پروژۀ مخفی «دومین اسرائیل» در اوکرائین
Le projet secret d’un « deuxième Israël » en Ukraine
par Wayne
Madsen
Le rôle joué par les personnalités juives et l’État d’Israël
dans la crise ukrainienne n’est pas passé inaperçu, sachant que
cette communauté représente moins d’un pour cent de l’ensemble
de la population. Cependant, l’administration Netanyahou a en sa
possession un rapport confidentiel confirmant que les juifs
ashkénazes ne sont pas originaires du Levant, mais sont les
descendants des Khazars, ce peuple mal connu fondateur d’un
empire juif au dixième siècle sur les rives de la mer Noire.
Ceci explique pourquoi certains sionistes voient en l’Ukraine un
possible second Israël.
RÉSEAU VOLTAIRE INTERNATIONAL | WASHINGTON D. C. (ÉTATS-UNIS) |
28 DÉCEMBRE 2014
Le
Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk (Thetan opérant de
niveau 6 au sein de l’Église de scientologie) en pleine
discussion avec le mafieux Ihor Kolomoïsky, qu’il a nommé
gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk. Ce dernier est
impliqué dans le massacre d’Odessa du 2 mai 2014 à la tête de sa
propre armée, le bataillon Dnipro-1. Il s’est attaché les
services de R. Hunter Biden (fils du vice-président états-unien
Joe Biden) et de Devon Archer (président du Comité de soutien à
la campagne présidentielle de l’actuel secrétaire d’État, John
Kerry) en tant que membres du conseil d’administration de sa
holding d’infrastructures gazières.
Le Times of Israel, journal israélien indépendant dont le
comité de rédaction compte des anciens journalistes du
quotidien Ha’aretz, a publié un papier passionnant qui
n’a pourtant pas fait grand bruit. L’article en provenance de
Jerusalem et Zhitomir, daté du 16 mars 2014 et écris par Hirsh
Ostropoler et I. Z. Grosser-Spass, correspondants russes et
ukrainiens du journal, fait mention d’un rapport confidentiel
remis au gouvernement israélien [1].
Ce rapport, établi par un comité d’experts en histoire juive et
reposant sur des sources universitaires, parvient à la
conclusion que les juifs européens descendent en réalité des
Khazars, peuple guerrier d’origine mongole et tatare ayant
dominé l’Ukraine et la Russie méridionale et s’étant converti en
masse au judaïsme au VIIIè siècle.
Les sionistes prétendent depuis longtemps que la terre
revendiquée d’Israël revient de droit au peuple juif, que les
conquêtes successives de différents empires ont évincé et
dispersé, ce que l’on a appelé la diaspora. Apporter la preuve
que les ashkénazes, qui forment l’essentiel de la population
israélienne, ne sont pas historiquement liés à la Palestine
remettrait en question le principe même d’Israël comme étant la
patrie millénaire du peuple juif.
Les journalistes israéliens ont souligné que toute discussion
entre Khazars et l’État d’Israël avait toujours été méprisée par
les responsables israéliens. Ils citent ainsi le Premier
ministre Golda Meir, qui aurait déclaré : « Khazar, Schmazar. Il
n’y a pas de peuple khazar. Je ne connais pas de Khazars à Kiev.
Ni à Milwaukee. Montrez-les moi, ces Khazars dont vous parlez. »
Les preuves génétiques d’une population khazare migrante venue
d’Europe et qui revendique aujourd’hui des origines ancestrales
en Palestine disqualifient sérieusement les prétentions
sionistes sur cette terre.
