چطور غرب جنبش های مخالف تولید می کند.
"تولید کردن جنبش
های رنگی به دست سازمان سیاه در همین صفحه، پایین گذاشته شده است."
http://www.informationclearinghouse.info/article37544.htm
http://reseauinternational.net/comment-loccident-fabrique-les-mouvements-dopposition
http://blogs.mediapart.fr/blog/pizzicalaluna/210314/comment-l-occident-fabrique-les-mouvements-d-opposition
http://blogs.mediapart.fr/blog/pizzicalaluna/210314/comment-l-occident-fabrique-les-mouvements-d-opposition
Comment
l’Occident fabrique les mouvements d’opposition
21 mars 2014
Partager la publication "Comment l’Occident fabrique les
mouvements d’opposition"
Venezuela, Ukraine,
Syrie, Thaïlande : des édifices publics ravagés, saccagés,
violence, morts…
Les gouvernements paraissent désarmés, trop craintifs pour
intervenir. Que se passe-t-il ? Les gouvernements du monde
démocratiquement élus sont-ils en train de devenir illégitimes à
mesure que l’Occident crée puis soutient des mouvements
d’opposition violents et conçus pour déstabiliser tout Etat qui
se dresse debout contre sa volonté de contrôler totalement la
planète ?
Ils lèvent la voix et intimident ceux qui veulent voter en
faveur du gouvernement modéré
et progressiste actuellement à la tête de la Thaïlande. Il n’y a
pourtant aucun contentieux concernant le processus électoral –
le vote est généralement libre, comme en attestent aussi bien
les observateurs internationaux que les membres de la Commission
électorale.
La liberté, la légitimité et la transparence, voilà les vrais
enjeux. J’ai quitté Bangkok, et alors que je suis dans l’avion,
une pensée me hante : beaucoup de lieux sur lesquels j’ai écrit
dernièrement vivent une situation similaire à la Thaïlande. Ceux
qui sont élus démocratiquement, les progressistes les plus
fervents, tous ces gouvernements à travers le monde sont sous le
feu nourri d’attaques menées par des voyous, des bandits, des
éléments antisociaux, voire carrément des terroristes.
Des émeutiers, à Bangkok, en Thaïlande, le 18 février 2014
Je l’ai vu à la frontière turco-syrienne, j’ai entendu des
récits de plusieurs autochtones, dans la ville turque
de Hatay, ainsi que dans la campagne près de la frontière. Là,
on m’a stoppé, empêché de travailler, interrogé par la police
locale, l’armée, les groupes religieux alors que j’essayais de
photographier un de ces « camps de réfugiés » construit par l’OTAN spécialement
pour les combattants syriens qui y étaient hébergés, entrainés
et armés dans cette zone.
Hatay a été envahie par des cadres djihadistes saoudiens et
qataris, avec le soutien des Etats-Unis, de l’Union Européenne
et de la Turquie qui ont fourni logistique, appui, arme et argent.
La terreur que ces gens répandent dans cette partie du monde,
reconnue comme historiquement paisible, multiculturelle et
tolérante, est difficilement descriptible. Des enfants vivant
dans un village à proximité de la frontière nous ont décrit des raids,
des vols, de la violence et même des meurtres commis par les
rebelles anti-Assad.
Ici et à Istanbul où j’ai travaillé avec des intellectuels
progressistes, issus des médias et du monde académique, on m’a
toujours dit que « l’opposition » anti-syrienne était entrainée,
financée et encouragée par l’Occident et par la Turquie (membre
de l’OTAN), causant la mort et la perte de millions de vies dans
la région toute entière.
A l’heure où j’écris ces mots, RT (une radio locale) diffuse un
reportage exclusif depuis la ville syrienne d’Adra. La ville a
été bombardée et détruite par les pro-Al Qaeda et les forces
d’opposition pro-Occidentales, dont l’Armée Syrienne Libre.
