient du désordre pour leurs 
				activités illicites —. Il serait donc indispensable d’établir 
				une collaboration entre l’Afghanistan et tous les pays 
				avoisinants, incluant la Chine et la Russie (qui peut être 
				considérée comme une nation voisine du fait de ses frontières 
				avec les États d’Asie centrale). Le Conseil international sur la 
				sécurité et le développement (ICOS) a suggéré d’acheter et de 
				transformer l’opium afghan afin de l’utiliser médicalement dans 
				les pays du Tiers-Monde, qui en ont cruellement besoin. 
				Washington reste opposé à cette mesure, qui est difficile à 
				mettre en œuvre en l’absence d’un système de maintien de l’ordre 
				efficace et solide. Dans tous les cas, nous devons aller vers 
				une solution multilatérale incluant l’Iran, une nation très 
				affectée par le trafic de drogues venant d’Afghanistan. Il est 
				également le pays le plus actif dans la lutte contre les 
				exportations de stupéfiants afghans, et celui qui subit le plus 
				de pertes humaines à cause de ce trafic. Par conséquent, l’Iran 
				devrait être reconnu comme un allié central dans la lutte contre 
				ce fléau mais, pour de nombreuses raisons, ce pays est considéré 
				comme un ennemi dans le monde occidental. 
				
				
				Maxime Chaix : Votre 
				dernier livre, La 
				Machine de guerre américaine, 
				démontre notamment qu’une part importante des revenus 
				narcotiques alimente le système bancaire global, dont les 
				banques des États-Unis, créant une véritable « narconomie ». 
				Dans cette perspective, que pensez-vous de l’affaire HSBC ? 
				
				
				Peter Dale Scott : 
				Tout d’abord, le scandale du blanchiment d’argent par HSBC nous 
				amène à penser que la manipulation des bénéfices narcotiques par 
				cette banque aurait pu contribuer à financer le terrorisme — 
				comme l’avait révélé une sous-commission du Sénat en juillet 
				2012 —. De plus, un nouveau rapport sénatorial a estimé que 
				« chaque année, entre 300 milliards et 1 trillion de dollars 
				d’origine criminelle sont blanchis par les banques à travers le 
				monde, la moitié de ces fonds transitant par les banques 
				états-uniennes ». Dans ce contexte, les autorités 
				gouvernementales nous expliquent qu’HSBC ne sera pas démantelée 
				car elle est trop importante dans l’architecture financière 
				occidentale. Souvenez-vous qu’Antonio Maria Costa, le directeur 
				de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime 
				(ONUDC), avait rapporté qu’en 2008, «  les milliards de 
				narcodollars ont empêché le système de sombrer au paroxysme de 
				la crise [financière] globale. » 
				
				
				Ainsi, HSBC s’est entendue avec le département de la Justice 
				pour payer une amende d’environ 1,92 milliards de dollars, ce 
				qui évitera des poursuites pénales. Le gouvernement des 
				États-Unis nous fait ainsi comprendre que personne ne sera 
				condamné pour ces crimes car, comme je l’ai souligné 
				précédemment, cette banque fait partie intégrante du système. 
				C’est un aveu déterminant. En réalité, toutes les grandes 
				banques ayant une importance systémique — pas seulement HSBC — 
				ont admis avoir mis en place des filiales spécialement conçues 
				pour blanchir l’argent sale (les private 
				banks). Certaines ont payé de lourdes amendes, qui sont 
				habituellement bien moins importantes que les profits générés 
				par le blanchiment d’argent. Et aussi longtemps que cette 
				impunité sera maintenue, le système fonctionnera de cette 
				manière. C’est un véritable scandale. En effet, songez à un 
				individu lambda se faisant arrêter avec quelques grammes de 
				cocaïne en poche. Il sera très probablement incarcéré, mais la 
				banque HSBC pourrait avoir blanchi environ 7 milliards de 
				dollars de revenus narcotiques grâce à sa filiale mexicaine sans 
				que personne n’aille en prison. En réalité, la drogue est l’un 
				des principaux éléments soutenant le dollar, d���où l’emploi de 
				l’expression « narconomie ». Les trois premiers produits 
				échangés dans le commerce international sont d’abord le pétrole, 
				puis les armes et enfin les drogues. Ces trois éléments sont 
				interconnectés, et ils alimentent les banques de la même 
				manière. C’est pourquoi la majorité de l’argent des drogues est 
				absorbée par le système bancaire global. Ainsi, dansLa 
				Machine de guerre américaine, 
				j’étudie comment une partie de ces revenus narcotiques finance 
				certaines opérations clandestines états-uniennes, et j’en 
				analyse les conséquences. 
				