L’établissement du fait que les juifs d’Europe centrale et
d’Europe de l’est n’ont pas de légitimité historique en ce qui
concerne leurs revendications sur la Palestine a créé bien des
remous en Israël et ailleurs. La Knesset se prépare à voter une
loi présentée par le gouvernement faisant d’Israël une
« nation » juive. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou,
après avoir lu le rapport confidentiel au sujet des Khazars, a
déclaré qu’Israël était « l’État nation du peuple juif. » Les
prétentions ashkénazes en Israël étant diminuées, pour ne pas
dire plus, Netanyahou, ses amis du Likoud, ses alliés du parti
orthodoxe juif comme les colons de Cisjordanie n’ont pas d’autre
choix que de jouer la carte de la revendication nationaliste,
non seulement pour Israël, mais aussi pour la Cisjordanie (ou
« Judée-Samarie », comme l’appelle les nationalistes juifs).
Toutefois, certains juifs, en Israël comme ailleurs, ne
souhaitent pas prendre de risques. Une des raisons principales
pour qu’Ihor Kolomoïsky —le richissime magnat juif ukrainien et
gouverneur de la province de Dnipropetrovsk, qui est aussi
citoyen israélien et chypriote— dépense des dizaines de millions
de dollars pour recruter des nationalistes ukrainiens de droite
et des néo-nazis venus d’ailleurs en Europe pour combattre la
majorité russophone de la région du Donbass en Ukraine
orientale, c’est la peur de voir capoter le projet de
transformation de l’Ukraine en « Israël-bis ». Les mesures de
protection prises par la Russie vis-à-vis de la région du
Donbass, tout comme son intégration à la Crimée par voie
référendaire (cette région étant convoitée par les nationalistes
khazars juifs renaissants) menacent la transformation de
l’Ukraine en deuxième patrie pour les juifs ashkénazes qui,
déjà, s’inquiètent au sujet de leur emprise sur la terre
d’Israël.
Le papier retentissant du Times of Israel à propos des
origines khazares des juifs ashkénazes a aussi mis en lumière
qu’Israël, ayant conscience qu’un État palestinien est
inévitable compte tenu des pressions européennes en ce sens, se
prépare à déplacer ses colons ashkénazes de Cisjordanie en
Ukraine. La recherche de pointe dans le domaine de la génétique
en Israël a permis d’établir un lien direct entre les ashkénazes
d’Israël et les Khazars qui se sont jadis dispersés en Europe de
l’est et en Europe centrale après la conquête de l’empire khazar
par la Russie au XIè siècle.
Les Israéliens et leurs alliés sionistes du monde entier ont toujours
accusés les tenants du lien génétique entre ashkénazes et
Khazars d’antisémitisme primaire. Cependant, les éléments de
recherche génétique contenus dans le rapport confidentiel
israélien ne font que confirmer ce qu’avait révélé l’historien
juif Shlomo Sand dans son livre Comment le peuple juif fut
inventé. Le concept de descendance khazare, lui, avait été
pour la première fois évoquée en 1976 par l’historien hongrois
Arthur Koestler dans son livre La Treizième tribu.
Les journalistes duTimes of Israel relayent les révélations d’un
assistant anonyme de Netanyahou au sujet des projets
d’émigration israélienne vers l’Ukraine. « Nous avons d’abord
pensé que reconnaître être des Khazars serait une façon pour
nous de contrer l’inflexibilité d’Abbas (le président de
l’autorité palestinienne) sur l’impossibilité d’une présence
juive dans un État palestinien. Nous tentions sans doute ce
faisant de nous raccrocher à ce que nous pouvions. Mais son
incapacité à accepter la chose nous a poussés à chercher des
solutions plus ingénieuses. L’invitation au retour des juifs en
Ukraine fut une véritable aubaine. Mais le déplacement rapide de
tous les colons d’Israël n’irait pas sans poser problème au
niveau logistique et économique, et Il va de soi que nous ne
souhaitons pas revivre une expulsions des colons semblable au
plan de désengagement de Gaza. »
Ostropoler et Grosser-Spass rapportent aussi les propos d’une source