C’est ici qu’il y a un mois, plusieurs personnes ont été tuées,
lapidées, brulées vives et décapitées. Au lieu de mettre un
terme à l’appui apporté à une ‘opposition’ syrienne raciste,
fanatique et brutale, Washington continue à diaboliser le Régime
d’Assad et à le menacer d’intervenir militairement.
Dans ces pays où des gouvernements patriotes et progressistes
ont été élus, ce sont les élites locales qui recrutent ces
voyous pour le compte de l’Empire Occidental. Et avant eux, les
soi-disant ‘’élites’’ sont recrutées, financées, entrainées ou à
tout le moins éduquées par l’Occident. Sur un plan intellectuel,
les médias privés se livrent une concurrence acharnée pour
savoir qui d’entre eux sera le plus soumis au maître étranger.
L’armée et les forces féodales les plus rétrogrades, dont les
forces fascistes à travers le monde (voyez l’Ukraine par
exemple), sont ainsi remises en selle, bénéficiant et profitant
pleinement de la situation.
Un policier blessé par une explosion au
cours d’une émeute, à Bangkok, en Thaïlande, le 18 février 2014
Tout ceci se passe à divers niveaux et à des degrés de brutalité
très variables : Thaïlande, Chine, Egypte,
Syrie, Ukraine, Venezuela, Bolivie, Brésil, Zimbabwe et de
nombreux autres lieux à travers le monde.
Le procédé et la tactique sont quasiment toujours les mêmes :
des médias financés par l’Occident, voire des médias Occidentaux
eux-mêmes, jettent le discrédit sur les gouvernements élus par
les peuples, participent à la création de scandales, tressent
des lauriers aux mouvements d’opposition nouvellement créés.
Pour peu que le gouvernement soit « nationaliste », réellement
patriote et au service des intérêts de son propre peuple contre
le pilonnage international, (à l’inverse du Gouvernement Abe au
Japon apparemment décrit comme nationaliste, mais qui en réalité
collabore étroitement avec la politique étrangère américaine
dans la région), il se retrouve dans le collimateur et figure
dès lors sur une liste noire invisible mais puissante, à la
manière de la mafia d’antan. Comme l’a particulièrement bien
résumé Michael Parenti : « Tu fais ce qu’on te dit de te faire
ou on te brise les jambes, capice ? »
Des émeutiers à San Cristobal, au Venezuela, le 17 mars 2014
J’ai assisté à la destitution du Président Morsi par l’Armée
(j’étais critique par rapport à sa politique au début, comme
j’étais critique du gouvernement de Mr Shinawatra, avant que les
atrocités frappent l’Egypte comme la Thaïlande), qui dans sa
course zélée, a entraîné la mort de plusieurs milliers de
personnes, principalement des pauvres.
Je multipliais à ce moment-là les aller-retour en Egypte depuis
plusieurs mois, tournant un documentaire pour la Chaine de
Télévision Sud-Américaine, Telesur. J’ai vu avec désespoir mes
amis révolutionnaires se terrer, disparaître de la surface de la
terre. Pendant ce temps, des familles célébraient honteusement
et ouvertement les morts causés par l’armée.
La logique et la tactique étaient prévisibles : bien que
capitalistes et d’une certaine façon soumis au FMI et à
l’Occident, le Président Morsi et les Frères Musulmans n’étaient
pas très enthousiastes pour collaborer avec l’Occident. Ils
n’ont jamais réellement dit ‘non’, mais cela ne semblait pas
suffisant au régime américano-européen qui exige non seulement
une obéissance totale, inconditionnelle mais aussi qu’on lui
baise la main et d’autres parties du corps. Le régime exige une
obéissance à l’ancienne mode protestante, qui s’accompagne d’une
auto dévaluation et d’un sentiment constant de culpabilité : il
ordonne une servilité sincère et véridique.
Il apparaît clair que presqu’aucun pays, aucun gouvernement ne
peut échapper à l’annihilation s’il ne se soumet pas totalement.