				
				Maxime Chaix : Il 
				y a 10 ans, l’administration Bush lançait la guerre d’Irak, sans 
				l’aval du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Quel bilan 
				tirez-vous de ce conflit, notamment au regard de ses coûts 
				humains et financiers ? 
				
				
				Peter Dale Scott : 
				Selon moi, il y a eu deux grands désastres dans la politique 
				étrangère récente des États-Unis. Il s’agit de la guerre du 
				Vietnam, qui n’était pas nécessaire, et de la guerre d’Irak, qui 
				l’était encore moins. L’objectif affiché de cette guerre était 
				d’instaurer la démocratie dans ce pays, ce qui était une 
				véritable illusion. Il appartient au peuple irakien de 
				déterminer s’il est dans une meilleure situation aujourd’hui 
				qu’avant cette guerre, mais je doute qu’il réponde par 
				l’affirmative s’il était consulté sur cette question. 
				
				
				Au regard des coûts humains et financiers de ce conflit, 
				celui-ci fut un désastre, aussi bien pour l’Irak que pour les 
				États-Unis. Toutefois, dans un documentaire qui lui est dédié, 
				l’ancien vice-président Dick Cheney vient de déclarer qu’il 
				referait la même chose « dans la minute ». Or, le Financial 
				Times a récemment 
				estimé que les contractants avaient signé pour plus de 138 
				milliards de dollars de contrats avec le gouvernement des 
				États-Unis, dans le cadre de la reconstruction de l’Irak. À elle 
				seule l’entreprise KBR, une filiale d’Halliburton — dirigée par 
				Dick Cheney avant qu’il ne devienne vice-président —, a signé 
				pour au moins 39,5 milliards de dollars de contrats fédéraux 
				depuis 2003. Rappelons également qu’à la fin de l’année 2000, 
				un an avant le 11-Septembre, Dick Cheney et Donald Rumsfeld ont 
				cosigné une étude importante élaborée par le PNAC (le groupe 
				de pression néoconservateur appelé le Projet pour le Nouveau 
				Siècle Américain). Intitulée Reconstruire 
				les Défenses de l’Amérique(Rebuilding America’s 
				Defenses), cette étude réclamait notamment une forte 
				augmentation du budget de la Défense, l’éviction d’Irak de 
				Saddam Hussein, et le maintien de troupes états-uniennes dans 
				la région du golfe Persique même après la chute du dictateur 
				irakien. Ainsi, en dépit des coûts humains et financiers de 
				cette guerre, certaines entreprises privées ont massivement 
				profité de ce conflit, comme je l’ai analysé dans La 
				Machine de guerre américaine. 
				Enfin, au Proche-Orient, lorsque l’on observe les très fortes 
				tensions entre les chiites, qui sont appuyés par l’Iran, et les 
				sunnites soutenus par l’Arabie saoudite et le Qatar, il faut 
				garder à l’esprit que la guerre d’Irak a eu un impact très 
				déstabilisant dans cette région… 
				
				
				Maxime Chaix : Justement, 
				quel est votre point de vue sur la situation en Syrie, et sur 
				les potentielles solutions à ce conflit ? 
				