israélienne anonyme selon laquelle « Il ne s’agit pas de
renvoyer tous les ashkénazes en Ukraine. Cela n’est, de toute
évidence, pas faisable. Comme souvent, les médias exagèrent et
font dans le sensationnel… C’est bien pourquoi il faudrait une
censure militaire. »
Le Projet conjoint d’Israël et de l’Ukraine consiste à déplacer les colons
de Cisjordanie en République Autonome de Crimée (Russe), et ce
après une éventuelle rétrocession de la péninsule à l’Ukraine,
comme ils l’espèrent. Pour les sionistes ukrainiens comme
Kolomoïsky, ou leurs alliés états-uniens tels que Victoria
Nuland (secrétaire d’État adjointe, déléguée aux Affaires
européennes et eurasiennes) et Geoffrey Pyatt (ambassadeur US en
Ukraine), l’objectif ultime consiste à établir une région juive
autonome en Crimée et à redonner à la péninsule son nom khazar
d’origine, Chazerai. Comme les Tatars qui vivent aujourd’hui en
Crimée, et ailleurs, sont en majorité musulmans, le projet de
création d’une nation khazare en Ukraine reposerait aussi
probablement sur un fort prosélytisme de la part des Israéliens
et des Ukrainiens déterminés à réinstaurer la Khazarie comme
alternative à l’État d’Israël. Le prosélytisme juif (qui se
concentre actuellement sur les « crypto-juifs » métis
catholiques au Mexique, les chrétiens, hindous et bouddhistes en
Inde, les orthodoxes russes et les bouddhistes de Birobidjan en
Sibérie, les musulmans du Pakistan et d’Afghanistan, les
chrétiens, musulmans et animistes d’Ouganda, du Ghana, du Mali
du Nigeria du Zimbabwe, du Mozambique et du Malawi et sur
quelque groupes de descendants juifs supposés en Chine, à Sao
Tomé-et-Principe, à Tahiti, au Suriname, au Vietnam, au Brésil
et au Pérou) traduisent la volonté d’Israël de renforcer la
présence juive dans un but de colonisation en dehors des
territoires illégalement occupés que sont le Cisjordanie et le
plateau du Golan. Outre l’Ukraine, le nord de l’Irak, l’est de
la Libye, la ville d’Alexandrie en Égypte, certaines parties de
la Turquie, la Patagonie en Argentine ainsi que l’Ouganda sont
tous des territoires qui ont été envisagés comme colonies juives
en remplacement ou en complément de la Cisjordanie. Les Bnei
Menashe des États de Manipour et de Mizoram au nord-est de
l’Inde, ces soi-disant « tribus perdues d’Israël », sont
considérées par la majorité des Indiens, non comme des juifs,
mais comme des migrants économiques à la recherche d’une vie
meilleure en Israël. Les expansionnistes israéliens veulent
tellement gonfler leurs rangs et développer leurs prétentions
territoriales qu’ils ont fait réaliser des études génétiques
douteuses en vue de classer comme « tribus perdue » d’Israël les
Sorbes d’Allemagne de l’est, l’ethnie Bantou Lemba (au Zimbabwe,
Malawi et Mozambique) et aussi certains Italiens du sud,
certains Arméniens, et certains Grecs.
En Ukraine, ce prétendu « deuxième Israël », Kolomoïsky et le pouvoir de
Kiev ont enrôlé des ex-membres des Forces de défense
israéliennes dans leurs bataillons de volontaires, notamment le
bataillon Azov. Une des unités israéliennes, commandée par un
certain « Delta » est connue sous le nom des « Casques bleus de
Maidan » [2].
Si Israël n’avait pas un intérêt direct à développer son
influence en Ukraine, le pays pourrait facilement empêcher ces
unités de se rendre sur place.
On trouve aussi en Cisjordanie des colons juifs sépharades qui sont les
descendants des juifs Marranos d’Espagne sous domination
musulmane, qui furent chassés de la péninsule ibérique au cours
de l’inquisition espagnole et portugaise du XVè siècle et qui
n’ont aucun lien avec les ashkénazes ou les khazars. Récemment,
dans une démarche similaire à l’invitation des ashkénazes de
Cisjordanie à venir s’installer en Ukraine, l’Espagne et le
Portugal ont promulgué des lois permettant aux juifs sépharades
du monde entier en mesure d’attester de leurs origines Marranos
d’acquérir la nationalité dans les deux pays.