Le sentiment va tellement loin que si les gouvernements de pays
en voie de développement tel les Philippines, l’Indonésie,
l’Ouganda ou le Rwanda ne proclament pas clairement à
Washington, Londres ou Partis « nous sommes uniquement là pour
votre bonheur, vous l’Occident », ils risquent alors une
annihilation totale, même s’ils ont été élus démocratiquement,
même si (et même surtout si) ils sont supportés par la majorité
du peuple.
Tout ceci n’est pas nouveau, bien-sûr. Mais dans le passé, les
choses se faisaient avec un peu plus de discrétion. Aujourd’hui,
elles se font au grand jour, ainsi personne n’osera se rebeller,
ni même rêver.
Un homme évacue un bébé blessé dans un bombardement, à Alep, le
18 mars 2014
C’est ainsi que la révolution en Égypte a été sabotée, détruite
et cruellement exterminée. Il ne reste absolument rien du
prétendu « Printemps arabe », juste un avertissement clair
« qu’on ne vous y reprenne pas, ou alors… »
J’ai vu les élites en Égypte danser et célébrer leur victoire.
Les élites aiment l’armée. L’armée leur garantit une place au
Zénith, voilà leur pouvoir. Les élites donnent à leurs enfants à
brandir des portraits de leaders militaires responsables du Coup
d’Etat, responsables d’avoir causé la mort de milliers de vies,
responsables d’avoir brisé les espoirs et les rêves du Monde
arabe.
Ce que j’ai vu en Égypte était terrifiant et ressemblait au
putsch de 1973 au Chili (un pays que je considère comme mon
deuxième ou troisième chez-moi), ce putsch, dont je ne me
souviens de rien en raison de mon âge, mais dont les séquences
vues et revues, n’en ont jamais diminué l’horreur.
Ou alors… c’est la torture ou bien le meurtre de civils à
Bahreïn. Ou alors… c’est l’Indonésie en 1965-66. Ou encore la
chute de l’Union Soviétique. Ou alors… c’est l’explosion d’un
avion de ligne en plein vol ; un avion cubain détruit par des
agents de la CIA. Ou encore les ravages causés à l’Irak, la
Lybie, l’Afghanistan, au Vietnam, au Cambodge et au Laos,
renvoyés à l’âge de pierre. Ou alors… ce sont des pays
totalement dévastés comme le Nicaragua, Grenade, Panama ou la
République Dominicaine. Ou alors… ce sont 10 millions de
personnes massacrées en République démocratique du Congo, tant
pour ses ressources naturelles que pour l’anti-impérialisme
ouvertement affiché par son grand leader, Patrice Lumumba.
Il est certain que ce que vit le monde actuellement pourrait
être décrit comme une nouvelle vague de l’offensive impériale
occidentale. Cette offensive se déroule sur tous les fronts et
s’accélère de manière très rapide. Sous la houlette du très
distingué prix Nobel de la Paix Barack Obama, de ses amis
néo-conservateurs, de ses amis socialistes aux accents bruns, de
la réélection du Premier ministre fasciste au Japon, le monde
devient un lieu particulièrement dangereux. C’est comme si une
certaine ville frontalière était envahie par des gangs violents.
La perception biblique de « vous êtes avec moi ou contre moi »
gagne du terrain. Soyons conscients face aux récits. Soyons
conscients lors des soulèvements, soyons conscients lors des
mouvements de protestation contre les gouvernements. Lesquels
sont réels et lesquels sont créés de toute pièce par
l’impérialisme et le néo-colonialisme ?
Cela apparaît extrêmement déstabilisant pour la majorité des
gens qui sont noyés par le flot d’informations des médias
privés. Il y a effectivement de quoi être déstabilisé. Et plus
les gens le sont, moins ils sont enclins à s’opposer aux r��els
dangers et à l’oppression.
