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									Le président Obama annonce la 
									victoire de sa diplomatie
 
								
								
								Enfin « la diplomatie a ouvert une nouvelle 
								voie vers un monde plus sûr, vers un avenir où 
								nous pourrons vérifier que le programme 
								nucléaire iranien est pacifique et que l’Iran ne 
								peut pas construire d’arme nucléaire. » [1] : 
								la bonne nouvelle est annoncée, un mois avant 
								Noël, par le président Obama, Prix Nobel de la 
								paix qui vient de rendre le monde plus sûr en 
								ordonnant de potentialiser les centaines de 
								bombes nucléaires que les États-Unis 
								maintiennent en Europe : les B61-11 sont 
								transformées en B61-12, 
								qui peuvent être utilisées aussi comme bombes 
								anti-bunker dans une première attaque nucléaire.
								
								Ceci entre dans la feuille de route de 
								l’administration Obama pour garder la suprématie 
								nucléaire des États-Unis. Ils disposent 
								d’environ 2 150 têtes nucléaires postées, 
								c’est-à-dire prêtes au lancement par missiles et 
								bombardiers, plus 2 500 autres stockées dans des 
								dépôts et rapidement activables, auxquelles 
								s’ajoutent plus de 3 000 autres retirées, mais 
								non démantelées et donc réutilisables : au total 
								environ 8 000 têtes nucléaires. L’arsenal de la 
								Russie est analogue, mais celle-ci a moins de 
								têtes prêtes au lancement, 1 800 environ.
								
								Le nouveau traité Start entre 
								États-Unis et Russie ne limite pas le nombre des 
								têtes nucléaires opérationnelles dans les deux 
								arsenaux, mais seulement celles qui sont prêtes 
								au lancement sur des vecteurs stratégiques avec 
								une portée supérieure à 5 500 kms : le toit est 
								établi à 1 550 de chaque côté, mais il est en 
								réalité supérieur car chaque bombardier lourd 
								est compté comme une seule tête même s’il en 
								transporte vingt ou davantage. Le traité laisse 
								ouverte la possibilité de potentialiser 
								qualitativement les forces nucléaires.
								
								À cet effet les États-Unis sont en train 
								d’installer en Europe un « bouclier » 
								anti-missiles, officiellement pour neutraliser 
								une attaque iranienne (impossible au stade 
								actuel), en réalité pour obtenir un avantage 
								stratégique sur la Russie, laquelle est en train 
								de prendre des contre-mesures [2].
								
								En plus de celles des États-Unis, l’OTAN dispose 
								d’environ 300 têtes nucléaires françaises et 225 
								britanniques, quasiment toutes prêtes au 
								lancement. Israël —qui constitue l’unique 
								puissance nucléaire au Proche-Orient et, à la 
								différence de l’Iran, n’adhère pas au Traité de 
								non-prolifération— possède selon les estimations 
								de 100 à 300 têtes avec leurs vecteurs et 
								produit suffisamment de plutonium pour fabriquer 
								chaque année entre 10 et 15 bombes du type de 
								celle de Nagasaki ; il produit aussi du tritium, 
								un gaz radioactif avec lequel on fabrique des 
								têtes neutroniques, qui provoquent une 
								contamination radioactive moins grande, mais une 
								plus haute létalité.
								
								En même temps s’accroît la confrontation 
								nucléaire Asie/Pacifique, où les États-Unis sont 
								en train d’effectuer une escalade militaire. La 
								Chine possède un arsenal nucléaire, estimé à 
								environ 250 têtes et environ 60 missiles 
								balistiques intercontinentaux. L’Inde possède 
								environ 110 têtes nucléaires ; le Pakistan 120, 
								la Corée du Nord probablement quelques têtes. En 
								plus des neuf pays possédant des armes 
								nucléaires, 40 autres au moins sont en mesure de 
								les construire. En fait il n’existe pas une 
								séparation nette entre utilisation civile et 
								utilisation militaire de l’énergie nucléaire et, 
								par les réacteurs, on obtient de l’uranium 
								hautement enrichi et du plutonium adaptés à la 
								fabrication d’armes nucléaires. On calcule qu’il 
								s’en est accumulé dans le monde une quantité 
								telle qu’on peut fabriquer plus de 100 000 armes 
								nucléaires, et on continue à en produire des 
								quantités croissantes : il y a plus de 130 
								réacteurs nucléaires « civils » qui produisent 
								de l’uranium hautement enrichi, adapté à la 
								fabrication d’armes nucléaires.
								
								Voilà quel est le monde qui « devient plus 
								sûr » parce que les 5 plus grandes 
								puissances nucléaires, plus l’Allemagne (qui a 
								fourni à Israël les sous-marins d’attaque 
								nucléaire), ont conclu l’accord selon lequel « le 
								programme nucléaire iranien sera exclusivement 
								pacifique ».