Certains russophones du Donbass en ont assez des intentions des
pro-Israéliens au sein du gouvernement de Kiev. Curieusement,
Kolomoïsky a fait appel à un certain nombre de néo-nazis
d’Ukraine occidentale et d’Europe pour rejoindre les rangs de
ses bataillons et il faut savoir que les organisations
droitistes auxquelles ils appartiennent ont toujours défendu
l’idée d’une « mêlée générale » opposant la Russie aux
descendants des Khazars d’Israël, d’Ukraine, de Pologne et de
Géorgie pour venger la victoire de l’Empire Russe sur l’empire
khazar au XIè siècle.
Israël a mis à disposition du gouvernement géorgien de Mikheil Saakachvili
(dont un certain nombre de représentants ont la double
nationalité israélo-géorgienne et sont d’origine khazare) une
aide au niveau militaire comme au niveau du renseignement dans
la guerre de 2008 contre l’Ossétie du sud et L’Abkhazie. Les
Israéliens ont également tissé des liens étroits avec
l’Azerbaïdjan, pays qui, à l’instar de la Géorgie et de
l’Ukraine, est historiquement lié à la Khazarie par le biais des
Subbotniks, un groupe indigène de juifs azéris.
Les journalistes du Times of Israel racontent aussi pourquoi, selon
l’assistant anonyme de Netanyahou, le gouvernement israélien
s’efforce de mettre en place une implantation israélienne
massive en Ukraine : « Comme l’a dit le Premier ministre,
personne ne saurait dire aux juifs où ils doivent vivre en tant
que peuple souverain. Il est prêt à faire d’importants
sacrifices au nom de la paix, même si cela implique de renoncer
à notre terre biblique de Judée-Samarie. Par contre, il faut
s’attendre à ce que nous fassions valoir nos droits historiques
ailleurs. Nous avons décidé que cela se ferait sur les rives de
la mer Noire, là où nous fûmes un peuple autochtone pendant plus
de 2 000 ans. L’historien non-sioniste Simon Dubnow lui-même a
déclaré que nous étions en droit de coloniser la Crimée. Tous
les livres d’histoire en parlent. Vous pouvez vérifier par
vous-même. »
Cet anonyme a aussi révélé aux deux journalistes que Netanyahou avait
beaucoup d’estime pour la vigueur des anciens Khazars et
rapporte ces propos, qu’il aurait tenu : « Nous sommes un peuple
ancien et fier dont l’histoire remonte à 4 000 ans. » Mais
l’assistant ajoute : « On peut dire la même chose des Khazars…
en Europe, mais pas sur une période aussi étendue. Mais jetez un
œil à la carte : les Khazars n’ont pas eu à vivre dans les
« frontières d’Auschwitz »....
Pour les personnes mal renseignées, dont font apparemment partie le
président Barack Obama et son secrétaire d’État John Kerry,
l’actuelle volonté de créer une nouvelle identité nationale
israélienne est directement liée aux activités des dirigeants
ukrainiens (Petro Porochenko, Arseni Iatseniouk, Ihor
Kolomoïsky) et à celles de leurs soutiens états-uniens (Victoria
Nuland et Geoffrey Pyatt), occupés à préparer une terre
d’accueil, temporaire ou pas, pour les ashkénazes de
Cisjordanie. Grâce aux révélations du Times of Israel au
sujet du rapport confidentiel sur les Khazars et l’Israël
contemporain, les manœuvres des États-uniens et de l’Union
Européenne visant à déstabiliser l’Ukraine sont à présent on ne
peut plus évidentes.
Wayne Madsen
Traduction
Erwann
Source
Strategic
Culture Foundation
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