Un soldat ukrainien à Salkovo, le 18 mars 2014
Mais au final et malgré tout, le peuple thaïlandais a voté le 2
février dernier. Il a surmonté les barricades, il s’est battu
contre ceux qui essayaient de fermer les bureaux de vote. Et en
Ukraine la majorité continue de supporter son gouvernement. Et
ni le Venezuela ni Cuba ne sont tombés. Et les rebelles
Djihadistes n’ont pas encore pris le contrôle de la Syrie. Et
l’Erythrée et le Zimbabwe sont encore et toujours derrière leurs
leaders.
Les gens ne sont pas des brebis. Dans plusieurs endroits du
monde, ils ont réalisé qui étaient leurs véritables ennemis.
Quand les Etats-Unis ont participé au coup d’Etat contre Chavez,
l’armée a refusé de suivre, et quand un homme d’affaires a été
désigné pour prêter serment en tant que Président, l’armée a
commencé à faire route vers Caracas avec ses chars afin de
protéger le leader élu et légitime. La révolution a survécu.
Chavez est décédé, et d’aucuns affirment qu’il a été empoisonné,
que le cancer lui a été inoculé, qu’il a été éliminé depuis le
Nord. Je ne sais pas si c’est vrai, mais avant de mourir, on l’a
photographié, chauve et transpirant, souffrant d’une maladie
incurable, mais déterminé et fier. Il criait « ici personne ne
se rend ! » Et cette image et cette phrase à elles seules ont
inspiré des millions de personnes.
Je me souviens, l’an dernier à Caracas, debout face à un énorme
poster montrant son visage, épelant ses mots. Je l’aurais
remercié, serré contre moi si j’avais pu, s’il était encore en
vie. Non pas parce qu’il était parfait- il ne l’était pas. Mais
parce que sa vie, ses mots et ses actes ont inspiré des millions
de personnes, sorti des nations entières de la dépression, du
malheur et de l’esclavagisme. Je lis sur son visage ceci : ’’ils
essaient de te descendre par tous les moyens, mais tu
résistes…tu tombes et tu te bats encore. Ils essaient de te tuer
mais tu te bats…pour la justice, pour ton pays, pour un monde
meilleur.’’ Chavez n’a pas dit cela, bien-sûr, mais face à son
photographe, tel a été le ressenti.
Depuis, une partie des pays d’Amérique
du Sud a
été libérée et s’est unie contre l’impérialisme occidental, et
ils seront difficiles à battre. Oui, ici, personne ne se rend !
Le reste du monde est encore très vulnérable et enchaîné.
L’Occident ne cesse de produire et d’aider des forces
d’oppression, qu’elles soient féodales ou religieuses. Plus la
population est oppressée, moins elle est disposée à se battre
pour la justice et pour ses droits. Plus elle est effrayée, plus
elle est facile à contrôler.
La féodalité, l’oppression religieuse et les dictatures
d’extrême droite, tout cela sert parfaitement le fondamentalisme
de marché de l’Empire, et son obsession de vouloir contrôler la
planète. Mais un tel programme est anormal, et donc temporaire.
Les êtres humains sont épris de justice, par essence, c’est une
espèce décente et altruiste. Albert Camus, à juste titre, en
arrive à la conclusion dans son magnifique Roman ‘La Peste’
(analogie pour combattre le fascisme) : « il y a dans les hommes
plus de choses à admirer que de choses à mépriser ».
Ce que l’Occident fait actuellement au reste du monde n’a rien
de nouveau : fomenter des conflits, soutenir le banditisme et le
terrorisme, sacrifier des millions de personnes pour ses seuls
intérêts commerciaux. C’est ce qu’on appelle le « fascisme
ordinaire ». Et le fascisme est venu et il a été vaincu par le
passé. Et il le sera à nouveau. Il sera battu à nouveau car il
est néfaste, car il va à l’encontre de l’évolution humaine
naturelle et car les peuples à travers le monde sont en train de
prendre conscience que les structures féodales que le fascisme
occidental essaie de mettre en place à travers le monde,
appartiennent au 18ème siècle, pas à celui-ci et ne devraient
plus être tolérées.
Traduit pour Investig’Action par
Mustapha Bahman
Source : informationclearinghouse.info
|