				
				Peter Dale Scott : 
				Au vu de la complexité de cette situation, il n’existe pas de 
				réponse simple sur ce qui devrait être fait en Syrie, du moins 
				au niveau local. Toutefois, en tant qu’ancien diplomate, je suis 
				convaincu que nous ayons besoin d’un consensus entre les grandes 
				puissances. La Russie continue d’insister sur la nécessité de 
				s’en tenir aux accords de Genève. Ce n’est pas le cas des 
				États-Unis, qui ont agi bien au-delà du mandat du Conseil de 
				sécurité en Libye, et qui sont en train de rompre un potentiel 
				consensus en Syrie. Ce n’est pas la marche à suivre car, à mon 
				sens, un consensus international est nécessaire. Sinon, il se 
				pourrait que la guerre par procuration entre chiites et sunnites 
				au Proche-Orient finisse par attirer directement l’Arabie 
				saoudite et l’Iran dans le conflit syrien. Il y aurait alors un 
				risque de guerre entre les États-Unis et la Russie. La Première 
				Guerre mondiale a éclaté de cette manière, ayant été déclenchée 
				par un événement local en Bosnie. Et la Seconde Guerre mondiale 
				a débuté avec une guerre par procuration en Espagne, qui 
				opposait à distance la Russie et l’Allemagne. Nous devons et 
				nous pouvons éviter la répétition d’une telle tragédie. 
				
				
				Maxime Chaix : Mais 
				ne pensez-vous pas qu’au contraire, les États-Unis cherchent 
				aujourd’hui à s’entendre avec la Russie, essentiellement à 
				travers la diplomatie de John Kerry ? 
				
				
				
 
 
				
				 
				
				
				Peter Dale Scott : 
				Pour vous répondre, permettez-moi de faire une analogie avec ce 
				qu’il s’est déroulé en Afghanistan et en Asie centrale dans les 
				années 1990, après le retrait soviétique. Aux États-Unis, le 
				problème récurrent est qu’il est difficile de parvenir à un 
				consensus au sein du gouvernement, car il existe une multitude 
				d’agences ayant parfois des objectifs antagonistes. Il en 
				résulte l’impossibilité d’obtenir une politique unifiée et 
				cohérente, et c’est précisément ce que nous avons pu observer en 
				Afghanistan en 1990. Le département d’État voulait 
				impérativement parvenir à un accord avec la Russie, mais la CIA 
				continuait de travailler avec ses alliés narcotiques et/ou 
				jihadistes en Afghanistan, n’ayant pas l’intention de mettre fin 
				à cette collaboration. Par conséquent, dans une certaine mesure, 
				il existait une concurrence entre l’Agence et le département 
				d’État en Afghanistan. À cette époque, Strobe Talbott — un très 
				proche ami du président Clinton, dont il était un influent 
				représentant personnel au sein du département d’État —, déclara 
				avec justesse que les États-Unis devaient parvenir à un 
				arrangement avec la Russie en Asie centrale, et non considérer 
				cette région comme un « grand échiquier » où manipuler les 
				événements à notre avantage (pour reprendre le concept de 
				Zbigniew Brzezinski). Mais dans le même temps, la CIA et le 
				Pentagone étaient en train de nouer des accords secrets avec 
				l’Ouzbékistan, qui neutralisèrent totalement ce que Strobe 
				Talbott était en train d’accomplir. Je doute qu’aujourd’hui, de 
				telles divisions internes au sein de l’appareil diplomatique et 
				sécuritaire des États-Unis aient disparu. 
				
				
				Dans tous les cas, depuis 1992, la doctrine Wolfowitz mise en 
				œuvre à partir de 2001 par les néoconservateurs de 
				l’administration Bush appelle à la domination globale et 
				unilatérale des États-Unis. Parallèlement, des éléments plus 
				modérés du département d’État tentent de négocier des solutions 
				pacifiques aux différents conflits dans le cadre des Nations 
				Unies. Cependant, il est impossible de négocier la paix tout en 
				appelant à dominer le monde par la force militaire. 
				Malheureusement, les faucons intransigeants l’emportent le plus 
				souvent, pour la simple et bonne raison qu’ils bénéficient des 
				budgets les plus élevés – ceux qui alimentent La 
				Machine de guerre américaine –. 
				En effet, si vous parvenez à des compromis diplomatiques, ces 
				faucons verront leurs budgets amoindris, ce qui explique 
				pourquoi les pires solutions ont tendance à prévaloir dans la 
				politique étrangère états-unienne. Et c’est précisément ce qui 
				pourrait empêcher un consensus diplomatique entre les États-Unis 
				et la Russie dans le conflit syrien. 
				
				
				
				
				Maxime Chaix 
				
				
				Source  
				
				
				
				Diplomatie (France) 
				
				
				
				http://www.voltairenet.org/article179393.html 
				  
				 |